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Accueil du site > Actualités > Société > DOM : Assez de non-dits et de contre-vérités !

DOM : Assez de non-dits et de contre-vérités !

DOM assez de non-dits et de contre-vérités !
 
Notre information télévisuelle, la seule qui compte désormais, vu l’agonie de la presse écrite et les dérives mercantiles et publicitaires des médias radiodiffusés, est aussi surabondante que trompeuse ou même mensongère.
 
Pour des raisons complexes qui mériteraient examen, la crise des DOM illustre tout particulièrement ce point. Vu le manque d’espace éditorial, je me limiterai, pour ce texte, sans préjuger d’une suite, à trois points précis sur lesquels se concentrent bien des non-dits et des contre-vérités.
 
1. La question de l’octroi de mer.
 
Cette taxation, à la dénomination si délicieusement archaïque, est présentée comme un fléau pour les DOM et il ne manque pas de commentateurs patentés qui en réclament la suppression, pour faire baisser des prix jugés excessifs.
 
La logique de cet impôt, dont le revenu alimente surtout les instances locales, est, par le jeu de cette taxation, qui devrait frapper principalement les produits importés, de favoriser la production locale. Par ailleurs, les DOM, n’étant pas soumis aux règles de la TVA harmonisée au sein de la Communnauté européenne, des réductions du taux de TVA peuvent atténuer les effets de l’octroi de mer.
 
Tout cela n’est pas si bête, si le système est appliqué de façon intelligente et adaptée, et surtout si on le met en oeuvre dans une perspective de développement réel d’une industrie locale. On a beaucoup parlé du prix des yaourts aux Antilles, mais, par exemple, à la Réunion, par le biais des cantines scolaires, on a, en quarante ans, totalement changé l’alimentation locale. Le lait, avec lequel, dans les Hauts de l’île, on nourrissait autrefois les porcs, sert désormais à fabriquer les millions de yaourts qui sont consommés chaque année dans le pays.
 
2. La question des prix
 
Cette question est liée, pour partie à la précédente. Audrey Pulvar, présentatrice antillaise de France3 (qui est, pour l’anecdote, la fille de Marc Pulvar, co-fondateur avec Alfred Marie-Jeanne du MIM, le Mouvement Indépendantiste Martiniquais) était, le 15 janvier 2009, l’une des invités de Serge Moati dans son émisison « Ripostes ». Elle s’y indignait des prix pratiqués aux Antilles avec l’essence à 1,10 ou 1,20 euro le litre et l’huile à 4,5 euros. Madame Pulvar ne doit pas souvent faire des courses ou ne fait guère attention aux prix, car, en métropole, les huiles ordinaires coûtent, pour les moins chères, environ 4 euros ; elle ne doit pas non plus payer l’essence, car elle saurait alors qu’en métropole, comme aux Antilles, les prix du super sont les mêmes, aux alentours aussi de 1,15 ou 1,20 euro. Quant au prix des couches pour bébé, sous les tropiques, on peut recommander de renouer avec l’usage, pas si ancien, des « couches » de coton, lavables. Avec la vogue écologique, elles redeviennent à la mode chez nos « bobos » ; elles sont, non seulement beaucoup moins chères, puisqu’elles sont indéfiniment réutilisables ; en outre, sous les tropiques, avec le soleil et le vent, elles sont d’usage et d’entretien très faciles.
 
L’abandon progressif, sous la pression du modèle du Nord, des habitudes alimentaires traditionnelles alourdit énormément les dépenses en ce domaine, mais on peut tout à fait survivre, dans ces îles lointaines, sans eau d’Evian, cerises et roquefort ! On ne doit pas perdre de vue, par ailleurs, que sous les Tropiques, certains postes de dépenses, parfois très lourds en métropole (comme le chauffage et l’habillement surtout), sont quasi-inexistants. Selon les estimations les plus sérieuses (pas celles d’Audrey Pulvar !), la différence du coût de la vie entre la métropole et les DOM ne serait, en fait, que de 10 à 15% (Rapport de Marc Laffineur).
 
