Vous avez une vision partiale et erronée de ce qui se passe dans les Antilles. Personne ne demande l’indépendance. Dans un récent sondage 80% des Guadeloupéens signifiaient qu’ils ne voulaient pas l’Indépendance. Un référendum, qui mettait en avant une timide autonomie, en 2003, a vu ce projet rejeté par la majorité des Antillais, qu’ils soient Martiniquais ou Guadeloupéens.
L’Indépendance, défendue par une minorité dans ces île, est à présent une idée de métropolitains de droite ("largons-les ; ils nous coûtent trop chers...") ou d’extrème-gauche ("Les pauvres Antillais méritent bien leur Indépendance...").
Quant aux émeutes, on n’en connait pas les meneurs. Il s’est agi de déprédations aveugles, de pillages ciblés qui ne concernaient en rien des produits de première nécessité. Tout le monde les condamne car elle desserve la cause du combat populaire qui est actuellement mené pacifiquement.
Ce ne sont certainement pas les syndicalistes qui négocient en ce moment avec la partie patronale à la Préfecture qui ont ainsi soufflé sur la braise. Monsieur le Préfet vient de reconnaitre le caractère exemplaire de cette négociation, et il a loué la tenue des manifestants qui n’ont à aucun moment agressé les forces de l’ordre. Tout s’était passé dans le calme jusqu’à présent.
Etrangement le journaliste Roland LAOUCHEZ, pourtant proche du mouvement en cours, a été agressé cette nuit du mercredi au jeudi. Même chose pour le journaliste de RFO, pigiste sur BFM, qui a essuyé plusieurs coups de feu. Il n’a plus osé sortir de chez lui. Cette nuit Fort de France est quadrillée de gardes mobiles et de policiers en civils.
Je suis d’accord pour dire que nous sommes une région faisant partie de la République Française avec ses fortes particularités, comme l’Alsace ou la Corse. J’ai beaucoup d’amis en métropole et j’adore m’y rendre. Cependant ces fortes particularités ont des relents insupportables, comme un apartheid où une minorité de blancs, formant une caste raciste, détenant le pouvoir économique, a assuré son emprise sur leurs anciens esclaves. Cette particularité, avouez-le, on ne la retrouve pas dans toutes les régions de l’Hexagone.
Demain soir j’irai renforcer un piquet de grève. Et ça, c’est vrai, Monsieur le Préfet est contre.