Bonjour pas perdus,
il existait jadis, dans toutes les grandes villes de ce pays, un service de logement social efficace et extrêmement réactif : j’ai nommé les chambres d’hotels au mois, les "meublés", où tout un chacun se retrouvant à la rue -pour quelque raison que ce soit, divorce, voyage à l’étranger, retour de travail saisonnier, etc...-pouvait trouver du jour au lendemain à se reloger.
Ce n’était pas luxueux, loin de là ! Dix à douze mètres carrés, un lavabo avec eau froide, et les douches dans le couloir.
Mais on avait un lit, de quoi se laver, une place pour ranger ses affaires et se retrouver "chez soi", ce qui permettait de repartir dans de bonnes conditions les jours suivants, à la recherche d’un emploi.
Celà pour un prix raisonnable - l’équivalent maximum de 150 à 200 euros d’aujourd’hui, je crois- , mais surtout immédiatement, dans l’heure, sans formalité écrasante, sans dossier complet de l’employeur avec fiches de payes etc ...
On arrivait dans le quartier, on se renseignait au café du coin pour savoir chez qui il pouvait y avoir une chambre libre, et, moyennant une pièce d’identité et le loyer du mois -sans caution !- on était logé pour autant de temps que nécessaire.
Vous m’entendez, les jeunes : celà a existé, vraiment existé, jadis...
Ce devait bien être rentable, puisqu’à ma connaissance, ces hotels étaient des établissements privés qui ne recevaient pas de subventions d’Etat.
Celà a subsisté à peu près jusque dans les années quatre-vingt-dix.
Pourquoi ces hotels ont-t-ils disparus ? Multiplication des normes de sécurités, spéculations immobilières sur les centres-villes, évolutions des populations de propriétaires, et surtout, surtout : politiques d’Etat résolument opposées à de telle solutions, si proche du besoin des gens concernés, si simples, et si peu contrôlables.
Y a-t-il dans l’assistance quelqu’un qui se rappelle avoir voté un jour pour choisir l’évolution actuelle de notre société, et avoir été consulté sur les décisions importantes ?
Comment peut-on encore croire que nous vivons aujourd’hui en démocratie, dans un Etat de droit et que ce que nous appelons cet Etat nous soit bénéfique et bienveillant ? Comment peut-on s’imaginer que la dignité et l’esprit humain soient encore aux commandes ?
Cordialement Thierry