L’hôpital (de hospitalier) était à ses débuts un lieu d’accueil des "indigents" (pour les sdf on pourrait dire aujourd’hui : les vagabonds, les clochards, tout ce qui pouvait nuire à la société, les mal insérés, de fait : les malades), une sorte de lieu d’enfermement d’où ils ne pouvaient pas sortir si facilement.
Nous leur devons d’ailleurs beaucoup car ils ont été les premiers cobayes dans l’évolution des soins.
Dire que c’était une organisation quasi militaire n’est peut-être pas tout à fait exact car les hôpitaux étaient tenus la plus part du temps par des ordres religieux qui devaient tout de même essayer de pratiquer la charité (les ordres de la charité), ce qui n’empêche pas une discipline de fer face à un mal avant tout social et non reconnu comme tel.
Pas si loin, juste avant 68, il y avait dans les services, une partie privée où le patron faisait hospitaliser sa clientèle privée moyennant finances et une partie publique pour des soins gratuits. Ce qui est d’ailleurs revenu depuis quelques années.
68 a balayé tout ça et accueilli riches et pauvres, tous pauvres en santé. Rendu obligatoire la couverture santé sociale puis instauré, récemment la CMU.
Et puis maintenant, ce micro cosme hospitalier a beaucoup de mal - c’est un peu vrai de tous les services publics - à admettre qu’il existe une organisation plus efficiente qu’une hiérarchie dite "militaire" ou pyramidale, du moins pour ce qu’on demande aux hôpitaux.
La guerre, il faut la mener dans les hôpitaux, oui ! mais pas contre le malade : contre la maladie. Et la stratégie n’est pas tout à fait la même !
Allez, un petit exemple, justement d’un de ces patrons et de ses adjudents :
Cette mère qui arrive avec son enfant dans un "grand" service ORL à Paris. On la fait entrer dans une sorte de petit isoloire très semblabe à un confessionnal. Son petit garçon ayant des problèmes ORL à répétition, mange moins bien depuis quelque temps, il est également de constitution longiligne.
Une sorte de boucher arrive avec ses adjudents, le regarde, ne regarde pas sa mère, lui regarde-t-il les oreilles ? l’histoire ne le dit pas tant l’événement avait peu d’importance dans la réminiscence des souvenirs. Il se tourne alors vers son aéropage et déclare que, vraiment au regard de son propre fils (un regard entendu parcourt l’assistance), cet enfant est hypotrophique.
Ce gros monsieur enflé de sa personne ne pouvait à l’évidence qu’avoir une descendance hypertrophique, voire carrément obèse.
La mère est sortie du confessionnal sans le pardon de ses fautes.
Fuyant ces lieux inhospitaliers pour l’opération préconisée.