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Commentaire de florian

sur Caricature de Mahomet : triste prospective pour l'Europe


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florian (---.---.93.233) 13 février 2006 10:29

samedi 11 février 2006, 20h32 Caricatures : Art Spiegelman exige pour la presse « le droit d’insulter »

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BORDEAUX (AFP) - Le dessinateur américain Art Spiegelman estime dans un entretien à paraître dans l’édition dominicale du journal Sud-Ouest qu’il est « vital de préserver une presse libre qui a le droit d’insulter » même s’il regrette dans « l’affaire (des caricatures) danoises » de Mahomet « le contexte de publication ».

« Ce qui me gêne dans l’affaire danoise, c’est le contexte de publication. Ces dessins ont été suscités par un journal qui se trouve politiquement entre Sarkozy et Le Pen, et qui a des arrière-pensées xénophobes », juge l’auteur de « A l’ombre des tours mortes », qui avait démissionné du New Yorker après le 11 septembre 2001 pour dénoncer le conformisme éditorial des médias américains.

Il ne s’agissait donc pas au départ « d’une question de liberté d’expression », poursuit-il. « Je crois que la discrétion aurait été la meilleure attitude », ajoute-t-il, concernant la publication par certains journaux français des caricatures incriminées. « Néanmoins, là où en est, je pense qu’il faut montrer ces dessins » tout simplement pour « comprendre ce qu’il se passe ».

En revanche, Art Spiegelman « tire (son) chapeau » à Charlie-Hebdo (qui a publié mercredi un numéro spécial sur le sujet) dont le « rôle est d’être provocateur ».

« Je n’ai pas lu les articles accompagnant les dessins, mais je suppose qu’ils expliquent les termes du débat. C’est absolument nécessaire », estime-t-il.

« Qui a franchi la ligne ? », s’interroge-t-il, « n’est-ce pas ceux qui détruisent des bâtiments et menacent de décapiter les dessinateurs ? Ils sont au-delà de la civilisation et la civilisation doit être capable de défendre ses idées ».

« Serais-je content de voir les dessins antisémites iraniens dans Charlie ? Non, mais j’accepte », poursuit l’auteur de « Maus », fils de déportés survivants d’Auschwitz.

Il explique en outre « par une censure très forte » le refus par les médias américains de montrer ces caricatures. « En ce moment, la presse européenne est plus libre que la presse américaine. CNN montre les dessins en les floutant, comme si c’était du porno ! », s’exclame-t-il.

Les Etats-Unis sont « un pays qui a peur », estime Art Spiegelman. Et il se déclare « désespéré par l’état de (son) pays, de (sa) planète ». « La satire a beau être vive à nouveau (...) elle n’induit aucun changement. C’est juste une façon de relâcher la pression », conclut-il.


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