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Commentaire de Ecométa

sur Arrêtons de faire un déni de grossesse et faisons face à la naissance du neuromonde


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Ecométa Ecométa 9 février 2009 15:36

« Sarkozy, comme les autres, fait un déni de grossesse : ce n’est pas en niant le nouveau monde en train de naître que nous allons sortir de notre déprime collective ! »

 

Je partage votre critique concernant l’intervention du Président de la République ; pour autant, je ne sais pas comment interpréter le reste de cet article.

  

Quel nouveau monde ? Il n’en est pas question pour l’instant, car nous ne faisons, « positivisme » oblige (il n’y a plus de causes primordiales, même pas celles de la nature ou des états de nature, que des conséquences sur lesquelles il nous suffit d’agir), nous ne faisons qu’ajouter des conséquences à des conséquences et forcément des problèmes à des problèmes !  Quant au fond : il y a belle lurette que nous ne cherchons plus rien et que nous enterrons !

 

Ce sont les idées de l’ancien monde, celles des 18 è et 19 è siècle, notamment en économie, celle de l’économisme, du positivisme technoscientiste, concepts en partie abandonnés à une époque ; des idées anciennes auxquelles nous sommes revenus depuis une bonne trentaine d’années, les « trente piteuses », ceci, sous la pression d’un positivisme économique anglo-saxon, même américain, avec Milton Friedman qui affirmait que « l’économie doit être une science positive » : une science qui se regarde technoscientifiquement le nombril et nie la société !

 

 

« Nous ne pouvons plus refermer les vannes, nous ne pouvons plus lutter contre la force des courants, nous sommes emportés par la puissance de la transformation. Et c’est heureux, car comment pourrions-nous vouloir retourner vers ce monde où notre richesse venait largement de l’appauvrissement des autres ? Ce n’est pas ce que vous voulez ? Rassurez-moi… »

Quels courants ? Quelle puissance de transformation ? Ceux et celle qui nous envoient dans le mur ? 

 

 

 

« Comme je l’ai déjà écrit dans des articles précédents (voir notamment ma série d’articles autour du « Neuromonde  »), je crois qu’il y a une forme de malentendu dans la lecture de la crise actuelle : la crise financière n’est pour moi que le révélateur et l’accélérateur d’une mutation profonde de notre monde. Cette mutation est celle de l’émergence progressive et réelle d’un monde globalisé où tous les hommes sont effectivement connectés. »

 

La mondialité : oui ! Des « échanges internationaux » en tout genre : oui ! Par contre la mondialisation économique … une économie naturellement et exclusivement de nature mondiale : non !  Il n’y a pas, comme tel, un système économique mondial : l’économie mondiale c’est l’ensemble des économie nationales !  Les échanges internationaux ne constituent pas une économie, mais, d’un point de vue systémique, un sous système émergent complémentaire des économies nationales !  

 



« Non, le repli sur soi n’est pas la réponse. Non, nous ne devons pas chercher à retourner dans nos cavernes géographiques et territoriales ».

Bien sûr, il faut rester ouvert ; mais, pour autant : faut-il être permissif à tout et à n’importe quoi ! Dans ce monde, non pas simplement moderne mais moderniste … paroxysme de modernité et plus simple modernité : où se trouvent les concepts métaphysiques humains, les concepts philosophiques, d’ontologie, de déontologie, d’éthique et d’altruisme ? Il semblerait, sophisme et cynisme obligent, fuite en avant économico technoscientiste de cette époque, que nous soyons toujours au fond de la caverne avec les ombres qui s’agitent… car toujours aussi ignorant de l’humain : des principes mêmes de démocratie et d’humanité !

 



« Pour sortir de cette dépression collective, pour retrouver ensemble des chemins positifs et d’espoir, il est urgent de faire face à la réalité de la situation. »

 

Quelle réalité de la situation : celle d’une économie mondiale ou plus exactement mondialiste, ce qu’on appelle la mondialisation économique… cette réalité qui fait qu’il n’y a plus de théorie économique !

 

L’erreur est humaine, éminemment humaine, or, nous construisons humainement notre réalité ! Réalité, réalité humaine n’est pas vérité mais construction qui doit être soumise à critique, ceci, à priori comme à posteriori, ainsi que d’un point de vue à la fois individuel et collectif… pas exclusivement individualiste !  Une réalité notamment économique qui a tout à voir avec : la manipulation, la domination, l’exploitation, le sophisme, le cynisme, et peu à voir avec la vrai logique économique, forcément collective, sociétale, et qui devrait présider toute économie qui se respecte !

 

 

« Ce n’est pas en faisant croire que le protectionnisme va protéger des emplois que l’on fait face. »

Bien sûr que non, pour autant le libre échangisme, le libéralisme libre échangiste, le « laisser faire et laisser passer », détruit des emplois puisque, avantages absolus obligent (coût de mains d’œuvre peu élevé), il permet, aux affairistes, d’aller faire ailleurs, sous de cieux plus cléments pour le capital, ce que la société, ce que l’éthique sociétale, interdit chez nous !

 

Vous semblez considérer l’économie mondiale, la mondialisation économique, celle exclusivement de moyen, celle productiviste et financière, comme inéluctable ! Pourtant lorsque l’on réalise un schéma représentant le processus économique, il s’agit d’un système avant tout national, sociétal national, et non mondial. Il n’y a pas, à proprement parler, au sens stricte du terme d’économie mondiale ; il ne doit y avoir, au plan mondial, que des échanges internationaux, ceci, pour les manques et les surplus des économies nationales. Des économies nationales, qui doivent le plus possible tendre vers l’autonomie économique, ce qui, en soi, est une sorte de protection économique et non du protectionnisme. Un système économique, comme tout système, doit forcément être circonscrit systémiquement, en l’occurrence : sociétalement et nationalement ! Quand je dis cela je ne prône pas le « national socialisme » mais simplement une logique économique avant tout naturellement sociétale : il n’y a pas d’économie sans société ! Quant au « national socialisme », il est né d’un libre libéralisme libre échangiste à tout prix et à n’importe quel prix ; il est né en négation d’une logique économique naturelle avant tout sociétale, donc nationale, et totalement négligée ! C’est simple, et extrêmement grave, car il n’y a plus de théorie économique : il n’y a que des pratiques systémiques,qui, quand elles ne s’e battent pas, s’ ignorent totalement les unes les autres !

 

Les difficultés, celles auxquelles nous sommes confrontés, environnementales ou sociétales, sont de nature fondamentale que ce que pensent la plupart des gens, surtout ceux qui entendent nous gouverner ! Hélas positivisme technoscientiste oblige le fondamental n’intéresse pas, et, c’est la raison pour laquelle nous sommes loin et même très loin d’être sortis de la caverne dans laquelle nous maintiennent les tenants et les aboutissants de ce monde moderniste essentiellement quantitativiste : productiviste et non qualitatif humain !


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