Dissonances et malaise dans la presse israëlienne...qui contrastent avec les propos officiels :
"...D’après Ronny Shaked, de Ynetnews.com, le mouvement islamiste a même "gagné en légitimité". "Ahmed Jabari [qui dirige la branche armée du Hamas] est toujours capable d’organiser une guerre et de lancer des roquettes sur Kiryat Gat [ville du sud d’Israël]".
Le problème, estime Alex Sinclair dans Haaretz, c’est qu’"Israël sait manier le bâton mais pas la carotte". Il faut donner de "l’espoir" aux Palestiniens. Tel-Aviv doit désormais se montrer aussi "suspicieux que généreux". Sans se faire d’illusion sur un règlement rapide du conflit, il faut qu’Israël facilite le travail de reconstruction et ouvre les points de passage aux biens de consommation et à l’aide humanitaire à Gaza. Sur le plan militaire, ajoute l’éditorialiste, l’armée doit se retirer le plus vite possible de Gaza sans riposter aux tirs sporadiques qu’elle ne manquera pas d’essuyer.
Mais beaucoup de soldats expriment déjà leur frustration. Amos Harel de Haaretz raconte qu’une certaine confusion a prévalu avant l’annonce officielle de la fin des combats. "Nous avons le sentiment de ne pas avoir achevé notre mission parce que Gilad [Shalit] n’est pas de retour parmi nous. Nous voulions rester plus longtemps", explique un réserviste. Capturé à la lisière de la bande de Gaza, Gilad Shalit est détenu depuis depuis plus de deux ans dans l’enclave palestinienne.
Mais une autre bataille s’annonce, sur le plan politique cette fois. A moins d’un mois des élections législatives, il n’est pas question de cessez-le-feu pour "les soldats du Likoud, du Parti travailliste et de Kadima", écrit Gil Hoffman dans le Jerusalem Post. "[Tzipi] Livni essaiera d’expliquer que son accord avec [Condoleezza] Rice vaut mieux que rien et Nétanyahou martèlera qu’il aurait fait mieux", ironise de son côté Haroch Daum sur Ynetnews.com. Déjà favori avant la guerre, le Likoud est toujours en tête des sondages devant Kadima et les travaillistes....
(Le MOnde)