3. Les 40% de supplément des fonctionnaires comme indemnité de cherté de vie ?
 
Si l’on ajoute à ces 40% supplémentaires (par rapport aux traitements métropolitains) qui sont accordés aux fonctionnaires des Antilles (où, en Martinique, par exemple, 37% de la population active relève de la fonction publique) et aux 53% pour ceux de la Réunion, les avantages fiscaux (impôt sur le revenu réduit au moins de 30%), les bonifications sur les retraites (30 ans de cotisation au lieu de 40 et les retraites sont elles-mêmes majorées), les congés dits « bonifiés » (un voyage tous les trois ans), le supplément effectif de rémunération est plutôt, en fait, au minimum de 60% plutôt que de 40%.

Cette estimation est confirmée pour les rémunérations proprement dites par les chiffres officiels dont, curieusement, on ne fait guère état : le salaire net annuel moyen d’un fonctionnaire à la Martinique est de 34 976 euros, contre 24 935 euros en métropole. Il atteint 37 575 euros à la Réunion (source : données INSEE dans le rapport d’H. Torre, sénateur UMP).
 
Il est d’ailleurs curieux de constater, au passage, que les leaders de LKP (« Lyannaj Kont Profitasyon », formulation en « créole dragon » et non en langage courant !) comme le malheureux syndicaliste abattu à Pointe-à-Pitre, sont des fonctionnaires ou assimilés. Ce sont eux qui, lorsqu’il est question de supprimer ces 40% (un serpent de mer dans les DOM) descendent dans la rue pour défendre ces privilèges, sans avoir l’idée, pourtant bien simple et naturelle, de proposer d’utiliser ces crédits devenus disponibles pour augmenter les salaires du secteur privé déjà jugés trop bas.

On entend dire partout, y compris par des autorités comme Christiane Taubira, pourtant parfaitement au courant de la vérité historique, que ces 40% seraient destinés à compenser la cherté de la vie. C’est naturellement faux et absurde.
 
En effet, cette indemnité existe depuis 60 ans et elle a été créée, à l’origine, pour attirer dans les nouveaux DOM (créés en 1948 sur propositions communistes !) des fonctionnaires méropolitains, dont on avait besoin. L’éloignement de ces affectations (les liaisons aériennes n’existaient pas encore) détournaient, en effet, de s’y porter candidats. A l’origine, ces avantages étaient réservés aux fonctionnaires métropolitains. Suite aux revendications, ces avantages ont été étendus ensuite aux fonctionnaires locaux et à toutes les catégories assimilées. Rien à voir dans tout cela avec le coût de la vie !
 
Eventuellement à suivre car il y a bien d’autres choses à dire !

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36 réactions à cet article    


  • foufouille foufouille 23 février 2009 12:31

    le litre d’huile est pas a 4€ .............


    • ben ben 23 février 2009 12:36

      Comme quoi on peut encore lire des articles intéressants sur ce site...


      • Dorale 23 février 2009 13:05

        Cher Usbek, c’est un vrai plaisir de vous lire. Tout devient un peu plus clair et précis.
        Je sentais bien que l’on nous balladait mais votre démonstration dit tout. Parfait




        • pragma 23 février 2009 14:39

          Les sursalaires et avantages fiscaux accordés aux fonctionnaires, surtout quand ils concernent un tel pourcentage de la population, sont assimilables à des subventions.
          Et il est bien connu qu’une subvention entraine automatiquement des jalousies entre corporations, et surtout des hausses de prix de marché...
          Par exemple, croit-on vraiment que les loyers seraient ce qu’ils sont, sans l’allocation logement  ?
          Aucune subvention ne devrait être durable...
          Mais nous sommes dans le pays des avantages acquis, peu importe si la cause d’un coup de pouce un jour accordé, a disparu depuis longtemps !
          Le syndrôme de la prime d’escarbilles pour les cheminots est typique...Mais, heureusement, la SNCF ne sévit pas en Guadeloupe !


          • delicemetis 23 février 2009 15:33

            Alors la je dis bravo à la désinformation la plus totale que vous tentez mais bon quand on voit que vous parlez de "dans ces îles lointaines", "renouer avec l’usage des « couches » de coton, lavables", "certains postes de dépenses (comme le chauffage et l’habillement surtout), sont quasi-inexistants "....

            En gros, y a une bande de negres qui courent tout nus avec des enfants les fesses pleines de crottes sur l’île...

