La phonographie était une technique qui avait "l’avantage" de développer un marché industriel au détriment d’un marché artisanal. Internet est une technique qui a le "défaut" inverse. Il a donc du mal à s’imposer dans un monde économique verrouillé par les oligopoles, mais il y arrivera.
D’un point de vue technique, c’est d’une simplicité biblique : l’utilisation de l’infrastructure de télécom est optimisée par les protocoles p2p, contrairement aux structures type youtube qui doivent fournir l’ensemble de la bande passante pour la consommation mondiale (la "structure minitel" dont il est question ci-dessus).
Dès lors, le seule modèle économique viable ne peut pas être construit sur des transactions unitaires, mais sur des abonnements à des serveurs de "trackers" ou "hashids" qui mesurent la diffusion. Un tel système est techniquement et économiquement parfait, mais ne laisse aucune place aux industriels, aux promoteurs et aux rentes acquises. Il fait donc contre lui l’unanimité de l’establishment.
D’où ce discours risible traitant de "pirates" ceux qui sont en fait le coeur de cible du marché visé, discours que l’on ne doit pas enseigner à HEC.
Il ne faut donc pas perdre d’occasion de rappeller que les vrais pirates sont les oligopoles qui tentent d’inhiber le progrès technique, de faire en sorte qu’il ne soit pas accessible aux consommateurs, et que seuls certains puissent en tirer profit, et même décider qui doit en tirer profit.
Seule la disparition de la RIAA et de la MPAA permettra d’avancer sur ce sujet.