Cet intervention est proprement scandaleuse. C’est la premiere fois que je vois un politique instrumentaliser la psychiatrie de cette façon, avec un cynisme absolu.
Je vais aussi décortiquer cette intervention pour en montrer toute l’absurdité et la stupidité.
A mes yeux, ces faits divers ne remettent nullement en question votre compétence, votre dévouement, et les services que vous rendez à la société. Mais ces faits divers doivent nous interroger tous, moi compris, sur les lacunes que peut révéler notre système d’organisation et de fonctionnement de la prise en charge.
Passage de pommade sur le personnel. Pour faire avaler le reste de son discours ?
Vous vous souvenez tous du meurtre, dont on me parlait il y a quelques instants, commis il y a quelques jours à Grenoble sur une personne de 26 ans par un malade qui avait fugué de l’hôpital psychiatrique de Saint-Egrève...
Et j’ai été choqué de ne pas entendre beaucoup de mots pour la famille de la victime.
Toujours insister sur les victimes, le malheur des familles, etc...Cette ritournelle sur le manque d’égard aux vixtimes est une manipulation utilisée par Sarkosy depuis de nombreuses années. Pas un mot sur les victimes de l’hopital psychiatrique qui, faute de moyen, reduit souvent ses malades en zombies bourrés de médicaments, comme la soeur de Sandrine Bonnaire et bien d’autres. Mais ceux-là ne votent pas. Il est plus intéréssant de faire peur à la masse des gens que de s’occuper réellement des problemes de plus en plus criants de l’Hopital.
Il faut trouver un équilibre, que nous n’avons pas trouvé, entre la réinsertion du patient absolument nécessaire et la protection de la société.
Dire cela ce n’est bafouer personne. Mon devoir c’est de protéger la société et nos compatriotes, de la même façon que les personnels. Parce que vous êtes les premiers au contact de cette violence éruptive, imprévisible et soudaine.
Mr Sarkosy ne s’interesse qu’aux dangers des malades, que les personnels connaissent bien. De nombreuses infirmieres sont victimes de coups et d’arret de travail qui s’ensuivent dans un milieu difficile et surchargé de patients dont on ne s’occupe pas vraiment. Pas besoin qu’on leur rapelle.
Mais Sarkosy joue constamment sur la peur et le besoin de protection. Cette réthorique est abjecte
L’espérance, parfois ténue, d’un retour à la vie normale, - j’ose le dire ici - ne peut pas primer en toutes circonstances sur la protection de nos concitoyens.
Mettez-vous aussi à ma place. Je dois répondre à l’interrogation des familles des victimes que je reçois.
Toujours les victimes. Pourtant la population psychiatrique est statistiquement moins "délinquante" que le reste de la population.
Les malades potentiellement dangereux doivent être soumis à une surveillance particulière afin d’empêcher un éventuel passage à l’acte.
Et vous savez fort bien, mieux que moi, que des patients dont l’état s’est stabilisé pendant un certain temps peuvent soudainement devenir dangereux.
N’importe qui peut (re)devenir dangereux. Même un pere de famille dont personne n’a jamais entendu parler et qui tue toute sa famille. Parce qu’il vient de perdre son travail. Mais ces victimes de la société voulue par Sarkosy entre autre n’intéressent pas Sarkosy, il n’y a pas de coupable à désigner.
D’une maniere générale, de tels problemes sont délicats à gerer et nécéssitent d’agir avec discernement et pertinence. Se précipiter dans un hopital psychiatrique comme le fait Sarkosy apres un drame afin de désigner des coupables faciles est indigne d’un homme politique digne de ce nom.
mais Sarkosy a-t-il une quelconque dignité ?
Et la Ministre de la santé a dégagé 30 millions d’euros. Ces investissements serviront à mieux contrôler les entrées et les sorties des établissements et à prévenir les fugues. Quand un patient hospitalisé d’office sort du périmètre autorisé par son médecin, l’équipe soignante doit en être informée tout de suite. Certains patients hospitalisés sans leur consentement seront équipés d’un dispositif de géo-localisation qui, si cela se produit, déclenche automatiquement une alerte.
Seule réponse de Sarkosy : flicage, renforcement de l’hopital prison. Aucune réponse thérapeutique, aucune solution aux graves problemes de budget de l’hopital. La seule réponse est de dépenser quelques millions afin d’enfermer profondément les quelques malades pouvant poser probleme.
Le degré zéro de la politique.
Par ailleurs, au moins une unité fermée va être installée dans chaque établissement qui le nécessite. Ces unités seront équipées de portes et de systèmes de vidéosurveillance pour que les allées et venues y soient contrôlées. Enfin, nous allons aménager 200 chambres d’isolement. Ces chambres à la sécurité renforcée sont destinées aux patients qui peuvent avoir des accès de violence envers le personnel. La création d’unités fermées et de chambres d’isolement supplémentaires est une mesure dont je veux souligner l’importance.
Toujours plus de vidéo, de flicage, d’enfermement, de sécurité. aucune réponse sur le fond.
Toujours jouer sur la peur, sur la sécurité.
Nous allons d’abord instaurer une obligation de soins en milieu psychiatrique. 80% de vos patients sont pris en charge en ville. De même qu’il existe l’hospitalisation sans consentement, il faut qu’il y ait des soins ambulatoires sans consentement. C’est l’intérêt même du patient et de sa famille. L’obligation de soins doit être effective même en cas d’absence ou de défaut de la famille. On ne peut pas laisser seul un patient qui a un besoin manifeste de soins et qui peut, parfois, refuser de s’y soumettre.
