J’aimerais signaler deux arguments ou remarques, dont je n’ai pas parlé, et souvent mises en avant par ceux qui, à mon avis, voudraient bien minimiser un peu ce qui s’est passé au Kampuchea Democratique.
Merci Marsupilami pour le lien "enfant soldat" vers l’article "Médiapart", car ça m’a rappelé ces deux choses, dont on parle dans cet article :
1) Tout d’abord, l’argument selon lequel "il faut replacer les événements dans leur contexte historique". Le problème, c’est que l’on cherche très habilement et très subtilement à utiliser le contexte historique pour chercher des excuses aux KR.
On entend par conséquent parfois, de la part de ceux s’appuyant sur l’argument du "contexte", que le "projet" des KR était louable en soi, mais qu’ils ont commis "des erreurs". Tuer 1 million 700 000 personnes, ils appellent ça une erreur...
Le procès doit juger les KR, ils ont donc droit légalement à être défendus (les victimes aussi...), mais je ne pense pas qu’il soit de très bon goût, d’essayer de les excuser, d’essayer de les faire passer pour de braves pères de famille qui voulaient le bien de leur peuple, et on malheureusement échoué... (ce qui me fait peur aussi, c’est ce sous entendu, qui veut que la prochaine fois qu’on essayera ailleurs, ça marchera, car nous on va bien évidemment pas faire des erreurs comme eux...)
2) Je suis très agacée par cet espèce de débat qu’on lancé certains, presque avec le dictionnaire à la main, consistant à savoir si oui ou non il faut appeler ça un génocide, ou s’il ne vaudrait pas mieux, n’est-ce pas, trouver un terme plus juste, plus approprié au "type" de massacres qui ont eu lieu. Je ne sais pas s’ils se rendent compte de leur attitude...
Pour finir, je pense que les utopies (puisque c’était ça dont il était supposé être question), si elles sont intéressantes à lire, portent forcément en elles les germes de la dictature. Elles sont très bien sur le papier, on peut rêver un peu, et on peut appliquer certaines de leurs idées si elles sont adaptables, mais je crois que c’est tout. Si on se lance a 150 % dedans, ça dérape forcément.
Il y a un bouquin super sur la question des utopies, c’est celui là. L’auteur passe en revue toutes les utopies, les décrit, puis les passe à la moulinette de la réalité de leur mise en pratique (quand ce fut le cas).