J’essaie justement de faire des distinctions et d’éviter les amalgames.
Je tente à travers ces quelques lignes de distinguer :
• l’hostilité ou le sentiment négatif envers la civilisation islamique, sa culture, le Coran, etc.
et
• la haine des musulmans et (par extension malencontreuse) des Maghrébins (improprement aussi appelés Arabes).
On peut tout à fait exprimer son sentiment concernant l’islam, la civilisation islamique, les régimes musulmans, etc. On peut le faire avec plus ou moins de passion, voire de grossièreté, sans que cela contrevienne le moins du monde au droit français.
Insulter des personnages mythologiques, qualifier de façon stercorale la politique de tel ou tel pays ayant adopté des lois religieuses, caricaturer (même de façon vulgaire) les origines supposées de la création du monde, sont des expressions d’opinions tournées vers d’autres opinions et ne sont ni plus ni moins condamnables que les opinions (politiques ou religieuses) auxquelles elles s’opposent. À moins de souhaiter un retour à l’ordre moral, la critique, comme l’insulte, sont permises, tant qu’elles considèrent des opinions et non des personnes.
L’expression de la peur de l’islam peut s’exprimer de façon plus ou moins policée ; ce n’est pas sa forme qui la rend condamnable (critique argumentée vs. insulte), mais le sujet contre lequel elle s’exerce. Je peux parfaitement dire toute la haine que je ressens vis-à-vis d’un personnage mythologique, toute l’angoisse que je ressens à la lecture des écrits qui lui sont attribués ; en revanche, je ne peux appeler à exercer quelque violence que ce soit envers ceux qui considèrent son existence et les textes qu’on lui prête comme « sacrés ».
La phobie est de l’ordre de l’émotion ; la critique est l’une des façons d’exprimer cette émotion. La phobie n’est pas condamnable ; la critique peut le devenir si elle appelle à la haine d’un groupe de personnes.