Il faut séparer cette motion de censure de la grève, même si le PS souhaite les lier.
Parlons tout d’abord de la grève, puisqu’il s’agit de l’évènement qui concerne le plus de citoyens.
Bien sûr, toute grève aussi générale est d’abord politique. Les syndicats et certains partis politiques "profitent" d’un context de crise pour avancer des revendications ou communiquer. C’est de bonne guerre. Pourtant, cette grève intervient à un moment effectivement particulier : pour que la mayonnaise prenne, il faut la conjonction de plusieurs facteurs importants car, contrairement à ce que prétend l’UMP en la parole de JF Copé ce matin, la France n’est absolument pas le pays qui connait le plus de jours de grève, loin de là.
En l’occurence, la situation de crise économique, et donc sociale actuelle, est aggravée par un fort sentiment d’injustice : depuis le début de leur mandat, le président de la république et son gouvernement n’ont pas donné le sentiment d’agir pour l’intérêt général, mais en faveur d’une partie seulement des français. Désagréable en temps normal, cette situation devient source de colère en tant de crise.
L’interview de Mr Copé par Mr Aphatie ce matin sur RTL, et le papier de Mr Aphatie sur son blog, résument de façon intéressante le problème : inquiétude ou colère. L’inquiétude marquerait un sentiment de fatalisme vis à vis d’une situation qui dépasserait le pouvoir politique, tandis que la colère signifie un rejet, une désapprobation de la politique menée, considérée comme insuffisante, voire mauvaise. Le succès de cette journée de grève indiquera si nous sommes dans l’une ou l’autre de ces situations, car on ne fait pas grève sous le seul prétexte d’inquiétude...
Sur le fond, cette grève se fonde sur un décalage perçu entre des mesures d’économies, voire de défiance, vis à vis de la fonction publique, tandis que des sommes très importantes sont débloquées en faveur de certains secteurs de l’économie. Le tout est aggravé par l’absence de mesure de soutient au pouvoir d’achat. Encore une fois, il faut souligner le problème du décalage entre des sacrifices qui sont demandés aux plus modestes, et l’absence de sacrifices exigés en contre-partie des aides donnés aux plus aisés. C’est bien cette injustice soclale qui exacerbe le conflit.
Un point qui n’a jusqu’ici pas été traité, et l’immense déficit budgétaire, et donc la dette, creusé par les mesures du gouvernement. Faute de réel impact sur l’économie lorsqu’une reprise fera jour, la situation financière de la France sera ingérable. La réelle discussion devrait donc aussi prendre en compte cet aspect des choses.
Cela me permet de faire le lien avec la motion de censure. Celle-ci était à mon avis mal ficelée car reposant sur deux aspects très différents.
Le premier est lié à la réduction progressives des libertés publiques, et à la main-mise de l’Etat sur des secteurs et pouvoirs autrefois indépendants. Cette raison aurait suffit en tant que telle à justifier une motion de censure, c’était d’ailleurs le souhait de François Bayrou, mais le timing est mauvais. Elle aurait dû être déposée il y a plusieurs semaines, ou être reportée à la prochaine mesure en ce sens du gouvernement.
Le second, d’actualité, est lié à l’insuffisance de l’action du gouvernement face à la crise. Hélas, cet aspect a été plutôt mal exposé lors de cette motion de censure, ce qui a permis au chef du gouvernement de démonter les arguments de Mr Ayraut en occultant totalement l’aspect des libertés publiques.
En mélangeant les deux aspects, le PS a fait une erreur de stratégie et de communication évidente, qui a brouillé son message et permis au gouvernement de limiter son impact politique.
Quant à François Bayrou et au MoDem, ce n’est à mon avis pas le sujet principal, mais l’auteur fait à mon avis une erreur politique : dans la mesure où les revendications des grévistes sont principalement liés au conditions de travail, supréssions d’emplois etc..., un parti politique n’a pas à appeler à la grève. C’est le rôel des partenaires sociaux, un parti politique se devant de faire des propositions alternatives (ce qui est le cas). Il en aurait probablement été autrement si une manifestation avait été organisée pour la défense des libertés publiques.
01/02 11:46 - foufouille
pas en angleterre, peripate devrait aller bosser en allemagne a 1€ de l’heure ou (...)
01/02 11:03 - Le péripate
Deuxième forme d’expression de la violence politique : après la menace , (...)
29/01 11:40 - gimo
peritat il commence a reflechir !!!!! c’est suspect................
29/01 11:09 - foufouille
"Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais demandez vous ce que (...)
29/01 11:07 - foufouille
et en meme temps il paieront les dettes des banquiers, y compris anglais
29/01 11:06 - Frabri
Au deuxième tour des présidentielles la majorité des grèvistes ont voté pour l’UMPS, pour (...)
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