Cher Aux Larmes

A vous je peux parler, donc je vais le faire.
Mes prises de position sur Agoravox sont effectivement d’une part très courtes, d’autre part très exaspérées. Elles ne constituent pas l’ensemble de ma pensée. Elles sont réactives, hyper-réactives aux commentaires que je lis et aux insultes que je subis pour la simple raison que j’ai osé répondre plusieurs fois à nombre d’intervenants sur ce sujet que je défends le droit d’Israël à exister, et que je me suis élevée l’été dernier contre les commentaires hystériques et d’un antisémitisme décomplexé qui ont sévi sur cette plateforme. Tout ceci m’a valu des tombereaux de sophismes et d’injures, et ce depuis des mois. Attendue au tournant, le simple fait que je rappelle ce qu’est le Hamas couplé à mes grands péchés (j’ose dialoguer avec un libéral sans l’incendier, et de même avec un catholique, ce qui me rend ultralibérale et bigote ; je n’ai pas approuvé la décision d’annuler l’annulation du mariage de Lille ni la défense vive de Fanny Truchelut, ce qui me rend suspecte d’islamo-compatibilité auprès des laïcs durs) et que, il est vrai, je comprenne et approuve la réaction exaspérée d’Israël dans les premiers jours me situe dorénavant dans le rang de l’extrême-droite israélienne. On a même insinué que je vis sur place et ferais partie d’une officine néo-con payée pour intervenir sur AV...
Ceci pour vous expliquer le contexte dans lequel je réagis.
A des propos qui n’ont strictement rien de "citoyen" et où rien ne peut être discuté.
Les discussions, je les ai ailleurs. Avec des amis qui, comme moi, pensent qu’Israël est pris entre la propagande du Hamas (informations), le tort absolu d’interdire les journalistes sur place (malgré l’expérience désastreuse de la communication exclusive via le Hezbollah lors de la guerre de juillet 2006 au Liban), la technique perverse du Hamas (les civils) et un radicalisme politique qui ne l’honore pas.
Mais comment, avec les furies qui sévissent ici, pointant un doigt accusateur et usant d’arguments historiques choisis, toujours les mêmes, entretiennent une confusion indigne entre les victimes de la Shoah et leurs assassins et les Israéliens d’aujourd’hui ?
Comment évoquer la plaie d’Israël, ses colons, ses Juifs radicaux, et aujourd’hui ses choix dramatiques dans ces conditions ? Comment expliquer que, si je refuse d’argumenter sur le nombre de morts de part et d’autres, les informations qui nous parviennent et semblent dignes de foi m’horrifient ? Cela m’est impossible ici.
Amicalement.