Il est vrai que les US ont déstabilisé le système en injectant massivement des dollars, mais l’émission doit être un acte responsable et est une arme à double tranchant. Ils sont au pied du mur. Cela leur a permis de se faire financer des déficits abyssaux, durant la Guerre du Viet Nam d’une part, et plus récemment avec la désastreuse Guerre du Golfe. Ils se sont servis de leur monnaie comme d’une arme, imposée comme monnaie de réserve, assurant la plupart des échanges commerciaux y compris les matières premières et le pétrole. Ce tour de force a été réalisé en deux temps : fin de la convertibilité or-dollar décidée unilatéralement en 1971 par Nixon et dévaluation à partir de 1973 (http://fr.wikipedia.org/wiki/Dollar_am%C3%A9ricain#2008_:_le_dollar_au_plus_bas).
D’ailleurs, en ce qui concerne les subprimes, les banquiers ont pu avantageusement limiter leurs risques en sachant que l’état serait garant, étant donné le côté politique, et ont emballé les dettes dans des titres boursiers pour une fois de plus faire payer leurs conneries au reste du monde. Enfin, en proposant ces contrats d’escrocs, pouvant faire passer les mensualités de 600 à 1600 dollars, les banques se sont servis sur les maisons des plus modestes qu’elles pouvaient saisir ou racheter à bas prix. Ne blamons pas les banques, elles font leur métier. Blamons seulement les dirigeants qui les encouragent à prospérer.
Parler de la monnaie comme une arme me semblait essentiel, étant donné les attaques économiques de ce genre. Nous avons vu récemment que la Chine n’hésite pas à sous évaluer sa monnaie pour rendre ses exportations très compétitives, ceci doublé d’une main d’oeuvre quasi-gratuite.
L’Europe fait comme si le libéralisme était fair-play, est que la concurrence était libre et non faussée, en érigeant cette idée en dogme. C’est complètement faux. nous l’avons vu avec les contrats aéronautiques airbus-boeing. L’industrie aéro ne peut émerger sans une volonté politique forte, en amortissant des efforts R&D colossaux et en achetant en masse des avions de chasse pour profiter des économies d’échelles, sans parler des aspects politiques des contrats de défense et du flou artistique qui entoure la signature des contrats. D’où l’idée de revenir à une impression monétaire d’état pour financer une politique de grands travaux Keynésienne. Y-a-t-il d’autres outils économiques ?
Devrions nous avoir une monnaie unique artificiellement gonflée par le retour des actifs sur ce placement ? Une monnaie unique forte convient très bien à l’Allemagne qui importe ses biens intermédiaires et revend des produits à forte valeur ajoutée. Elle convient moins à des pays plus laxistes au niveau des finances publiques comme la France, l’Italie et la Grèce, pays habitués aux dévaluations. La monnaie ne peut donc s’envisager sans un accord des politiques économiques et n’est donc pas apolitique à mon avis.
J’attend donc une unité plus forte de l’Europe par rapport à sa monnaie et à la convergence des politiques économiques, sociales et environnementales afin de peser pour défendre ses intérêts et ses valeurs. Elle a tous les moyens pour réussir, les compétences, une monnaie de RESERVE, un marché de 400 millions d’habitants (solvables contrairement à la CHINE) et peut se permettre d’imposer la réciprocité à tous ceux qui veulent traiter avec elle. N’oublions pas que la chine impose des transferts de technologie et l’obligation de monter une joint-venture 50% chinoise pour accéder à son marché ! Cela permet au passage de remonter des entreprises 100% chinoises à quelques km avec notre savoir-faire bradé...
Mon article avait pour but initial de montrer une ou plusieurs causes du déclin des classes moyennes. Aujourd’hui, elles sont dans le collimateur de la mondialisation. Dans la plupart des pays émergents, Chine, Inde, Brésil, Russie, elle est quasiment inexistante, ou du moins pas telle que nous l’entendons. Une minorité est très riche et la TV se réjouit de ses fastes, mais la majorité de leur population vit avec trois fois rien. Une telle situation n’est possible que dans des dictatures. Et c’est là le problème, la démocratie ne peut survivre sans classe moyenne, ni la prospérité économique d’ailleurs. Il est très probable que l’abus de l’endettement dérive bien du fait que les revenus des classes moyennes diminuent.
L’exemple de la création monétaire par les banques montre une aspiration des richesses du bas vers le haut. La mondialisation par le bas et la pression des populations à très faible salaire en est une autre. J’ai fait cet article, car j’ai l’impression, que depuis les années 70, il y a une volonté politique d’écraser la classe moyenne. Paranoïa ? Ma génération, les trentenaires, n’ont connu que la peur du chômage et nous avons été poussés à faire des études. Les émeutes récentes en Grèce ou contre le CPE montrent que cela ne garantit pas à tous le maintien dans la classe moyenne (CDD à répétition, temps partiel, SMIC ou chômage). Le recul du gouvernement sur la réforme des lycée montre la peur du gouvernement du réveil de la "majorité silencieuse", colonne vertébrale du système.