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Commentaire de Cosmic Dancer

sur Antisémitisme et islamophobie ne sont pas de même nature en République laïque


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Cosmic Dancer Cosmic Dancer 16 janvier 2009 19:11

"Ah,bon ? Et l’antisémitisme qui est devenu la haine des juifs seulement ?"

Comme le rappelle San Kukaï dans son article, dont la définition de ce terme est l’un des sujets abordés, l’antisémitisme, Léon, a toujours été, et n’est donc jamais devenu "la haine des Juifs seulement", et je maintiens la capitale initiale à Juifs parce que, précisément, l’antisémitisme se différencie de l’antijudaïsme qui lui, s’exerce à l’encontre de la religion juive, autrement dit la religion des juifs, et qu’en typographie, on emploie la minuscule (on dit "bas de casse") initiale pour désigner les adeptes d’une religion (voir Code typographique de l’Imprimerie nationale, Grévisse et autres manuels du bon usage...). Cette haine des Juifs, ainsi que je l’ai fait remarquer à la suite de l’auteur, s’est appliquée à les considérer non du point de vue des adeptes d’une religion, ni de celui (évidemment impensable) de personnes de même origine ethnique, mais d’un groupe de personnes représentant un peuple défini par une histoire commune. Or aux peuples, selon les lois typographiques, l’on accorde une capitale initiale.
La question du peuple juif (adjectif suivant un substantif, pas de capitale initiale) - ne revenons pas sur Shlomo Sand sur ce fil, merci - et de sa définition anime de nombreux débats. La question du peuple juif rassemblé en une nation dans un Etat, encore plus. Or la définition d’une nation qui me paraît la plus juste est bien celle d’une histoire commune et d’un projet commun. Elle ne réfère absolument pas à une idée ethniciste. La France est une nation composée en partie d’immigrés de toutes origines, européennes et extra-européennes, par exemple, à qui, en dehors des identitaires, personne ne demande de prouver sa francicité par le sang de ses ancêtres.
Celui qui a voulu assigner au peuple juif une reconnaissance par la généalogie en remontant à la quatrième génération (lisez Kemplerer, il raconte à cet égard une histoire éprouvante), et, je le précise, contrairement à la tradition de transmission de la judéité par la mère (dont on pouvait être sûr qu’elle était l’ascendante légitime, contrairement au père, mais c’est une autre question, et ceci explique cela), c’est Hitler. Il a, vous en conviendrez, pourchassé et exterminé tous les Juifs d’Europe et aurait poursuivi son noir dessein en Orient, où ils ont toujours et longtemps vécu, s’il n’en avait été empêché.

"Dire qu’emmerdeuse est juste critique de la politique du gouvernement israélien est évidemment totalement vague."

Je ne vois pas pourquoi j’aurais dû répéter ce que L’Emmerdeuse a elle-même fort précisément exprimé, mais bon...

"Elle critique cette politique sur un point précis celui de la colonisation, et le seul terme qui convienne à cela est l’antisionisme puisqu’il concerne des questions relatives au territoire, aux frontières sans lesquelles l’Etat d’israël n’existerait pas."

Non. L’antisionisme, et là je réfère au préfixe "anti" qui signifie "contre", est une pensée qui exprime son désaccord d’avec le sionisme, lequel, je le redis, n’a jamais été monolithique, et a évolué dans le temps, prenant une dimension religieuse en 1967. Or le sionisme a consisté à revendiquer pour le peuple juif un Etat. Etre contre cela, c’est être antisioniste. Point.
Le problème avec le terme de "colonisation", c’est qu’il est trop flou et réfère dans notre culture au passé colonialiste de la France. Or dans le cas d’Israël, on ne peut pas l’employer dans ce sens, parce que les Juifs ont toujours vécu sur ce territoire avec les Arabes, ce pourquoi ils sont tous légitimés à y demeurer.
Le sionisme originel, c’était donc cela : un Etat pour un peuple persécuté au long de l’histoire.
La partition originelle prévoyait deux Etats. Ce que des mouvances de fait antisionistes refusent, considérant que la grande Palestine (géographique et historique, mais ceux-ci en excluent la Jordanie) à majorité musulmane pourrait bien s’accommoder des Juifs comme dhimmis dans un Etat musulman. Demandez à Paradisial, c’est son grand dada. Lui est antisioniste. Le Hamas, quant à lui, souhaiterait purement et simplement non seulement faire disparaître l’Etat hébreu (relisez sa charte), mais les Juifs (idem). Il est antisioniste et antisémite.
L’idée de partition deux peuples - deux Etats est défendue par les sionistes, dont je suis en ce sens.
L’idée d’une Palestine nettoyée de l’Etat hébreu est défendue par les antisionistes.

"Cela vous énerve, visiblement qu’on soulève à propos d’Israël la question de ses frontières et de la colonisation. Ben oui, c’est là que tout cloche et s’effondre, evidemment. C’est tellement plus simple de dire que les antisionistes veulent la disparition de l’Etat d’Israël..."

Aucun problème. J’ai déjà écrit moult fois sous d’autres articles qu’étant proche de Shalom Arshav (La Paix Maintenant) et appréciant à sa grande valeur la Conférence de Genève, je suis pour un retour d’Israël aux frontières de 1967 et les modalités discutées à Genève (lisez la Convention, ça ira plus vite, et retrouvez mes vieux posts si vous mettez, comme à l’accoutumée, ma parole en doute).
Et si vous pensez que les antisionistes ne veulent pas la disparition d’Israël, renseignez-vous sur les Naturei Karta et revenez me voir quand vous aurez approfondi vos études, parce que vous me fatiguez sérieusement avec vos procès d’intention.

Sur la question des colons, où l’on entend par là les Israéliens s’installant sur des terres non israéliennes, je vous renvoie encore à Genève. J’ajouterai simplement que les partisans du Grand Israël tout comme ceux de la Grande Palestine sont le problème majeur de cette question territoriale, mais qu’ils sont manifestement les uns et les autres hors jeu.

"Même le Hamas semble prêt à reconnaître Israël dans ses frontières de 1967, pourtant il n’y a sans doute pas plus antisioniste que lui, non ?"

Le Hamas n’a plus le choix, et les puissances politiques régionales en action dans la région le lui ont probablement fait savoir.


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