L’election d’Obama marque a la fois une victoire contre le racisme et un triomphe contre les derives extremistes de l’administration Bush-Cheney.
L’extreme droite US a tres mal vecu la campagne, qui a atteint une violence inouie dans les propos et les actes (cf tentatives d’attentats). Les enjeux etaient tout simplement existentiels pour elle :
- extreme droite raciste : l’election d’un president noir rend caduque une grande partie de son argumentaire
- extreme droite religieuse : McCain leur avait promis de faire basculer la Cour Supreme dans leur camp, et Obama aura probablement l’occasion de nommer un ou plusieurs juges decisif pour les decennies a venir
Concernant votre question sur le communitarisme de l’extreme droite US : elle couvre une telle diversite qu’il est impossible de generaliser. On trouve de tout : des cercles plus ou moins underground, certains paramilitaires, des partis et associations ayant pignon sur rue...
Comme ailleurs, le racisme est helas une realite bien banale avec des degres tres divers, mais il existe des poches demographiques a forte densite d’extremistes. Essentiellement dans des comtes ruraux, souvent dans la Bible Belt, des bastions sudistes. Au niveau micro, des quartiers entiers peuvent etre consideres comme pratiquant une segregation de fait. Le systeme d’interviews de nouveaux locataires permet aussi de discriminer discretement a l’echelle d’un immeuble.
La carte electorale caricaturale de l’election de 2004 Bush v. Kerry a fait place a une realite moins tranchee en 2008. Obama a relativement bien performe sur des segments traditionnellement faibles pour les Democrates (ex blancs, Evangelistes), et repris du terrain sur des comtes ruraux. Grace a un travail phenomenal en proximite.
La strategie de Rove entre 2002 et 2004 tendait en partie a dresser les Americains les uns contre les autres et a mobiliser la base ultra conservatrice, a la source du raz de maree de 2004.
Je n’avais pas de doute sur la capacite d’Obama a battre un McCain faisant un trop grand ecart entre son passe independant et sa campagne de seduction de l’extreme droite religieuse, mais les nauseabondes primaires contre Clinton ont failli tout faire capoter en attisant les haines raciales.