Citation de Le Hérisson :
« La Turquie, depuis l’Antiquité, a toujours oscillé entre l’Orient et l’Occident. »
Le Turquie n’existait pas pendant l’Antiquité. Il n’y avait pas non plus de « France », d’« Allemagne », de « Royaume Uni », d’« Etats Unis »...etc.
Il faut arrêter de parler de cette manière, elle fait croire que certains ont plus de droits que d’autres. Qu’il y aurait effectivement des « races » et des « nationalités » immémoriales qui justifient tous les crimes, tous les massacres et toutes les régressions collectives.
Ces façons de parler, ces façons de dire sont des manières de penser qui déterminent la structuration de nos idées et donc des solutions. Il faut y être très attentif.
Autrement, Il y en aura toujours un, pour dire qu’il était le premier. Et l’autre en face, par réaction défensive, de dire que c’était lui, le premier, en produisant un contre-exemple. Les discours étant aporétiques, on en viendra très vite aux mains. Et le sang ne tardera pas à couler. Y compris celui des enfants !
L’Etat-Nation est une invention de la modernité. Dans l’Antiquité les choses étaient complexes. Les croyances et les armes, seules, faisaient l’unité.
Je pense que tous les lecteurs de mon commentaire devraient lire très vite, dans l’ordre indiqué, les auteurs suivants : Hérodote, « L’Enquête » ; Thucydide, « La Guerre du Péloponnèse » ; Polybe, « Histoire » ; Plutarque, Vies Parallèles« . Il y a aussi Tite Live et Suétone mais pour une meilleure compréhension de notre sujet, ces quatre là conviennent. On n’y trouvera pas de »Turquie« ! Pas plus que de »Grèce" ou autre plaisanterie historique. Le seul pays-Etat qu’on peut dire déjà existant de tous ceux que nous connaissons, est l’Egypte (avec toutes les réserves épistémologiques qui s’imposent). Tout le reste, est tout simplement du délire, du phantasme.
Et les « européens » n’ont rien fondé du tout parce que les « européens », çà n’existe pas. Ce peuple est à créer. Il n’a aucun précédent avant nous. Et il n’a peut être aucun avenir. Soyons en conscient. « Européen » est un concept à définir, tous ensemble, turcs compris...que çà nous plaise ou non.
Je veux bien dire ici que je n’en veux pas à l’auteur mais qu’il doit être précis.
Il a le courage d’écrire sur un sujet plus que délicat. Et il faut l’y encourager. Pour clarifier le débat et les positions. Et faire éventuellement évoluer les points de vue.
En ce qui concerne la « Turquie », un point me semble nécessaire.
La Turquie est le nom de l’Etat qui est créé par Kemal Pacha dit Atatürk. Littéralement, « le père de tous les turcs ». Ce n’est pas pour rien. Il crée un Etat qui est celui des Turcs, par les Turcs pour tous les Turcs. C’est-à-dire un Etat qui reconnaît et s’appuie sur les différentes populations turques. Les Ottomans ne sont qu’une population turque parmi d’autres. Elle a simplement pris le pas sur les autres. Par exemple sur les Seldjoukides. Le Sultan est donc d’abord le Sultan des Ottomans ensuite celui des autres tribus turques par voie guerrière et religieuse. Enfin de toutes les autres populations par voie guerrière et politique (composition avec les différents groupes par le biais d’une politique de tolérance).
On peut aussi dire ce qui suit :
L’Empire Ottoman était gouverné par un Sultan sur des bases religieuses et guerrières et non sur des bases constitutionnelles modernes. Les citoyens turcs ne sont que des sujets de droit parmi d’autres, bien que considérés par le Sultan comme « loyaux ». On pourra en rire en pensant aux « jeunes turcs » ou au fait que les troupes d’élite du sultan étaient constituées de jeunes roumis (des chrétiens). Mais enfin l’Empire Ottoman, du point de vue géographique recouvrait un territoire si grand qu’on y trouvait comme sujets du sultan, différents peuples, de différentes confessions.
Donc la Turquie actuelle repose sur une philosophie politique différente de celle qui l’a précédée. Il est peu vraisemblable d’attendre d’eux qu’ils en changent radicalement. D’ailleurs un des derniers posts, d’un turc (je suppose) se revendique de l’Empire Ottoman... voilà le type de danger que les Européens font courir au régime Turc actuel. Nous pourrions nous retrouver avec un Etat religieux, ottomanisant, nationaliste et donc agressif et impérialiste. Je vous rappelle que l’Islam connaît une version guerrière et prosélyte. Ce n’est pas l’orientation actuelle du pouvoir Turc. Et il ne composera avec sa minorité Kurde que s’il n’a pas l’impression de devoir lâcher encore du territoire (à l’instar de l’Empire Ottoman). Il préférera soit faire la guerre soit rompre définitivement avec nous. Il faut que la notion de « Turc » dépasse l’appartenance historique à une ethnie. Il faut adopter la définition d’Isocrate (adaptée, ici) « est turc celui ou celle qui parle Turc », au sens de « est apte à la citoyenneté une telle personne » (sans pour autant l’avoir). En dehors de toute considération biologique ou religieuse.
Enfin sur la question de l’OTAN, il faudrait peut être que les amnésiques, volontaires ou non, se souviennent que cela s’est fait dans l’année 1952 dans le cadre de la guerre froide. Les voisins de la Turquie étaient La Bulgarie, La Roumanie, La Moldavie, l’Ukraine, la Géorgie, l’Arménie, l’Adjarie, l’Abkhazie et bien sûr la Russie, c’est-à-dire le bloc soviétique dirigé en 1952 par J. Staline ! Quant à la Syrie, le voisin immédiat du Sud-est, en 1953, y est fondé le parti Baath. Parti socialiste proche du bloc soviétique. Et en ce qui concerne les Kurdes - qui réclament leur indépendance depuis 1920 - leurs organisations politiques et armées ont trouvé une aide dans le bloc soviétique...comme Hochimin, d’ailleurs.
Les Turcs, neutres jusque là, ne pouvaient le rester. Ou alors, ils auraient basculé bon gré mal gré dans le bloc de l’Est ou la Guerre civile. Guerre civile qu’ils ont eu avec les kurdes...quoiqu’il en soit pour les uns ou pour les autres. À la guerre civile de type idéologique (entre turcs), ils ont préféré la guerre civile ethnique entre turcs et kurdes.
L’OTAN a permis de stabiliser la situation pour un temps. Depuis la chute du mur de Berlin, les choses ont évolué. On verra ce qu’il en résultera.
Attention à l’oubli et à l’ignorance.
Ce que je dis est imparfait mais c’est juste un rappel ou un appel à l’attention collective.
Je n’ai aucun parti pris pour les uns ou pour les autres. Mais n’inventons pas une histoire qui n’existe pas. Les turcs avant Atatürk, ce n’est rien d’autre que des tribus rivales soumises à la domination de l’une d’entre-elles. C’est peut être aussi là, une des nombreuse faiblesses qui affecta l’Empire Ottoman qu’on appelait « l’homme malade de l’Europe » au XIXème siècle. Il faut croire que la maladie en question s’est transmise malgré la volonté de changement.
J’ai bon espoir en tout cas que les turcs et les Arméniens se reconnaissent, et deviennent amis comme les français et les allemands.
Et j’espère en une Turquie démocratique où les kurdes trouveront leur place (et la paix). Nous aurons au moins une bonne voisine et alliée.
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Bon courage à toi Le Hérisson.
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