Si je voulais plaisanter un peu, je noterais que vous confondez la fin et les moyens, ce qui chez certains empêcheurs de penser en rond génère une bordée de phrases autour de l’instrumentalisation.
Il me semble que vous ne percevez pas toute la subtilité de la procréation pour autrui ou de la gestation pour autrui. Dans les deux cas, on ne peut parler de parents biologiques puisque le père est bien celui qui apporte le matériel génétique. De plus, dans le cas de la gestation pour autrui, aucune femme ne peut revendiquer le terme de biologique puisque qu’une femme apporte un lien gestationnel et l’autre un lien génétique. Le terme de parent biologique provient de l’adoption et il est particulièrement mal adapté pour décrire des situations d’AMP. Mais vous avez raison sur un point qui me semble le plus important : c’est le lien social, c’est à dire l’engagement d’amour et de responsabilité qui fait la parenté, le reste a beaucoup moins d’importance.
Concernant l’eugénisme, je suis d’accord sur le principe : on ne peut justifier une action parce qu’elle serait moins pire que l’autre. Mais ce n’est pas mon propos. Ce que j’avance, c’est que l’eugénisme médical par diagnostique pré-implantatoire relève du fantasme tandis que l’eugénisme social qui existe depuis la nuit des temps est une vrai réalité et qu’il n’est pas assez combattu. Bien sûr, il y a le cas de la sélection du sexe qui est condamnée par tous les textes internationaux mais qui est une réalité dramatique avec des millions d’IVG en Chine et en Inde par exemple. Mais cette forme d’eugénisme n’est pas introduite par les techniques, d’AMP mais tout simplement par les techniques d’imagerie médicale. Pour revenir à cet eugénisme qu’introduiraient le DPI ou les techniques d’AMP, j’affirme que cela relève du fantasme induit par une vision toute puissante de la génétique. Personne ne sait vous dire à partir d’un ADN ce qu’il va se passer. La connaissance humaine peut identifier quelques maladies invalidantes avec une probabilité d’apparition, ce qui veut souvent dire pas grand chose au niveau de l’individu. Savoir que l’on a 30% de plus de risque que la moyenne de développer un cancer du sein ne sert pas à grand chose. C’est totalement abusif de voir dans la génétique un déterminisme absolu. Dans les effets, les interactions sociales et physico-chimiques avec l’environnement sont bien plus importantes, sans compter le pouvoir de l’autonomie et la de la volonté de la personne. De même, aucun test génétique ne pourra prédire un niveau de performance, sauf à vendre ce qui relèverait plus de l’horoscope.
En conclusion, il ne faut pas être dupe : l’accusation d’eugénisme pour discréditer l’AMP cache bien mal d’autre formes d’eugénisme, à commencer par l’interdiction faite à certaines catégories de personnes d’accèder à certaines formes d’AMP. Et c’est exactement la même chose avec les législations de pays qui seraient soit-disant moins regardants : cela dissimile difficilement que la majorité des pays légifèrent de manière plus progressiste et plus pragmatique afin de répondre aux risques réels (et non-fantasmés) par des solutions et non des prohibitions (qui in fine génèrent de la clandestinité et donc du traffic).
11/01 19:08 - jacques
Le risque d’eugénisme génétique est pour l’instant peu développé alors que (...)
05/01 20:23 - Cristophe
Si je voulais plaisanter un peu, je noterais que vous confondez la fin et les moyens, ce qui (...)
05/01 17:04 - Sylvain Rakotoarison
A Cristophe, Mon titre reprenait la méthode qui est maintenant très bien maîtrisée (...)
05/01 16:23 - Cristophe
Votre article comprend une erreur : sous le vocable peu précis de mère porteuse sont désignées (...)
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