Spartacus1
Sans tomber dans les excès et dénoncer Chavez comme un dictateur, il faut regarder l’actualité en face. En 2007, Human Rigths Watch avait dénoncé les réformes proposées par Hugo Chavel parce qu’elles menaçaient les droits fondamentaux, notamment une disposition permettant au chef d’Etat de déclarer l’état d’urgence pour une durée illimitée. La réforme de 2007, qui portait sur 69 articles de la Constitution de 1999 qu’il avait lui-même fait adopter, introduisait la possibilité pour le chef de l’État de décréter l’état d’exception unilatéralement et sans limitation de durée, et de suspendre la liberté de la presse le cas échéant. Est-il nécessaire de rappeler que l’article 338, dans sa version initiale de 1999, prévoit plutôt que « l’état d’exception peut durer trente jours renouvelables et être étendu jusqu’à quatre-vingt-dix jours renouvelables en cas de conflit interne ou externe ». Amendé, l’article aurait supprimé tout délai de prorogation et n’aurait plus requis l’aval du Tribunal suprême de justice.
Et si le peuple avait rejeté ce deuxième référendum, Chavez avait promis de revenir à la charge jusqu’à ce qu’il gagne.
En janvier dernier, dans le cadre de son émission Alo Presidente, Hugo Chavez reconnaissait qu’avec plus de 12.000 homicides par an, la criminalité est l’une des principales préoccupations des 27 millions de Vénézuéliens. Le taux d’homicides à Caracas détient le record d’Amérique latine. Il est près de cinq fois plus élevé qu’à Bogota, capitale de la Colombie voisine. En outre, le gouvernement chiffre à 382 le nombre de Vénézuéliens séquestrés en 2007.
Chavez admettait, par la même occasion, qu’en 2007, son administration « a été recalée » (”reprobó”) en diverses matières. Il a cité l’inflation, chiffrée officiellement à 22,5% l’an dernier, l’un des taux les plus élevés de la planète et le double de celui escompté. Le lancement le 1er janvier du « bolivar fort », valant 1.000 bolivars antérieurs, s’inscrit officiellement à la fois dans la lutte contre l’inflation et dans la recherche d’un prestige monétaire.
Il est capable d’examen de sa politique. Ce que peu de présidents de pays acceptent. Il devra toutefois combattre un fort courant de mécontentement dans son pays en raison de l’insécurité croissante qui y règne.
Le népotisme le guette et pourrait le faire basculer. Comme le rappelle Rue89, il y a une forte inclinaison marquée du chavisme au népotisme : outre Barinas, le frère aîné du Président, Adrian Chavez, est ministre de l’Education après être passé par le secrétariat de la présidence de la République ; Adelis Chavez, autre frère du président, est membre de l’administration de Sofitasa, une banque liée à l’État. Asdrubal Chavez, un cousin, est vice-président de la puissante entreprise pétrolière publique, Petroleos de Venezuela (PDVSA). Si, en plus, on mentionne le cas d’Anibal Chavez (encore un frère ! ), maire de Sabaneta, ville où le Chavez a vu le jour, il faudra peut-être aussi penser le chavisme comme une très belle histoire de famille.
Le président Chavez a encore une longue route à parcourir. Il devra éviter des pièges, beaucoup de pièges, pour se maintenir au pouvoir.
Pierre R.
22/02 16:28 - Jean-paul
@millesime Bravo !!!!!!!!!! Vous vous permettez de traiter Sarkozy de paranoiaque narcissique (...)
22/02 16:20 - Jean-paul
@phiconver Tout a fait d’accord avec vous . Personne ne parle non plus de la (...)
18/02 09:43 - millesime
17/02 20:24 - phiconvers
Le fil étant saturé par les logorrhées de l’anachronique stalinien maugis, je replace ici (...)
17/02 15:46 - dalat-1945
17/02 10:40 - marc
Pierre Même réflexion que plus haut. Toujours plus , toujours plus fort avec le sang des (...)
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