            Pour votre information, il fait effectivement chaud, donc les postes dépenses en vêtements (qui s’abiment plus vite) et en climatisation (faire des journées de 10H à 30° dans un bureau...) sont aussi élevés que ceux de chauffage en métropole.

            Nous sommes aussi évolués que vous et n’allons certainement pas mettre de couches en tissus à des enfants...

            L’octroi de mer est bel et bien un vol pur et simple qui empeche de se fournir dans des pays plus près comme les USA.

            La prime de 40% des fonctionnaires est surtout utile (quantitativement) au métropolitains installés sur l’ile puisque ce sont eux qui ont les plus gros revenus.

            Il faut connaitre avant de parler....

            Lire la suite ▼

            • 62PETRUS 23 février 2009 15:45

              enfin un peu d’objectivité merci. j’aime bcp l’historique des suppléments :à quand leur suppression pour plus de justice sociale ?


              • Epaulard 23 février 2009 15:53

                Tiens, enfin un discours qui sort de la bétise crasse que l’on nous sert depuis un moment.

                Et pour delicemetis, si vous ne trouvez rien de mieux à opposer aux arguments de usbek que votre patétique phrase essayant de pointer un racisme que vous ne trouvez pas et quelques phrases simplistes, abstenez-vous, vous gagnerez du temps et ne passerez pas pour le(la) benêt de service...

                  Lire les 8 réponses ▼ (de delicemetis, faxtronic, deovox)

                • Francis, agnotologue JL 23 février 2009 15:53

                  Sur la question de l’octroi de mer, je n’ai pas compris votre explication succincte. Vous pourriez nous en dire un peu plus ? Merci d’avance.


                  • usbek 23 février 2009 20:00

                    C’est en effet un peu compliqué et je ne suis pas un spéciliaste des problèmes douaniers et fiscaux. En gros, l’octroi de mer est une taxe locale, en plus de la TVA ; la TVA va à l’Etat, l’octroi de mer surtout au Conseil Général). 
                    L’octroi de mer vise à permettre aux productions locales (le savon par exemple ou l’huile de table) de lutter contre les importations puisque l’octroi de mer ne frappe pas les productions locales, coimme son nom l’indique en principe. Les règles européennes permettent en outre de procéder à des mises en place de taux réduits de TVA sous certaines conditions. 
                    On pourrait donc jongler avec tout ça. 
                    Quant à l’essence, en France métropolitaine ceomme dans les DOM, 80% de son pris=x est formé de taxes donc d’impôts mais en plus il y a de grosses magouilles spécifiquement locales dont je pourrais parler.


                  • j.michel j.michel 24 février 2009 15:02
                    Sur l’octroi de mer, vous dites qu’« il ne manque pas de commentateurs patentés qui en réclament la suppression ».
                    Dites moi où les trouver, car je trouve au contraire qu’il n’y a aucun débat là-dessus.
                    C’est quand même un impôt qui nécessite une dérogation de la CEE. En métropole, lorsqu’on a remplacé la taxe sur le chiffre d’affaires par la TVA, c’était une modernisation de la fiscalité. D’ailleurs la TVA, invention française, a été étendue (sans paiement de royalties) à l’Europe. Les Antilles n’ont pas droit à cette modernisation. Cela est peut-être justifié, mais pourrait être débattu.
                     


                  • delicemetis 23 février 2009 16:08

                    "« Lyannaj Kont Profitasyon », formulation en « créole dragon » et non en langage courant !)" à partir du moment ou il est écrit, cela deviens du créole « hyper-basilectal » (ou creole dragon comme vous dites si bien)


                    • foufouille foufouille 23 février 2009 16:15

                      les prix de ed
                      oeufs x 30 3.09
                      huile de colza 1.55
                      spaghetti bio 2.24
                      lustucru 3.58 le kg
                      camenbert president 1.40
                      beurre gastronomique president 1.75



                        • cyrus972 23 février 2009 18:43
                          Pas mal mais pas parfait.
                          Avant tout, je suis un métropolitain et avec ma femme martiniquaise, nous sommes de petit entrepreneur dans le monde touristique.
                          Pas bcp le temps de développer donc voici mon commentaire "synthétique".