Les soins sans consentement du patient, c’est la camisole chimique et rien d’autre. Sarkosy utilise des arguments primaires jouant et martelant sans cesse sur les mêmes sentiments primaires.
La prise en charge de malades psychiatriques est infiniment plus compliquée et technique que cela.
Comme s’il suffisait de décréter "une obligation de soins" pour résoudre des problemes psychologiques.
En fait, il s’agit toujours d’appliquer la camisole chimique, pourtant déjà largement employée dans l’hopital psy de nos jours.
Pitoyable.
Les sorties de patients, absolument indispensables, doivent être davantage encadrées... ...Je réfléchis à un système ou le préfet doit prendre ses responsabilités. Pourquoi le préfet ? Parce que c’est le représentant de l’Etat. En cas de sortie d’essai ou définitive, il doit y avoir un avis rendu par un collège de trois soignants : le psychiatre qui suit le patient, le cadre infirmier qui connaît la personne, ses habitudes et un psychiatre qui ne suit pas le patient. Et les psychiatres libéraux doivent pouvoir en faire partie. L’exercice collégial est la clé de la réforme. L’avis des experts est indispensable, mais je veux poser la question les experts. Les experts donnent leur avis mais la décision, ce doit être l’Etat, ou dans certains cas la justice, mais pas l’expert. Je ne suis pas pour une société d’experts : les experts en comptabilité, les experts en bâtiment, les experts en médecine, les experts encore toujours.
Une décision collégiale ? Pourquoi pas. Mais elle ne peut être décidée que par des psy qui connaissent le patient. Chaque cas est différent.
Comment organiser cela ? Déja que les praticiens hospitaliers sont surchargés parce que trop peu nombreux, il faudra encore qu’ils organisent des réunions collégiales. Avec des psy extérieurs qu’il faudra payer. Mais pour cela, il y a de l’argent...
Ceci dit, c’est le seul argument présentant un quelconque intérêt de l’ensemble de l’intervention./ Les psys débordés travaillent de moins en moins en équipe et ont tendance à décider seuls. Mais encore une fois, c’est le manque de moyens qui est en cause.
Enfin, le Gouvernement s’assurera que les informations administratives sur les hospitalisations d’office soient partagées entre tous les départements avec un secret médical respecté de la façon la plus stricte.
Encore du flicage pour seul réponse. A quoi ca sert que d’autres départements aient des renseignements sur un malade hospitalisé.... Flicage, enfermement, camisole chimique, la reponse du 21eme siecle aux problemes de l’hopital psy. Consternant.
Il est enfin important, essentiel, d’accroître l’attractivité de vos métiers et de vos carrières. C’est un problème majeur dans notre pays.
Vous avez un pays passionnant mais extrêmement exigeant.
Un peu de cirage de pompes pour faire avaler le reste. Indécent.
Et enfin, je comprends parfaitement que le malade est une personne dans toute sa dignité et que sa maladie ne fait que le rendre plus humain encore, qu’un hôpital ne sera jamais une prison.
Mais en même temps, des malades en prison, c’est un scandale.
Mais des gens dangereux dans la rue, c’est un scandale aussi.
Des gens potentiellement dangereux dans la rue, il y en a toujours eu. Prétendre les éradiquer de facon totale est démagogique, stupide, dangereux. Que ne fera-t-on pas demain au nom de la ritournelle sécuritaire obsessionnelle de mr Sarkosy ?
Ceci dit, mr Sarkosy parle d’un vrai probleme. La réinsertion de malades en milieu ouvert a commencé dans les années 60-70. Mais en ce temps-là, il y avait des moyens, des structures extérieures pour acceuillir des patients, des possibilités de suivi. Cette capacité n’existe plus que tres partiellement aujourd’hui.
La réponse du gouernement Sarkosy, l’enfermement ultra-sécurisé, le flicage, la camisole chimique, le chantage constant aux victimes est consternante de petitesse, de cynisme et d’opportunisme. Tout en exploitant sans vergogne la peur encore tres répandue de l’hopital psychiatrique chez l’ensemble de la population.
J’aurais honte pour cette facon de faire de la politique si je me sentais en quoi que ce soit responsable des agissements de ce gouvernement.
Heureusement, ce n’est pas le cas.
Mes voeux, en cette fin d’année, vont aux infirmiers et infirmieres qui assument leur service jour et nuit dans des conditions tres dégradées. Ainsi qu’à l’ensemble des malades qui servent tres opportunément de boucs émissaires.
			 		 	
04/01 01:51 - Christoff_M
les chomeurs doivent travailler... les fous doivent etre traités.... les enfants agités (...)
01/01 17:35 - pasdesarkozy
Merci pour ce beau commentaire. Bien que la stratégie médias de M. Sarkozy soit de faire (...)
01/01 11:14 - maxim
et ben oui Philou .. on est bêtes et méchants ,c’est pour ça qu’on essaie de se (...)
31/12 20:30 - Philou017
Cet intervention est proprement scandaleuse. C’est la premiere fois que je vois un (...)
31/12 19:29 - Philou017
Les interventions de maxim et calmos sont du niveau de la politique de Sarkosy : d’une (...)
31/12 19:00 - maxim
d’accord avec vous Annie Paul ... tout le monde a un petit grain ! là comme je vous (...)
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