Vous écrivez un article pour discuter la place que la justice doit accorder aux victimes. Votre position est claire : aucune.
Et en conclusion du débat, vous commentez cela d’un " Il n’y a pas de places que pour elles. "
Dans votre texte initial, vous vous êtes attaqué à chaque moment de la procédure où La Victime intervient. Vous lui prêtez alors une attitude que vous tournez en dérision. Vous accusez ensuite cette prétendue posture de conférer à La Victime un pouvoir susceptible de corrompre la justice. En conséquence de quoi, vous prônez l’exclusion totale de La Victime.
Vous suggérez ainsi de départir les personnes justiciables (dont moi) de l’ensemble de leurs droits dans la procédure pénale relative aux crimes ou délits commis (ou allégués) sur leur personne. Jusqu’à nier le fait qu’ils existent en tant qu’être humain, ce qui revient soit à nier leur humanité, soit la réalité du préjudice, soit les deux.
Ce faisant, vous les (nous) avez aussi insulté en vous obstinant à prendre pour réalité les comportements tour à tour indignes, pathétiques, totalitaires et auto-destructeurs que vous prêtez à votre figure imaginaire de La Victime.
Et vous concluez : "Je ne pense pas parler contre la victime".
C’est beau !
Etes-vous plutôt stupide ou de mauvaise foi ?
La question que je me pose est la suivante : A quel moment avez vous-réalisé (si tant est que ce soit arrivé) qu’en déblatérant sur La Victime, vous vous en référiez à des personnes physiques réelles ?
Pour vous, dénoncer des infractions au pénal, c’est un jeu de La Victime. Organiser une confrontation, c’est faire un simulacre de procès où La Victime sera à la fois juge et partie dans la mise en accusation de son bourreau. Et La Victime qui témoigne à l’audience des crimes jugés se donne en spectacle impudiquement.
A ce point, vous devriez réfléchir aussi à l’exclusion des accusés, la suppression des cours d’assises (fichus jurés aveuglés par La Victime), et le remplacement des magistrats par des ordinateurs.
Vous vous rapprocheriez d’autant de votre idéal de la justice déshumanisée.
Une dernière chose : ce n’est pas La Victime qui tombe malgré elle dans le piège médiatique, c’est vous. En refusant de vous apercevoir que la personne victime ne s’y exprime pas et que vous l’identifiez tout seul à votre mythe.