Bonjour,
L’article et tous les commentaires me laissent perplexe. J’ai apprécié le témoignage de Naja bien utile pour faire savoir que beaucoup, beaucoup trop d’adultes ont été malmenés et maltraités dans leur enfance et que, quoi qu’en dise Monsieur CYRULNIk la résilience n’est pas la panacée et n’empêche pas que les dégâts pèsent très lourd, individuellement chez ceux qui en sont atteints mais aussi pour les proches de ces derniers et pour la société tout entière.
L’enfance est, de façon générale, considérée comme un sujet mineur et il n’est pas de bon ton de prendre la défense des "enfants rois", des "mal élevés", des "incivils", des délinquants précoces qui, dit-on, ont manqué de "fermeté" et de "limites" dans leur éducation, et on en rajoutera avec la "pauvreté" et les "quartiers" qui servent d’alibis.
Les enfants ne postent pas, ici ni ailleurs, ils subissent. C’est facile pour les instrumenter, et on ne s’en prive pas, comme c’est le cas dans cette affaire d’inceste d’ailleurs.
Si j’ai signalé le témoignage de Naja c’est parce qu’il représente un élément d’action en vue de réduire les maltraitances. En effet, (et l’auteur de l’article en signale justement l’invisibilité) si l’on pouvait rendre visibles les dégats psychiques chez les adultes et en même temps montrer leurs causes qui sont les maltraitances, on aurait certainement beaucoup avancé dans la voie d’une éducation sans violence.
Mais à condition que l’on arrête de manipuler ( à diverses fins) , comme cela est fait en sélectionnant parmi les maltraitances celles dont on veut se servir et en les instrumentalisant.
Parmi les maltraitances que l’on oublie de dénoncer et de combattre on trouve celles qui sont institutionnelles comme le système éducatif et celles qui sont cautionnées par le féminisme ultra comme la mise en collectivité trop précoce présentée comme le moyen de "socialiser" l’enfant alors que c’est une cause première des malformations psychiques.
Les maltraitances diminueront quand le regard des adultes sur l’enfance aura changé, quand l’ego des adultes n’imposera plus une vision hiérarchique adultes-enfants, quand on éduquera beaucoup moins et que l’on protègera et aidera beaucoup plus, quand on aura échappé au piège consumériste et ainsi trouvé le temps de s’occuper de ses enfants, quand on aura recréé une société privée valable (échappé à un monde presque entièrement conditionné par le travail), quand on utilisera mieux notre merveilleux capital naturel de façon que les enfants fassent plus souvent des cabanes dans les bois et moins souvent des devoirs du soir.
Moins de verbiage juridique ne ferait pas de mal. Il s’agit d’un problème social.
Protéger et aider un enfant de façon à l’amener à l’âge adulte en bonne santé psychique (et physique) c’est simple pour un parent non pollué par les idéologies et le conformisme ; il faut aussi faire davantage confiance à la nature qui a prévu une croissance normale pour le petit d’Homme comme pour les autres animaux ; ce sont les adultes qui ont créé les dysfonctionnemes/maltraitances. Je ne suis pas sûr qu’ils aient un jour un désir suffisant de les faire cesser.