J’ajouterais qu’un "bon votant" se sert après coup des outils mis à sa disposition, à savoir les permanences des députés, des partis, lorsqu’il s’agit de contester un projet de loi, un dispositif, de témoigner de son indignation lorsqu’il y a bavure, abus, magouille. Ce qui passe par les permanences remonte immanquablement dans la hiérarchie des partis, dès lors qu’un certain nombre de gens viennent l’exprimer. Certains députés UMP se plaignent d’ailleurs publiquement d’être harcelés par leurs propres électeurs à leurs permanences. Même si ça ne sert pas à grand chose, c’est une trace laissée, et une trace + une trace + une trace ça finit par pourrir un climat, surtout s’il y a menace de la part du citoyen de renvoyer sa carte d’électeur, voire de solliciter sa radiation des listes électorales.
Je trouve que le dégoût des politiciens qui s’exprime ici et ailleurs (et non le dégoût de la politique, bien au contraire !) gagnerait à davantage aller s’exprimer sur le terrain des politiques eux-mêmes. Nous devrions tous passer nous chauffer une petite demi-heure par semaine dans les permanences UMPS de nos villes, solliciter des entrevues à répétitions et à plusieurs avec celle, celui qu’après tout, nous avons élu(e) -ou non- comme le (la) représentant(e) de l’intérêt public. Reconquérir la démocratie en passe peut-être par l’utilisation par le citoyen des outils mis à sa disposition. Or un élu n’est pas autre chose, dans l’absolu, qu’un outil de transmission, et une permanence pas autre chose qu’une mini-caisse de résonance.
Si on commençait par la revendication du mandat électif unique et non-renouvelable ? Je vous promets que si nous sommes déjà un petit millier à nous bouger le cul pour aller titiller nos députés à ce sujet, en brandissant le chantage au refus de voter, certains visages vont commencer à pâlir...