Non, la science n’est pas « fondée sur des croyances », mais sur des hypothèses qu’elle cherche à invalider plutôt qu’à démontrer (cf Karl Popper). Vous qui voyez de la religion partout, rappelez-vous que, comme tout le monde, vous êtes né « a-thée », et que la foi vous a été imposée précocement, en l’absence d’esprit critique : http://originedelafoi.eklablog.com/-a126973612
@Christian Labrune Toutes ces oeuvres géniales d’art religieux appartiennent au passé et, comme les crèches de Noël, elles doivent être regardées et appréciées avec un esprit critique. Sans quoi elles contribueraient, comme le souhaitaient leurs auteurs et l’Eglise qui les leur avait commandées, à renforcer la ferveur religieuse, et donc le prosélytisme religieux. Mais ce temps-là est passé : de nos jours, l’esprit critique incite de plus en plus de croyants à se demander si « Dieu », objectivement absent, n’aurait pas plutôt une existence seulement subjective, imaginaire et donc illusoire, après qu’une religion l’y a mis dans la tête précocement, en l’absence d’esprit critique, ce qui y laisse des traces indélébiles ....
@Eric F Vous avez partiellement raison : notre société est imprégnée de symboles judéo-chrétiens ou guerriers. Mais, à mes yeux d’athée, la « douceur pastorale » qui émane de l’image d’une crèche reste quand même une tentative, certes sincère et a priori « de bonne foi », de prosélytisme religieux ...
Qu’elles soient « culturelles ou culturelles », je ne suis pas partisan de voir des crèches dans les lieux publics, mais pour une raison complémentaires à celles qui ont été évoquées.
Certes, pour un enfant de parents athées, une crèche (ou un crucifix) n’ont pas de sens.
Néanmoins, on sait actuellement que des influences sensorielles à forte charge affective, surtout si elles sont entérinées par les parents, laissent dès l’âge de trois ans des traces indélébiles dans les neurones du cerveau émotionnel, puis dans le cerveau rationnel, indépendamment de l’intelligence et de l’intellect ultérieurs. Les autorités catholiques en sont conscientes depuis toujours en exploitant la vulnérabilité du cerveau du jeune enfant privé d’esprit critique. A fortiori depuis que la chute de la religiosité a provoqué hypocritement une volonté de reconfessionnalisation des esprits et de l’espace public ...
Bien que Belge, puis-je me permettre
d’intervenir à propos de la conception française de la laïcité ?
À mon sens, la laïcité n’est pas QUE
politique, séparant l’Etat et les religions (théoriquement
d’ailleurs puisqu’en fait et paradoxalement, elle les favorise
toutes, du fait de sa conception à mon avis trop laxiste et souvent
électoraliste de la tolérance et de la neutralité ...).
Comme l’a écrit Vincent PEILLON à
propos de son projet de réinstaurer un « cours » de
morale à l’école, la laïcité n’est pas « que la simple
tolérance, l’indifférence, la neutralité ». Elle est aussi
« philosophique » (notion belge ...), elle comporte « des
valeurs qui doivent être enseignées », en plus de celles de
la démocratie et de la citoyenneté républicaines. (...). Le
but est de « permettre à chaque élève de s’émanciper ».
(…). Pour donner la liberté du choix, il faut être capable
d’arracher l’élève à tous les déterminismes, familial, ethnique,
social, intellectuel, pour après faire un choix », a dit Vincent
PEILLON. C’est fondamental, à mes yeux.
Certes, la laïcité philosophique,
inspirée par l’humanisme laïque, se passe de toute référence
transcendantale, elle est même et avec raison souvent anti-dogmatique et
anticléricale, mais elle n’est pas antireligieuse, ni athéiste :
elle prône en effet, malgré l’opposition logique des religions, un
système éducatif pluraliste qui permettrait le choix, aussi libre
que possible, entre croyance et incroyance, conformément à
l’article 18 de la Déclaration Universelles des Droits de l’Homme de
1948 (« Toute personne a le droit de changer de religion ou de
conviction »), hélas surtout contesté par l’islam puisque
cette religion (exemple extrême) interdit l’apostasie, même aux
musulmans de chez nous.
Avant de défendre la « liberté
de conscience », il me semble en effet qu’il faut d’abord
favoriser son émergence, parce
qu’à mon sens, la liberté de conscience, bien que
constitutionnelle, n’est pas pour autant infuse ni innée :
elle ne s’acquiert vraiment que par une éducation proposant
(idéalement à tous et partout) une information minimale, objective
et non prosélyte, à la fois sur les principales options religieuses
ET sur les différentes options non confessionnelles, permettant un
choix aussi libre que possible entre croyance et incroyance.
De même, la conscience morale n’est
pas acquise dès la naissance : elle ne s’acquiert et ne se
développe qu’à la suite d’une éducation « humanisante ». Toutes les valeurs ne se valent pas : il y a des valeurs, si pas unniverselles, du moins « universalisables », non négociables
parce que bénéfiques à tous et partout, telles que le respect de
l’autre et de sa différence enrichissante (sauf fondamentaliste),
celui de la dignité de l’homme, de la femme et de l’enfant, de leur
liberté (effective, pas seulement symbolique !) de conscience,
de religion, de pensée, loin d’apparaître spontanément, ou par
obéissance à des « commandements » religieux, ne s’acquièrent
que par une éducation familiale puis scolaire, fondées sur
l’autonomie, l’esprit critique, la responsabilité individuelle,
l’apprentissage des limites et du respect des autres et de soi-même,
sur l’exemple des parents et des éducateurs, non pas
intellectuellement, mais par des expériences affectives, vécues ou
suggérées par empathie, parfois a contrario, etc … Un cours de morale laïque me paraît
donc une nécessité en France.
Désolé d’avoir « dérivé »
sur la morale, conséquente implicite de la laïcité philosophique !