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Commentaire de mithys

sur Miroirs (II) : Evocations historiques d'une vieille époque ne connaissant pas les neurones miroirs


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mithys 27 janvier 2009 19:30

 L’approche actuelle du phénomène religieux (psychologique, neurophysiologique, génétique, ...) va-t-elle bouleverser son approche traditionnelle (philosophique, métaphysique, théologique, anthropologique, politique, ... ) ?

Tout Etat démocratique a une obligation de neutralité, et est sensé "garantir" la liberté de conscience et de religion. Mais avant de prétendre garantir (théoriquement) la liberté d’exprimer sa religion, ne faudrait-il pas d’abord garantir (pratiquement) la liberté d’en avoir une OU de ne pas en avoir ?

Hélas, la liberté de croire ou de ne pas croire est souvent compromise par l’imprégnation de l’éducation religieuse familiale, forcément affective puisque fondée sur l’exemple et la confiance envers les parents, ainsi que par l’influence d’un milieu culturel excluant toute alternative humaniste non aliénante. L’éducation coranique en témoigne à 99,99 % ...

Déjà en 1966, le psychologue-chanoine Antoine VERGOTE, professeur à l’Université catholique de Louvain, avait montré qu’en l’absence d’éducation religieuse, la foi n’apparaît pas spontanément, et aussi que la religiosité à l’âge adulte en dépend (et donc l’aptitude à imaginer un "père" protecteur substitutif et anthropomorphique, fût-il "Présence Opérante du Tout-Autre" ...) ?.

Par ailleurs, des neurophysiologistes ont établi qu’avant les hippocampes, les amygdales ( celles du cerveau émotionnel ! ) sont déjà capables (dès l’âge de 2 ou 3 ans) de stocker des souvenirs inconscients, et donc les comportements religieux et les inquiétudes métaphysiques des parents, sans doute reproduits via les neurones-miroir du cortex pariétal inférieur. Ils ont aussi constaté, par l’IRM fonctionnelle, que le cortex préfrontal et donc l’esprit critique et le libre arbitre ultérieurs s’en trouvent anesthésiés, à des degrés divers, indépendamment de l’intelligence et de l’intellect, du moins dès qu’il est question de religion (ce qui expliquerait la difficulté, voire l’impossibilité, pour bien des croyants, de remettre leur foi en question).

Enfin, Richard DAWKINS a expliqué la soumission religieuse par le fait que le petit de l’homme est le seul de tous les mammifères qui a absolument besoin de ses parents pour survivre, et que son cerveau, tout à fait immature, devait donc être pourvu par l’évolution de gènes qui le rendent soumis à ses parents ( mais donc aussi plus tard, à un « Père substitutif » : « Dieu » ).

On comprend que des athées comme Richard DAWKINS, ou des agnostiques comme feu Henri LABORIT, au risque de paraître intolérants, aient perçu l’éducation religieuse, bien qu’a priori sincère et de « bonne foi », comme une malhonnêteté intellectuelle et morale ...

Loin de vouloir simplifier ou réduire la complexité du psychisme humain, et en particulier le phénomène religieux, à des facteurs psycho-neuro-physio-génético-éducatifs ( toutes les « zones » cérébrales sont d’ailleurs interconnectées et en équilibre instable), n’est-il pas quand même légitime de compléter son approche traditionnelle par une approche neuroscientifique, bien qu’elle soit encore très partielle, afin de mieux comprendre l’origine et la fréquente persistance du sentiment religieux et donc de permettre à chacun de choisir, en connaissance de cause, aussi librement et tardivement que possible, ses convictions philosophiques OU religieuses ?

Michel THYS à Waterloo.

 


 


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