                          La vie est plus chère, c’est vrai. Les causes : importations, voyage des marchandises, octroi de mer.
                          L’octroi de mer est une taxe dont le nom fait réfléchir, ça sent la route des épices, une taxe pour passer l’océan, d’un autre temps, légitimée par le fait qu’elle doit favoriser la production locale donc développer l’emploi, mais surtout pour payer les de fonctionnaires (conseil régional etc.). Rappel, nous avons ici 45 % (record mondial). Pourquoi tant de fonctionnaires. Cependant il est vrai que l’on n’entend pas bcp l’état parler de la prime de 40 % de vie chère accordée à ces employés (les fonctionnaires). Cela confirme bien qu’en aucun cas le pouvoir d’achat est le même ici qu’en métropole.
                           
                          Revenons à l’octroi de mer, cette taxe (qui peut monter à 40% du prix de la marchandise) qui nous empêche effectivement d’acheter par exemple aux Etats-Unis, moins chers et plus proches géographiquement.
                          Quoiqu’il en soit, lorsque j’achète du matériel en France car inexistant sur place, je ne comprends pas pourquoi je dois payer cette taxe, car je ne peux l’acheter sur place !
                           
                          Les patrons n’auraient à mon avis jamais du se contenter de payer au smic par principe. Le smic est un salaire minimum que l’on devrait réserver aux petits jobs seulement mais surtout pas l’imposer par principe. De notre côté, nous ne sommes jamais permis de payer nos « partenaires employés » de la sorte, d’ailleurs à ce sujet, nous les intéressons systématiquement au chiffres d’affaire comme cela se fait dans les pays anglo-saxons. Cela a le mérite de motiver les troupes et de faire du team de la société une famille.
                           
                          Je pense qu’une solution serait aujourd’hui de déclarer les DOM autonomes (comme les iles canaries espagnoles), c’est-à-dire continuer d’injecter de l’argent mais en laissant les DOM avoir leur propres règles. Ce serait à mon avis une solution qui responsabiliserait les antillais.
                           
                          Pour terminer, est-ce que l’intervention tardive de Sarkozy ne serait pas un message pour en arriver justement doucement à cette autonomie ?
                           
                          Pas de polémique dans ce post, juste un avis que je regrette de ne pas pouvoir développer par manque de temps, excusez-moi.
                           
                          Et puis maintenant positivons. Nous sommes assis sur un eldorado économique, une île splendide. Et si nous développions un tourisme de luxe à la Française ? Je vous promets que dans le coin on a des clients.
                           
                          Tropicalement votre
                           
                          Cyrus
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                          • zeuf 23 février 2009 22:49

                            Quelques precisions, voir corrections.
                            1/ Octroi de mer : Il faut preciser que pour la plupart des projets subventionnés par l’Europe ou le Conseil general, l’octroi de mer est exoneré.
                            2/ La question des prix : Je suis Parisien mais j’ai vécu durant près de 3 ans en Martinique et 1an et demi en Guadeloupe. Les prix moyens sont 30% plus chers en Martinique et 35% plus chers en gwada qu’en region parisienne.
                            Pour justifier ma prime de "vie chere" ( et celle de 30 de mes collegues ), a la demande de mon employeur, j’avais du faire une etude comparative en 2005 entre les prix pratiqués a la meme date par des enseignes discount ( leader price ) et de grande distribution traditionnelle ( Carrefour ) entre 3 etablissements de Paris et Banlieue et 3 etablissements antillais de la meme chaine pour exactement les memes produits, meme démarche pour le prix du carburant, eau et electricité et le cout de prestations de services diverses ( Assurances locatives, abonnement internet, location de véhicule ).
                            Cette etude prenait en compte le taux de TVA différent entre la métropole et les antilles.
                            Cela m’avait permis d’obtenir un bonus "vie chère" de 25% en Martinique et de 30% en guadeloupe, le delta étant justifié par la qualité du cadre de vie.
                            Un détail notoire : Je payais 850 Euros de taxe d’habitation par an pour un T2 ( 350 euros en RP ) et 25% d’impot sur le revenu en plus à salaire comparable.
                            3/ Les 40% des fonctionnaires : Le secteur privé applique en moyenne le meme ratio que celui qui m’était attribué.

