Ce texte qui se présente comme une correction aux "non-dits et contre-vérités" assénés sur l’outre-mer, est soit un tissu d’âneries tramé par un loufoque, soit une entreprise délibérée d’intoxication. Quoi qu’il en soit, quelques rétablissements s’imposent :
La fonction publique aux Antilles n’occupe pas 37% mais 26% de la population active. La consultation des données de l’INSEE (Tableaux économiques régionaux de Martinique et de Guadeloupe) aurait évité à notre "correcteur" cette contre-vérité.
L’affirmation préremtoire selon laquelle le surcoût des biens de consommation serait de 15% et non de 40% fait doucement rigoler ceux qui vivent aux Antilles ou même les touristes qui fréquentent ces lieux. Le documentaire de Romain Bolzinger (Canal +) sur la prédation békée en Martinique et le rôle scandaleux joué par ces derniers dans la fixation des prix à la hausse, est un démenti à pareille assertion. Le surcoût est en réalité de plus de 40% si l’on intègre des paramètres comme le transport. En effet, en absence de transports publics dignes de ce nom, la grande majorité des Antillais est contrainte d’acheter une automobile, de l’utiliser au quotidien et de subir la "profitation" de la SARA (importateur-raffineur de pétrole), dont l’enrichissement sans cause a été récemment dénoncé par un rapport officiel.
Par ailleurs, l’histoire des 40% est ici tendancieusement tronquée. Les 40% de vie chère étaient à l’origine une prime raciste attribuée aux seuls fonctionnaires métropolitains. Il a fallu aux fonctionnaires autochtones plus de 2 mois de grève pour qu’ils l’obtiennent aussi.
Beaucoup plus que l’octroi de mer, le surcoût des prix à la consommation réside dans la continuation de fait de la disposition d’Exclusif d’Ancien régime exigeant que "les colonies n’importent que de métropole". Ce principe de mercantilisme colonial, par lequel la société française récupère les sommes qu’elle injecte outre-mer, prive ces départements de l’avantage comparatif qu’ils auraient à importer ailleurs, plus proche et moins cher, dans la Caraïbe ou aux Etats-Unis par exemple.
Le conseil aux domiens d’acheter pour leurs bébés des couches lavables en coton plutôt que des couches-culottes jetables est une loufoquerie de plus. Son caractère grotesque, évident à tous ici, ne mérite pas plus développement.
Enfin, en quoi est-il pertinent dans ce débat de rappeller qu’Audrey Pulvar est la fille du leader indépendantiste Marc Pulvar ? Il s’agit en fait de lui faire un procès d’intention : Serait-elle "contaminée" par les idéaux de son père ?