Interloqués par le comportement insolite de Bayrou, les journalistes ont oublié de rappeler son pedigree :
- député UDF dès 1986, il appartient à la majorité qui installe les groupes industriels vivant des commandes de l’État à la tête des plus grands médias (loi Léotard de 1986, vente de TF1 à Bouygues en 1987, etc.) ;
- en 1994, il siège au gouvernement Balladur, qui relève les seuils de concentration dans l’audiovisuel (loi Carignon). Il tutoie les dirigeants de la Une et ne trouve pas anormal que Jean-Pierre Elkabbach demande conseil à Sarkozy pour l’embauche d’un journaliste à Europe 1.
Si les quotidiens nationaux contrôlés
- par Lagardère (Le Monde, Le Parisien),
- par Dassault (Le Figaro) et
- par Rothschild (Libération)
ont jugé prudent de ne pas ouvrir un « grand débat citoyen » sur les méfaits du Parti de la presse et de l’argent, les frasques de Bayrou titillent la « gauche de gauche ».
Dans une « Lettre au collectif national pour des candidatures antilibérales sur nos rapports aux médias » datée du 13 septembre, des militants et des responsables du PCF rappellent qu’« une véritable transformation de notre société nécessite une transformation de l’information ».
En 2005 :
- Martin et Olivier Bouygues ont touché 56 millions d’euros de dividendes en plus de leurs tout petits salaires ;
- François Pinault, actionnaire de TF1 et propriétaire du Point, 140 millions ;
- Serge Dassault, détenteur du Figaro, 70 millions ;
- Arnaud Lagardère, magnat d’Europe 1, de Paris-Match, du Journal du dimanche et d’une avalanche de quotidiens régionaux, 11 millions.
« Comme les bénéfices sont déjà passés à la moulinette de l’impôt sur les sociétés, précise CAPITAL (octobre 2006), les dividendes bénéficient d’un abattement de 40%. »