Encore un titre accrocheur pour attirer le chaland et un article sans rigueur, mélange d’allégations et de préjugés et de considérations toutefois intéressantes.
Je n’ai pas lu les commentaires des "féministes". Les féministes, c’est une galaxie, pour celles et ceux qui l’ignorent, dans laquelle on retrouve toutes les tendances habituelles de notre société. Faire référence aux "féministes" sans autres précisions ne signifie pas grand chose.
Personnellement, je me considère comme une féministe indépendante de toute organisation -y compris religieuse- et "éclairée", ce qui veut dire que je prends en considération tous les aspects de l’oppression des femmes et ceux des relations hommes/femmes. En effet, je pense que nous ne pouvons construire des relations égalitaires qu’en tenant compte des forces et des faiblesses des deux sexes. Je fais court ...
Pour ce qui est de l’affaire Dati, je pense surtout qu’il y a oxymore entre UN garde des sceaux et UNE mère. Un masculin ne peut pas faire un bébé.
Je ramène l’histoire à cette image car l’ère Sarkozy est celle de la façade, du paraître. On se montre, on joue un rôle et on ne fait pas ce que l’on dit, on dit le contraire de ce qu’on fait ou encore on fait ce qu’on ne dit pas.
Le garde des sceaux, femme Dati, doit rester disponible pour exécuter les réformes (suppression des tribunaux d’instance, du juge d’instruction et toutes les écolutions vers le plus répressif). ELLE est avant tout UN officier aux ordres de son monarque et la montrer pouponnant, insistant sur une maternité si peu probable serait casser tout un système de pouvoir.
Que Dati ait accepté de jouer ce jeu est certainement la condition sine qua non de son maintien en poste. Et je la comprends. Si elle s’absentait de son cabinet, elle subirait, multiplié, par mille ce que j’ai subi moi-même dans ma vie professionnelle.
Lorsque je suis partie en congé maternité, j’étais co-responsable d’une lettre d’information interne. Lorsque je suis revenue, mon nom avait disparu de l’ours. Quand je m’en suis étonnée, il m’a été répondu "tu comprends, c’était gênant que ton nom figure alors que tu n’étais pas là ..."
Et même, on ne peut pas exclure que Dati soit malheureuse de ne pouvoir pouponner Zohra.
Je ne pense donc pas que le retour immédiat de Dati à son poste ait quoi que ce soir à voir avec une remise en question du congé maternité. Au contraire, une prolongation du congé maternité arrangerait la politique régressive vis à vis des femmes et leur retour au foyer ferait baisser les statistiques du chomage.