Vous opposez émotion haineuse et critique rationnelle. Au nom de quoi pourrait-on interdire à quelqu’un d’éprouver une émotion haineuse lorsqu’il réagit à un fait qui le bouleverse ? Et en quoi cela l’empêcherait-il ensuite d’adopter un raisonnement critique sur les faits ? Nous avons heureusement la liberté en France d’éprouver des émotions, fussent-elles haineuses.
Que l’on traite Mahomet de *)&Íï•, Bouddha de ‚∑ ou Bélénos de Û‚∫ªŸ n’excitera jamais que les sots. Le croyant intelligent sait s’élever au-dessus des lazzis et des moqueries. Seuls les fanatiques crieront au blasphème et appelleront à brûler les livres et à consumer les hérétiques.
Vous confondez haine de la religion et haine des croyants.
Je peux dire parfaitement tout le mal que je pense, toute la haine que j’éprouve pour l’os du doigt de pied de Saint François-Régis ou les poils de la barbe du troisième chameau du prophète Ezéchiel, toute la révulsion que m’inspire la pensée même que l’on puisse un instant considérer comme rationnel d’envisager que la mère du frère de l’apôtre Simon-Eudes ait été préservée de toute souillure du péché originel par la grâce et la faveur singulière d’une déesse toute-puissante.
Tant que je ne dis pas à qui veut l’entendre que tous les décérébrés congénitaux qui croient dans ce type de sornettes débiles doivent être passés par le fer et le feu, je ne crains aucun mal de la part des juges français.
L’irrespect pour les idées n’implique pas le mépris des personnes qui y croient (en droit français). Vous pouvez vous référer à toute la jurisprudence, depuis l’affiche de La Cène (Girbaud) jusqu’à l’affaire Redeker, pour vous faire une opinion du sujet.