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Commentaire de reinette

sur Nouveaux barbares : le dérèglement des émotions


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reinette (---.---.57.51) 24 octobre 2006 15:46

Une fois qu’on a déshumanisé « la racaille », le terrain est libre pour lui envoyer les Karchers multitubes montés sur hélicoptères. Autre figure rhétorique et anthropométrique de l’ennemi intérieur, largement utilisée dans l’Histoire et au bar de l’actuelle Assemblée nationale : celle de l’étranger, c’est-à-dire du clandestin, du polygame, du musulman intégriste et terroriste.

C’est l’autre envisagé comme barbare, celui qui n’a pas les mêmes origines (le Noir et l’Arabe), qui parle mal la France (le rappeur insolent, archétype du jeune à casquette), qui ne partage pas les mêmes souvenirs historiques (le temps béni des colonies), qui ne participe pas aux fêtes traditionnelles de la nation (les sifflets au stade et les youyous à la mairie).

Pour lui, un seul horizon, une seule perspective : le territoire policier. Un espace borné de contrôles d’identité permanents, de charters et bientôt de rafles systématiques avec le remake annoncé de la loi anti-casseurs, en attendant le retour des bataillons disciplinaires.

Ce traitement de la crise sociale a été théorisé sous le nom de décisionnisme par le philosophe hegelien Carl Schmitt. Il affirmait qu’un État ne pouvait garantir son unité et sa pérennité qu’en désignant de son propre chef l’ennemi intérieur.

Quelques décennies plus tard, d’obscurs buveurs de bière munichois allaient soumettre cette hypothèse à l’épreuve des faits.

Dans un contexte plus médiatique, un tout aussi obscur sénateur américain, du nom de McCarthy qui ne crachait pas sur ses deux-trois bouteilles de bourbon par jour allait en appeler au bon sens des électeurs pour l’aider à démasquer les menées communistes des élites intellectuelles.

Donc pas de parano exagérée :il paraît que Sarkozy ne boit pas !


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