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Commentaire de pmrb

sur L'euthanasie en Italie : un débat entre archaïsmes


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pmrb 24 février 2009 16:38

Madame Pierra, Monsieur Pierra,

Je ne trouve pas de mots pour exprimer la compassion que j’éprouve en voyant votre torture durer et perdurer.
Comme nous l’avons compris dans le rapport de la dernière mission Léonetti, le médecin est, reste, et restera seul investi du pouvoir décisionnaire devant une demande de mort. J’estime que tant de responsabilité s’accompagne d’une impérative obligation, celle de respecter la loi. Or le médecin qui a extubé votre fils n’a respecté ni le Code de Déontologie médicale, ni le Code de la Santé Publique en son article L1110-5 (entre autres) qui prescrivent de lutter contre la douleur. En suspendant les anticonvulsivants dont votre fils bénéficiait antérieurement, en ne le mettant pas sous sédation profonde, le médecin de votre fils a pris en connaisance de cause le risque de le faire souffrir inutilement.
Vous n’avez pas été encouragés à poursuivre en justice ledit médecin mais c’est une erreur. Rien ne pourra jamais constituer réparation ni pour vous ni pour votre fils, mais l’impunité générale, l’absence de toute poursuite, serven tous les jours d’appui aux mauvais médecins pour ne pas se soucier de la loi. Mr Léonetti a affirmé lors d’une interview réalisée par " Le Quotidien du Médecin" qu"’ils ne devaient pas avoir peur", et que "jamais, jamais, jamais un médecin n’a été poursuivi pour en avoir fait trop ou pas assez" en matière de soins en fin de vie. Vous avez compris ce qu’est "en faire trop". C’est administrer des antalgiques qui peuvent avoir pour effet secondaire d’abréger la vie (même article du CSP). Ne pas en faire assez, c’est ce qu’il faut reprocher au bourreau de votre fils. Comme vous avez dû le relever, Léonetti l’a lui même condamné à d’autres occasions. Il va de soi que la défense trouvera forcément des experts pour dire que les anticonvulsivants n’auraient rien changé à l’agonie de votre fils et pour affirmer avec l’assurance de ceux qui sont déjà passé par là qu’il ne souffrait pas. Mais même perdu, une procès sera utile car les médecins qui ne connaissent pas la loi l’auront découverte et ne pourront plus s’en moquer.
Je suis certain que je ne serai pas le seul à vous appuyer pour entamer une poursuite judiciaire, si comme je l’espère les faits ne sont pas frappés de forclusion.
Je n’avais jamais osé vous dire tout cela jusqu’à aujourd’hui de peur de faire obstacle à votre retour à la sérénité, mais vos derniers propos ici me persuadent que ce cheminement là n’a pas encore commencé.
Avec mes meilleurs sentiments.



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