Merci de votre réponse !
Dans ces réflexions, on peut facilement se faire piéger par des mots dont les sens sous-entendus restent cachés mais participent à la réflexion sans être vus. J’aime bien repartir à la base des idées, pour essayer de passer outre ces limitations inconscientes et dangereuses.
Je pense que le terme "troc" est dangereux, car il fait référence à des "échanges" que l’on recherche toujours, plus ou moins inconsciemment, à "équilibrer".
Si l’on repart de l’exemple de l’ile des naufragés, la vie des humains est grandement améliorée par des "transferts", de matériels ou d’immatériels, de services, entre les personnes : l’un pèche plus de poissons qu’il n’en veut et les donnent, l’autre fait pousser plus de graines qu’il n’en veut et les donnent, l’un utilise les graines pour faire plus de pain qu’il n’en mange et donne le reste, le dernier invente la théorie de la relativité générale et l’explique aux autres.
Je caricature un peu mais à quoi sert la monnaie dans ce cadre ?
Après réflexion, je vois apparaître des notions :
- de besoin pour vivre ;
- de capacité de production, de temps de travail ;
- de comparaison de valeurs ;
- d’équilibre immédiat ou décalé dans le temps ;
- de pouvoir d’accepter ou de refuser un transfert ;
- de réserves.
Je vois aussi que souvent la monnaie sert surtout par son absence, à empêcher des transferts : "j’ai besoin de cela, mais je n’ai pas d’argent."...
Vous dites "Le troc pose un problème de double coïncidence des besoins difficile à résoudre, très onéreuse en frais de déplacement, en coût de transport, en stockage, en temps perdu. " :
- un système qui enregistre et publie l’historique des transferts suffirait à jouer le rôle d’une monnaie scripturale destinée à permettre et faciliter les transferts : tout transfert est un crédit, chaque citoyen est bien maître de son crédit. Un tel système est facile à établir aujourd’hui avec les moyens informatiques existants, et il demande peu de moyens, et il répond directement à votre préocupation ;
- la question de l’évaluation, de la comparaison des valeurs, aurait aussi une solution simple, si l’on veut se rappeler que l’important est la vie et le travail humain : le temps de travail nécessaire à la production d’un matériel ou d’un service. Le seul paramètre existant et valable sur toute la terre, écrit dans la déclaration des droits de l’humain, c’est l’égalité entre eux. La conséquence directe c’est que la valeur de l’heure de travail est la même partout en toute monnaie : résultat manifestement ignoré aujourd’hui...
Qu’en pensez-vous ?