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Commentaire de sisyphe

sur Ta Rolex dans ta gueule


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sisyphe sisyphe 21 février 2009 08:01

Si je puis me permettre de répondre à ce post qui ne m’était pas adressé (mais qui me concerne)

							par alchimie 							 														 (IP:xxx.x2.198.214) le 20 février 2009 à 15H33 							 							
							
							 								@ Leon,

je crois que vous réagissez un peu rapidement.
Séguéla est emblématique des ces "soixante-huitards" qui ont réussi.

En soixante-huit Séguéla était certainement plein de vie et d’idéaux, de confiance en l’avenir, il se disait qu’il pouvait changer le monde pour un avenir plus juste. Et puis, quand il a commencé a grimper les échelons et à gagner de l’argent il a progressivement changé de vision : cet argent que j’ai gagné, autant le garder pour moi, les autres on verra plus tard ; et puis les idéaux, c’est fait pour les jeunes.

Donc on critique pas 68, mais ceux qui ont trahi l’esprit de 68 en oubliant bien vite leurs convictions dans une société plus juste. Séguéla en est un exemple retentissant.
La "génération" 68 avait l’avenir dans ces mains et en a fait de la merde.

Donc les soixante-huitards qui ont gardé leurs idéaux devraient dénoncer à haute voix ces traitres de l’idéal de 68


Mais, franchement, quel rapport de Seguela avec Mai 68 ?
Qu’il était vivant à cette époque là ?
Des mecs comme Madelin et Sarkozy aussi...
Et plein d’autres ; voir la manif d’Aout 68 sur les Champs Elysées, avec Malraux et Debré en tête ; ils étaient plus d’un million, tout heureux de pouvoir enfin sortir de chez eux où ils avaient passé leur temps à ch... dans leur froc...

Seguela n’a jamais eu aucun autre objectif, que, comme il le dit, de réussir à gagner du fric ; aucun autre idéal que sa gueule, prêt à toutes les compromissions, pourvu que ça puisse lui rapporter.

En 68, il était déjà, sans aucun doute, l’imbécile qu’il est resté ; déjà mouillé dans le milieu de la pub ; là où il y avait de la thune à faire, quitte à exploiter, en les vidant de leur sens, les slogans de 68, pour vendre des chaussettes, ou de la m....

Comme le dit parfaitement l’article, et certains commentaires, Seguela est un homme pré ou post 68 ; c’est pareil ; un parfait cynique, doublé d’un opportuniste sans le moindre scrupule.

Tout ce que 68 dénonçait et démasquait de vacuité et de supercherie. 

La "génération de 68" ne comportait pas moins de réacs, d’égoistes, de droitistes, de collabos de l’ordre moral et hierarchisé que toutes les autres générations : ni plus, ni moins : il n’y a qu’à voir le résultat des élections qui ont suivi.....

Quant à dire que "la génération de 68" avait l’avenir dans ses mains, c’est une confusion absolue. 

La "révoluton de 68" a été une révolution de MOEURS ; pas politique. 
S’en sont suivies (pas forcément tout de suite) toutes les avancées sociales (droit des syndicats, droit à l’avortement, fin des mandarinats, abolition de la peine de mort) et sociétales (radios libres, libéralisation des moeurs, unions libres, pacs,etc...) qu’elle a engendré et permis ; souvent bien des années après, faute justement, de disposer du pouvoir politique. 

Sur le plan strictement politique, elle n’a jamais eu le moindre pouvoir ; et comment l’aurait-elle eu, face à la mondialisation qui se mettait en place, et qui a vite fait d’étouffer tant qu’elle le pouvait, toute constestation, sous le poids de la promotion de la société de consommation (que 68 dénonçait, évidemment), de la mainmise sur l’ensemble des pays du monde d’un système transnational, se moquant des démocraties, des frontières,des système politiques, pour imposer au monde le nouvel ordre économique et financier. 

Tous ceux, comme vous dites, qui sont restés fidèles aux idéaux de 68 (pratiquement tous les leaders de l’époque, à l’exception de ceux qui ont cédé aux sirènes de leur propre ambition, comme Kouchner), n’ont jamais accédé au pouvoir, bien sûr ; les Laguillier, Krivine, Geismar, Sauvageot, Cohn Bendit, ont fait ce qu’ils ont pu, à leur échelle, pour promouvoir ces idéaux, et ils y sont toujours fidèles. 

Il faudrait cesser de faire des amalgames qui n’ont aucun sens. 
La génération de 68 comportait une "avant-garde" étudiante, intellectuelle, syndicale, qui a provoqué le mouvement, et permis de grandes avancées sociales et sociétales. 
Elle comportait aussi tous ceux qui étaient farouches, hostiles, opposés à ces idées, qui se sont appuyés sur les générations précéedentes (et suivantes), pour étouffer cette révolte, cette rébellion, et faire rentrer tout le monde dans le rang de la société sclérosée qui précédait 68, et de celle, dégénérée, qui l’a suivi. 
Seguela fait partie, clairement de tous ceux-là ; comme tant d’autres...

La génération de 68 n’a JAMAIS eu le pouvoir politique (donc "l’avenir") en main ; elle avait tiré des sonnettes d’alarme, que le pouvoir financier, économique, politique en place s’est bien vite chargé de rendre inaudibles, voire, pour la pub, de récupérer, à des fins strictement commerciales ; qui était à l’encontre absolu de ses idéaux. 

Nous n’avons tous pu que subir, malgré tous nos avertissements, notre révolte, sur le plan politique, la chappe de fer de l’ultralibéralisme triomphant ; nous efforçant, dans nos sphères privées, dans des comités, des associations, des mouvements de pensée, de sensibilisation, d’éveil des consciences, de garder vivants des signaux d’alerte qui, hélas, se sont révélés bien vains devant des effets plus dramatiques encore que ce qui en avait été annoncé ; ce n’est pas faute de n’avoir cessé d’en dénoncer le danger, et d’appeler à la résistance.... 

Le vacarme largement organisé de la consommation à tout prix, des médias aux odres du mercantilisme, de la toute-puissance des forces financières, de la pub (merci Seguela), de l’individualisation forcenée (pour briser la conscience collective) ; tout a été systématiquement et méthodiquement agencé, organisé, structuré, pour isoler les individus, déliter le lien collectif, et les dangers que pouvaient faire peser les effets d’une prise de conscience de la vanité, de la vacuité, et, surtout, de la profonde INJUSTICE du système qui est venu mettre le monde en coupe réglée. 

Tous ceux de 68, qui avaient participé au mouvement, n’y sont, non seulement, strictement pour rien, mais, de plus, ont été les plus pénalisés, par ce dévoiement d’un système inique et mortifère. 

Arrêtons de mélanger les torchons et les serviettes .

Pour le moment, ce sont les collabos de 68 qui ont gagné ; la résistance est loin d’avoir dit son dernier mot. 
 smiley


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