A l’auteur,
Je n’écris pas que l’état aux Etats-Unis ne redistribue pas (il y a, merci Roosevelt et Johnson, Medicaid, Medicare, Social Security ne pas confondre avec notre sécu) je dis que la part de la redistribution dans le PIB est plus faible. Attention je parle bien de redistribution et non d’aide sociale. Un certain nombre de gens à droite (par exemple Nicolas Lecaussin et l’Ifrap) ont cherché à répandre l’idée que l’aide sociale de l’Etat étant (au début des années 2000, ce sera à confirmer pour la suite…) plus élevée aux Etats-Unis qu’en France, l’Etat ferait plus de redistribution sociale… cela s’appelle une escroquerie intellectuelle. C’est en gros confondre la charité d’état et la redistribution.
Ce qui est vrai aussi est que, contrairement à une idée reçue en France, l’impôt sur le revenu est en général plus élévé et plus progressif (sauf pour la pointe supérieure, dans les deux pays il y a des conseillers fiscaux imaginatifs) qu’en France. Davantage, Roosevelt avait fait monter en flèche le taux marginal supérieur et ensuite jusque dans les années 70 les USA ont vécu avec des tranches supérieures à 70% ou 80% (idem pour les droits de succession)... c’était la période de l’apogée de leur puissance économique. Reagan puis les Bush ont très fortement réduit ces taux.
Depuis 25 ans nombreux sont les doctes autoproclamés experts qui ont expliqué sans relâche que l’impôt était mauvais, qu’il décourageait l’esprit d’entreprise (il suffit de considérer le cas américain dans la periode 1932 - 1970... qui démontre le contraire...) et on en arrive aux mesures prises en France depuis 2002 de réduction des taux, jusqu’au bouclier fiscal puis a la quasi suppression des droits de succession en 2007… Merci pour les rentiers… retour au temps béni des années 20.
Lorsque vous écrivez que « La redistribution totale de l’Etat USA est, en pourcentage du PIB, supérieure à la redistribution faite par l’Etat français » vous seriez donc gentil de donner votre source… C’est faux et je soupçonne que l’on retrouve ici le mensonge répandu depuis un moment par l’Ifrap.
Quant à votre ahurissante affirmation « Si l’employeur remettait les charges patronales et les charges salariales au smicard, son salaire doublerait. L’arithmétique élémentaire le démontre » pourriez-vous citer un exemple historique à une échelle significative (un pays ou un état) à l’appui ?? Encore une fois, les charges sont bien plus faibles aux USA (pas de couverture sante nationale pour l’essentiel de la population, = pas de sécurité sociale, etc.) et pourtant les salaires en bas de l’échelle sont bien plus bas qu’en France…malgré une économie qui a reposé sur le crédit des autres depuis 25 ans.
Concernant enfin les assurances santé : le système américain repose sur des assurances privées sauf pour les plus pauvres et pour les vieux. Bilan : une dépense de santé par habitant bien supérieure qu’en France et des frais de gestion supérieurs.
Donc d’après vous si au lieu de s’encombrer avec la SS et les mutuelles ont faisait comme aux USA, les employés y gagneraient… ???
En passant : un des grands débats depuis 2007 aux USA… est la mise en place d’un système national de couverture sante…