@nightflight
Vous revenez sur ma critique de la vidéo de Paul Grignon. Vous rappelez que cette vidéo prétend que l’argent d’un prêt bancaire serait créé "à partir de rien". Dans mon article, c’est une autre erreur de Paul Grignon que je vise. C’est l’erreur populaire qui consiste à imaginer que, pour échanger, il serait nécessaire que la masse monétaire soit supérieure ou égale à la dette. Mon article tend à montrer que la quantité de monnaie importe peu pour permettre les paiements et les échanges économiques.
Néanmoins, je vais répondre à votre objection sur cette autre erreur de Paul Grignon, laquelle erreur est de croire que l’argent serait créé "à partir de rien". Dans sa vidéo, Paul Grignon avait bien remarqué que la reconnaissance de dette de l’emprunteur, cette créance sur l’emprunteur, avait de la valeur. Mais, malheureusement, il n’en tire pas les conclusions. Cette créance sur l’emprunteur se vend et s’achète, ce qui prouve qu’elle a de la valeur. Nul individu, attentif à son intérêt individuel, n’achèterait une créance qui n’aurait pas de valeur.
Une reconnaissance de dette sur un emprunteur a plus de valeur que la somme empruntée. Cette valorisation élevée de cette créance tient compte d’un risque que cette créance devienne un jour douteuse. La valeur de cette créance provient de la capacité de l’employé de banque à savoir choisir des clients qui rembourseront leur dette.
Certes l’argent d’un prêt bancaire est créé au moment précis du prêt bancaire. Au même moment, l’emprunteur signe sa reconnaissance de dette. C’est ainsi que l’argent ainsi créé est garantit par l’engagement du banquier. Cet engagement du banquier sur la valeur de la monnaie qu’il émet est conforté par la valeur de la créance sur l’emprunteur, créance possédée par le banquier. L’ensemble des créances sur les emprunteurs est un actif qui a beaucoup de valeur. Il est ainsi inexact de prétendre que l’argent serait créé à partir de rien, ou serait créé "ex nihilo".