Ce que j’aime avec ce genre de commentaires, c’est qu’ils sont le plus souvent faits par ceux qui hormis critiquer, refusent de faire quoi que ce soit, encore moins de s’engager pour le bien commun, mais sont les premiers à appeler et même exiger l’aide des syndicats en cas de coup dur.
Avec à peine 5% de syndicalisation dans le privé et 25% de participation aux élections prud’hommales, en France, je pense qu’il est difficile de parler de traitrise lorsque les syndicats "représentatifs" ou "majoritaires" signent un accord, aussi bon ou mauvais soit-il.
Tout simplement parce qu’ils représentent ceux qui les ont élus ou mis en place, et ceux qui se sont abstenu(e)s de participer ou de proposer d’autres alternatives en sont pour leurs frais. Vous ralez contre Chérèque ? Engagez-vous à la CGT ! (ou vice versa ! Ou chez les autres syndicats, ou mieux encore, fondez votre propre syndicat dans votre entreprise, puisque la loi sur la représentativité vous donne les moyens de représenter assez aisément vos collègues.)
Je trouve d’ailleurs assez cocasse le fait que la majorité des salariés crachent sur les syndicats mais dès qu’ils ont un problème sérieux filent les voir en se battant la coulpe de ne pas s’être syndiqués auparavant pour aussitôt leur précieux problème résolu, redisparaître dans la nature.
De fait, l’un des gros problèmes contemporains du syndicalisme est qu’on est passé d’un syndicalisme d’engagement, de militants, à un syndicalisme de consommation : les salariés souhaitent être défendus au mieux de leurs intérêts, mais sans engagement aucun de leur part.
Le problème que cela pose est que du coup, plus on monte dans la hiérarchie syndicale(tous syndicats confondus), moins on trouve de gens en prise avec la réalité, le vécu, les besoins ou les demandes de la "base" . C’est une question de logique : comment voulez-vous espérer ou même prétendre être représenté par quelqu’un que vous n’avez jamais vu ou à qui vous refusez de parler ?! C’est là l’un des points communs avec les problèmes que l’on rencontre avec les politiciens.
En outre, cela pose un deuxième problème, toute négociation repose sur la reconnaissance mutuelle des parties, or les syndicats patronaux ainsi que le gouvernement savent pertinemment que les syndicats sont en position de faiblesse et en profitent. Les options qui restent alors sont soit de dire non à tout (ce que fait généralement la CGT) ou bien essayer de "ménager" la casse (ce que souvent la CFDT clame faire), mais le resultat reste à peu près le même dans les deux cas puisque la partie adverse a les moyens de passer en force ! Et le fait ! Particulièrement bien d’ailleurs, selon une stratégie du débordement : ils tapent à peu près partout en même temps sur des dossiers assez complexes avec des délais précis avec la certitude que les "instances" syndicales seront débordées et ne pourront pas tout adresser !
Même en faisant de l’angelisme et en prétendant que les syndicalistes sont parfaits (arf !), ce ne serait pas possible. On envoie dix dossiers, sept tombent à l’eau, mais surtout trois passent sans encombre, l’est pas belle la vie ?!! Et après les salariés de dire que les syndicats n’en rament pas une, sans même avoir lu vraiment le dossier ou la proposition de loi !
Pour ce qui est des "fonctionnaires", il faudrait arrêter un peu les clichés excessifs, je connais tout autant de fainéants et d’incompétents médiocres patents dans le privé, la différence étant essentiellement que les salariés du privé doivent faire plus d’efforts pour tromper les autres, les duper. :_> Je connais également tout autant de gens consciencieux, travailleurs, efficaces et dévoués dans le privé que dans le public, c’est à la fois une question de caractère et d’éducation, je crois.
Maintenant, si quelqu’un pouvait proposer une solution alternative aux syndicats pour défendre l’intérêt général, allez-y, ça m’interesse (au même titre qu’une alternative au système capitaliste qui tienne la route et ne soit pas totalement utopique)
En attendant, il faut bien faire avec, et tant qu’à faire, essayer de faire au mieux avec ce que l’on a en agissant quand c’est nécessaire plutôt que de ronchonner dans son coin en crachant dans la cheminée.
Enfin, juste un petit mot pour la conseillère prud’hommale : merci de votre engagement (peu importe le syndicat) et bon courage pour votre mandature... Ce serait peut être bien de dire combien de temps vous consacrez à vos dossiers en plus de votre travail de salariée, histoire que les goujat(e)s se rendent un peu compte que le syndicalisme actif n’est pas forcemment une sinécure !
24/02 19:13 - remiaufrere
Bonjour, Bon article qui mérite de rappeller quelques faits et de provoquer un débat. (...)
11/01 16:03 - carnac
admettons que les syndicalistes ne puissent en aucun cas représenter le salariat ... quelle (...)
11/01 14:24 - appoline
@ l’auteur, Certes non. Les rares fois où j’ai pu dialoguer avec un syndicaliste ; (...)
11/01 11:00 - carnac
@nididju Je dois vous dire que j’apprècie particulièrement l’équilibre de vos (...)
10/01 18:35 - ndididju
@ Panzerfaust : Je vais essayer de répondre du mieux que je peux, sans oublier de points. Ma (...)
10/01 17:03 - carnac
@ morbius on est forcément DU PRIVE quand on siège au conseil des prud’hommes ... (...)
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