Création monétaire, déficit public et chômage
N’ayant pas fait d’études en économie, veuillez pardonner le manque de discernement de mon jugement qui n’a rien de définitif, étant donné le peu d’informations dont dispose le citoyen lambda.
Cependant, j’essaie de trouver des éléments qui tente de prouver le "blues des classes moyennes".
Notre pays a deux problèmes : Chômage de masse [IV] et déficits abyssaux des finances publiques. Je me demande pourquoi nos hommes politiques sont d’une impuissance telle que je ne sais plus pourquoi je vote. En regardant de plus près, cela devient très clair :
M Giscard d’Estaing, dans l’indifférence la plus générale, a supprimé le privilège de l’état d’émettre de la monnaie et l’a confié aux banques privées en 1973 sous présidence de Pompidou. Et oui, j’ai toujours entendu à l’école que seuls les rois avaient le privilège de frapper monnaie, désormais, cela revient aux banquiers via les intérêts [VI]. Non seulement c’est de l’arnaque pure et simple, l’emprunt Giscard [I] a été ruineux, mais cela sert seulement les "intérêts" d’une oligarchie financière. Et pour finir, les crédits sont distribués en boule de neige, étant donné qu’il faut toujours plus de création monétaire pour rembourser les intérêts. Le système est par conséquent très instable, puisque dès que les taux d’intérêts remontent, ou que les banques ne veulent plus prêter, il y a une crise du crédit ("credit crunch"), ce que nous pouvons observer avec la crise des subprimes. Enfin, le système nécessite une croissance exponentielle, ce qui induit un pillage en règle des ressources naturelles. Combien d’hectares de fôrets primaire sont détruits pour une poignée de dollars afin de rembourser les dettes des pays du tiers-monde ?
Mais le plus grave est que par ce biais, le politique abandonne à des intérêts privés son pouvoir de financer des grands travaux, des infrastructures, de la recherche, de l’éducation [V]. En effet, où sont passés les grands programmes du Général de Gaulle (Condorde, TGV, Paquebot France...), constituant notre socle technologique d’aujourd’hui ?
Non la priorité est à la lutte contre l’inflation selon l’intéressé [VII], peut importe le chômage de masse que cela entraîne en :
- donnant le pouvoir aux banques de financer ou non les projets industriels
- supprimant les investissements à long terme, et donc en annihilant la productivité de demain
- volant la valeur ajoutée du travail aux banques via les intérêts remboursés
- désindustrialisant
- ouvrant les vannes de la mondialisation de la finance
Il n’est pas étonnant dans ce contexte que le début des années 70 coïncide avec le début de la crise économique en France et la fin des Trente Glorieuses.
C’est donc d’une clarté incroyable, nous sommes devenu une République Bananière aux mains de la nomenklatura financière. C’est du déni de démocratie pur et simple. Et l’Europe dans tout ça ? Ce ne sont pas pas le Traité de Maastricht [II] ou de Lisbonne [III] qui vont inverser la tendance. Vous allez me dire que d’autres pays s’en sont bien sorti avec ce genre de règles (Irlande, Espagne, GB*, Allemagne). Aujourd’hui, seule l’Allemagne s’en sort, parce qu’elle a un tissu industriel de PME innovantes fort. Les 3 autres pays ont misé leur développement sur l’endettement et sont aujourd’hui au bord de la banqueroute (* Le Royaume Uni n’est pas signataire de ces traités).
Les politiques n’ont donc la solution pour les finances publiques que d’augmenter les impôts d’une classe moyenne qui se réduit en peau de chagrin, puisque la classe populaire et les plus riches (en France) ne paient pas d’impôts. En effet, lorque l’on gagne entre 1 et 4 fois le smic, on est trop riche pour être dans la cible clientéliste des "plus démunis", et nous ne pouvons avoir le luxe de nous payer les niches fiscales en investissant dans les DOM-TOMs ou dans un plan De Robien, Borloo... Biensûr, le fait que les politiques dépensent sans compter pour se constituer des fortunes personnelles ou en créant des systèmes d’assistanat pléthoriques, redondants et inefficaces n’arrange pas les choses. Nous sommes dans la situation absurde où la quasi-totalité de l’impôt sur le revenu sert à payer la charge de la dette, celle-ci devenant le 2° poste budgétaire de l’Etat Français [VIII] !!!!! C’est une couleuvre dure à avaler pour les 50% des familles payant encore l’impôt sur le revenu [IX]...
Nous comprenons pourquoi nous voyons fleurir des impôts , CSG, et plus anecdotiquement des radars, des obligations d’acheter des gilets fluos, de passer un contrôle technique, de payer les péages, de payer les clopes à 5 euros le paquet, de payer des taxes sur l’alcool, l’essence, les CDs, bientôt sur les connections haut débit ? [X]. Et enfin, débarassé de son pouvoir, le politique ne sert donc plus à rien : UMP-PS même combat !
[I] http://fr.wikipedia.org/wiki/Emprunt_Giscard
L’emprunt Giscard d’Estaing, est un emprunt d’État émis par l’État français en 1973 au taux d’intérêt de 7 %, alors que Valéry Giscard d’Estaing est ministre de l’Économie et des Finances ; il est mis en place à la suite du premier choc pétrolier, afin de compenser les pertes de recettes budgétaires causées par la baisse de la TVA ; afin d’obtenir et de rassurer les souscripteurs, il est indexé sur le poids d’or de l’ECU et celui du franc, ou à défaut, sur le cours de l’or, comme l’avait été l’emprunt Pinay (1952-1958).
