"le Hamas utilise doublement les civils : comme cibles et comme
> boucliers humains. Selon le droit international, c’est un crime de
> guerre de se cacher parmi la population, et il ne donne pas droit à
> l’immunité". (Daniel Shek, ambassadeur d’Israel en France)
>
>
> ....
> Cette utilisation des femmes et des enfants dans les combats est une
> tradition bédouine qui, avec le temps, est devenue islamique. Elle
est
> de ce fait ancrée dans la mentalité musulmane. Les femmes et les
> enfants sont ainsi considérés comme une force d’appui, auxiliaire et
> intégrée au dispositif de combat.
>
> La présence de femmes et d’enfants symbolise par
> ailleurs d’autres aspects : d’une part la présentation de la
communauté
> dans son ensemble, et non pas du seul combattant, ce qui a pour
effet
> de conférer à celui-ci un pouvoir certain et une idée de
légitimation
> par la notion de collectif ; d’autre part l’idée de communauté qui,
> dépassant et intégrant le combattant, participe à une thématique de
> protection qui apporte une autre composante a ce combattant, à la
fois
> guerrier et protecteur. Ces deux dimensions font sens à la fois pour
> les civils qui l’accompagnent, vis-à-vis de l’ennemi et des
témoins. En
> langue arabe, celui qui meurt au combat est celui qui témoigne de sa
> foi et, en même temps, celui dont la communauté témoigne de sa mort.
> C’est le sens des mots chahid et istach’hada.
>
> Le Hamas n’a rien inventé en la matière, sa stratégie
> belliqueuse s’inscrit dans cette tradition à forte charge
symbolique,
> qu’il revendique. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que des civils,
> selon notre conception juridique et les conventions internationales,
> prennent part au combat, dussent-ils se faire exploser ou servir de
> bouclier humain.
>
> Ainsi nous trouvons-nous devant deux conceptions
> opposées du statut des civils dans les conflits meurtriers, selon
qu’on
> soit de culture occidentale ou islamique : victimes innocentes ici,
> partie prenante là-bas.
> ....
>
> Claude Guillemain