Ce discours est effectivement féministe, et il est bien dommage qu’une auteure se sente obligée de revendiquer son discours comme non-féministe dans un tel article. Sans doute est-ce pour ne pas s’attirer les foudres des détracteurs du féminisme, et tenter d’avoir la complaisance des précieux (ridicules ?) qui seraient tentés de prendre de haut tout article écrit par une femme, et ce d’autant plus si on la soupçonne d’être féministe....
Cette prudence est d’ailleurs totalement justifiée...
Les intervenants masculins semblent bien plus nombreux sur cette « agora » représentative de la « place publique » réelle. Si les femmes y sont plus nombreuses qu’à l’Assemblée, elles sont loin de représenter les 51% des intervenants, non ?
Les commentaires ramènent au fait qu’il était logique que seuls ceux qui étaient amenés à donner leur vie pour la Cité aient le droit de vote. Comme si des femmes n’avaient pas donné leur vie depuis des siècles en mourant en couche pour donner la vie aux futurs citoyens de la Cité. Mais effectivement, ça n’a jamais été considéré comme « donner sa vie pour la Cité », ce n’était que la conséquence logique de leur vie animale. Donner sa vie pour la Cité, c’est le faire sous un drapeau, et en uniforme...
Antoine, votre question est-elle suspcieuse ou sincère ? S’agit-il pour vous de dire « vous ne voudriez tout de même pas qu’on refonde toute la sacro-sainte langue française ? » ou est-ce que vous envisagez comme possible qu’on se lance dans ce pari fou de rendre la langue moins lourde de domination du masculin sur le féminin ?
En tout cas, je suis heureuse de lire cet article ici, car c’est un vrai problème. On ne compte plus les discours sensés parler d’un groupe d’individus mixte - « les Hommes » ou « les Français » ou « les cadres »- et se poursuivent par des expressions du type « leurs épouses », ou une allusion au « costume-cravatte » montrant qu’au cours du chemin on a totalement oublié qu’on était sensé inclure les femmes dans ce discours. Ca vaut le coup d’y penser de temps en temps, on finit par comprendre qu’il est très facile de simplement oublier qu’il y a des femmes dans toutes nos sociétés.
Pour exemple, je ne rappellerai que la couverture des émeutes en banlieue en janvier. L’expression « les jeunes de banlieue » devrait inclure les filles ; a-t-on vu un seul témoignage de femme dans les articles sur « ce que les jeunes disent de Sarko », « d’où vient la colère des jeunes de banlieue ? » etc. ?