En 1978, les accords de la Jamaïque, en prévoyant qu’aucune monnaie ne devrait plus être rattachée à l’or, rendirent l’emprunt Giscard uniquement indexé sur le cours du lingot d’or.
Cet emprunt a la réputation d’avoir été particulièrement ruineux pour les finances publiques : pour 7,5 milliards de francs emprunté pour 15 ans, l’état dut rembourser (en intérêts et capital) plus de 90 milliards de francs.
L’écart s’explique d’abord par la dévaluation du franc entre 1973 et 1988 : sa valeur a été divisé par 3,5 en 15 ans.
Le second facteur est l’effet normal d’un emprunt à 7 % sur 15 ans : dans ces conditions, in fine c’est 2,75 francs qu’il faut rendre à la fin du prêt pour chaque franc emprunté. [...]
[II] Article 104 Traité de Maastricht
« 1. Il est interdit à la BCE et aux banques centrales des États membres, ci-après
dénommées "banques centrales nationales" d’accorder des découverts ou tout autre type
de crédit aux institutions ou organes de la Communauté, aux administrations centrales,
aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres
organismes ou entreprises publiques des États membres ; l’acquisition directe des
instruments de leur dette, auprès d’eux, par la BCE ou les banques centrales nationales,
est également interdite. »
[III] Article 203 Traité de Lisbonne
[IV] "Contre le chômage on a tout essayé" François Mitterand
[V] "Donnez-moi le contrôle sur la monnaie d’une nation , et je n’aurai pas à me soucier de ceux qui font
ses lois." Amchel Mayer Rothschild
[VI] http://fr.wikipedia.org/wiki/Cr%C3%A9ation_mon%C3%A9taire
[VII] Réponse de VGE
Par Valéry Giscard d’Estaing le vendredi 25 juillet 2008, 14:26
@ A-J Holbecq : Réforme des statuts de la Banque de France
La réforme des statuts de la Banque de France, adoptée sous le mandat de Georges Pompidou et lorsque j’étais Ministre des Finances, est une réforme moderne qui a transposé en France la pratique en vigueur dans tous les grands pays : il s’agissait à l’époque de constituer un véritable marché des titres à court, moyen et long terme, qu’il soit émis par une entité privée ou publique.
La possibilité du prêt direct de la Banque de France au Trésor public a généré partout où il fut appliqué une situation d’inflation monétaire permanente. Votre remarque sur l’endettement public est inexacte et révélatrice : vous semblez penser qu’une dette du Trésor public envers la Banque de France ne serait pas décomptée comme faisant partie de la dette de l’administration publique. En réalité, il y a dans ce domaine des règles bien connues qui définissent le montant des avances et prêts de l’institut d’émission en faveur du Trésor public, avances et prêts qui ont évidemment vocation à être remboursés et qui figurent de ce fait dans le montant de la dette publique. Ce que vous supposez consiste à dire qu’on aurait pu remplacer un endettement visible et structuré par une simple émission monétaire. Mais ce serait ouvrir les bras au retour à l’inflation des années 1950.
[VIII]
http://fr.wikipedia.org/wiki/Dette_publique_de_la_France
Le service de la dette représente le paiement annuel des échéances (capital plus intérêts) des emprunts souscrits. La charge de la dette représente le paiement des intérêts seuls ; elle se montait à 47,4 milliards d’euros pour l’année 2005, soit la presque totalité de l’impôt sur le revenu payé par les Français (qui représente, en 2006, 17 % des recettes de l’État). En 2006, et pour l’État seul, la charge des intérêts de la dette était de 39 milliards d’euros, soit 14,6 % du budget de l’État[20]. La charge des intérêts se montait en 2007 à plus de 50 milliards d’euros (augmentation de 12 % par rapport à 2006)[réf. souhaitée]. Il s’agit de l’équivalent du déficit public. Cette charge est en 2005 le deuxième poste budgétaire de l’État français, après celui de l’Éducation nationale et avant celui de la Défense[21].
Le remboursement du capital de la dette, qui fait partie du service de la dette, représente pour l’État environ 80 milliards d’euros, c’est-à-dire la somme de toutes les autres recettes fiscales directes (impôt sur les société, ISF, etc.). Au total, le service de la dette de l’État représente 118 milliards d’euros, ce qui correspond à la totalité de ses ressources fiscales directes, ou encore, presque à la TVA (environ 130 milliards)[22].
Le taux d’intérêt payé sur la nouvelle dette émise est susceptible de varier dans les années à venir. En 2007, les taux réels sont particulièrement bas et les économistes anticipent une augmentation de ces taux dans le futur[23]. Cela renchérira mécaniquement la charge de la dette : selon l’Agence France Trésor en 2005, une hausse des taux d’intérêts de 1 % entraînerait un surcoût mécanique de 2 milliards d’euros en 2007 et de 4,3 milliards en 2009[24]. En 2008, selon la loi de finances initiale 2008 (LFI), la hausse des intérêts versés sur les emprunts indexés sur l’inflation (principalement OATi, dont le montant est supérieur à 100 milliards d’euros fin 2006[25]) provoquerait mécaniquement une augmentation du service de la dette d’environ 2,16 milliards d’euros[26].
[IX]
http://fr.wikipedia.org/wiki/Imp%C3%B4t_sur_le_revenu_des_personnes_physiques_(France)
[X]
http://www.contribuables.org/actualite/tribunes/la-france-ecrasee-d%E2%80%99impots/
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