@ auteur : Léger hic, si 100% des chercheurs publient, combien en restera-t-il pour aller faire le taf au labo ? Votre pourcentage de 25% il sort d’où ? De l’UNI ou de l’UMP, instances scientifiques bien connues ? Il manque quelques données pour juger de vos "25%" : dans quelles disciplines ? dans quel panel de revues ? combien de sujets de recherche privée là-dedans (dans le privé, si ça rate, on publie pas, ça fait 50% de chute au minimum, je sais, j’en viens) ? Et combien de publications sont en attente dans les fameux comités de lecture ?
Evidemment, en Amérique, quand on fait une série de vingt essais, on fait vingt publications, en France, on préfère en faire une mais avec une conclusion bétonnée. Vous préférez qu’on fasse les cadors ?
La recherche, c’est difficile et ingrat : vous savez très bien quel cirque c’est pour obtenir d’être cité dans la cohorte des signatures (et si vous vous êtes tapé le boulot de paillasse, vous serez en dernier), combien il faut pleurer pour obtenir le budget etc. Et si votre projet de publi ne plaît pas, parce que le sujet n’est pas à la mode (en bio, si vous ne prononcez pas le mot moléculaire, vous passez au panier), autant la foutre à la poubelle, ils vont vous la faire refaire vingt fois. Et encore, on ne parle ici que de la recherche en bio. En histoire, archéologie, ou sociologie, c’est carrément le désert budgétaire, faut mendier.
Une bonne part du boulot dans le public est fait par des doctorants sous-payés ou même carrément pas payés, ou des post-docs traités comme on n’ose même plus traiter les immigrés sans-papiers. Voilà l’état de la recherche en France. Et je ne parle pas des pistons, passe-droits, et autres copinages. Alors votre Comité national d’évaluation, pourquoi pas, mais franchement il y a d’autres urgences à régler que notre place dans le scintillant classement de Shangaï.