Pour vous édifier voici un expert qui a appelé à voter Sarkozy et qui dit de cette crise (il s’agit de Giscard, dans Le Monde) :
Tout récemment, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont souhaité une telle moralisation. La crise ne va-t-elle pas finir par ressouder le couple franco-allemand ?
La coordination qui s’est amorcée dans la tempête financière n’a pas été franco-allemande. Pourquoi ? Parce que l’approche des deux pays a été différente : les Allemands se sont demandés comment limiter les dommages ; les Français se sont dit qu’ils allaient pouvoir sortir de la crise ! Ils ont une culture dépensière qui n’est pas celle de l’Allemagne. Nous devrions prendre garde : la dérive de nos finances publiques se poursuit. Elle fera peser de lourdes charges sur les prochains budgets.
N’avez-vous pas l’impression, malgré tout, que l’Europe est sortie renforcée de cette crise ?
Je n’en suis pas sûr. La gestion économique en Europe est devenue, durant la crise, plus nationale qu’elle ne l’était avant son déclenchement. C’est d’ailleurs assez logique, car les instruments d’intervention sont essentiellement nationaux. Plus fondamentalement, je crois que nous n’avons pas encore surmonté les effets négatifs du non français au référendum sur le traité constitutionnel. Un exemple pris dans l’actualité : l’Union européenne est le premier donneur d’aides à la Palestine. Rien ne l’empêchait, dans le conflit israélo-palestinien, de décider de continuer d’acheminer, sous sa propre responsabilité, son aide humanitaire. Elle ne l’a pas fait.
Il faut être patient : ce sont les nouvelles générations, formées à l’Europe par leur cursus universitaire et leurs expériences professionnelles extérieures, qui feront franchir un nouveau pas à l’Europe pour la porter à la dimension du monde, comme nous l’avons fait pour l’euro !