C’est curieux cet acharnement contre le supposé vicieux protectionnisme. A entendre ses détracteurs, c’est une espèce de synonyme de fascisme, ou de sauvagerie, ou peut-être de stupidité.
Et ce qu’il y a de curieux, c’est que plus la crise s’aggrave et se déploie, plus on nous met en garde contre le protectionnisme. Aujourd’hui (14 h 30), jour de rencontre de Sa Majesté avec les partenairsocio, c’est la quatrième diatribe anti-protectionnisme qui me tombe sous le nez ou dans l’oreille. Alors que le pays emblème du libre-échange, les USA, balance des taxes à l’importation tant qu’il peut, interdit des reprises d’entreprises américaines, intervient directement dans ses prix agricoles, etc. Et balance des bombes sur les pays qui n’ont pas l’heur de plaire à son gouvernement.
Evidemment : chaque fois qu’on annonce une avancée dans la mondialisation, avec un sourire gourmand, les travailleurs de base en prennent plein la gueule. Les salaires sont gelés depuis les 35 heures ? La baguette est devenue aussi chère que le caviar ? Le patron triple ses bénéfices et moi j’ai rien ? Eh oui, mais mon vieux, c’est la mondialisation, c’est super génial. On allège les impôts des super-riches ? Eh oui, mais vous comprenz, avec la mondialisation, il faut leur donner envie de rester chez nous, etc. Alors du coup, ils sont contre. Même chose avec le mot "réforme", d’ailleurs.
Plutôt que de parler de protectionnisme (encore un truc en "isme"), parlons donc de choses plus concrètes : comment protéger les salariés du pays, par exemple. Ou comment éviter aux gens de s’appauvrir.