                            Et pour rebondir sur une des erreurs grossière de votre exposé, je vous cite : "On ne doit pas perdre de vue, par ailleurs, que sous les Tropiques, certains postes de dépenses, parfois très lourds en métropole (comme le chauffage et l’habillement surtout), sont quasi-inexistants.
                            Mon travail de l’époque ( en 2007 ) était de consulter les entreprises pour mettre en place des actions de développement durable, notamment au niveau de la consommation energetique. Hors, la climatisation individuelle, a consommation et production energetique comparable ( nombre de calories/frigories produites par kw consommé ) est plus onéreuse de 25% que dans le cas d’un chauffage central au gaz (toujours lié au surcout de l’éléctricité ). C’est vrai, il est possible vivre sans clim aux Antilles ...comme de vivre sans chauffage en Hiver a Paris.
                            Pour les vétements, effectivement, on peut très bien vivre avec un paréo, une paire de tongs et un Tshirt Marcel, sauf quand on est cadre et que, par respect pour ses clients, on se présente a eux en costume 3 pieces, la également, le meme costume achete dans une enseigne pourtant classique est 30% plus cher que sur Paris.

                            Voila, cela juste pour corriger certaines des erreurs de votre article.
                            Maintenant, je suis également convaincu qu’il y a trop de "Metros" aux Antilles, que désormais les antillais ont suffisamment de ressources humaines disponibles pour que certains postes leur soient dédiés en priorité. J’ai eu l’occasion de rencontrer certains techniciens et ingénieurs locaux et formés localement et leur motivation était impressionnante pour prendre en main leur destin.




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                            • jakback jakback 23 février 2009 22:52

                              @ cyrus,

                              il est évident que le potentiel touristique des antilles est très élevé, malheureusement chaque fois (2) ou nous nous y sommes rendus, les problèmes de personnel et de service hôtelier étaient quotidien (Sofitel Gosier) de plus les deux fois les pompes a essence on connues chaque fois au moins une journée de grève.
                              Un cadre antillais de l’hôtel, devant notre étonnement journalier concernant le service au bar, nous a expliqué qu’il avait beaucoup de difficulté a trouver des barmans, autochtones ceux-ci refusant d’être relégués au rang d’esclaves pour servir les touristes blancs.
                              Si vous avez un avis sur la question je serais heureux de vous lire.


                              • cyrus972 24 février 2009 14:46

                                Cher Jakback,

                                Vous avez raison, le service est mauvais comparé à la République Dominicaine ou Cuba ou Puerto Rico ou...... Nous sommes mauvais, nous sommes français.
                                Notre culture est comme ça. Pour l’exemple, un organisateur de croisières et venue nous voir pour réserver à l’avance pour ses clients américains de passage e Martinique. Ils sont si peu aujourd’hui... La seule condition qu’il m’a demandée est que ses clients ne soient pas mélangés avec des clients français.

                                Pourquoi ? Car les américains qui n’ont que 10 jours de vacances par an veulent en profiter un maximum, faire les fous, se lâcher être des beaufs assumés pour certains, mais surtout ne pas être en contact avec des gens qui râlent tout le temps, qui revendiquent, etc.


                                Pour le staff que vous décrivez dans votre post, il y en a mais ce n’est pas légion, il y a aussi des gens compétents et sympas. Il suffit d’embaucher les meilleurs, ceux qui ont l’esprit ouvert, qui ne mélange service et servitude. Avec les taux de chômage que nous connaissons en France, cela ne pose pas problème.

                                Les stations essence sont souvent vides c’est vrai aussi mais ça, c’est le droit de grève à la Française. C’est culturel.

                                Pour finir, nous sommes allés l’année dernière à Puerto Rico (état américain autonome). Nous passions devant un bar quand un serveur très enjoué est venue à notre rencontre, nous a demandé nos prénoms, nous a convaincu de prendre un verre. Nous avons bu deux bières facturées 2 dollars, nous avons laissé 2 $ de tips. Il était étonné car nous a-t-il dit, les français ne laissent pas de pourboire habituellement. 2 jours plus tard lorsque nous sommes repassés, il nous a reconnu, appelés par nos prénom (eh oui il s’en souvenait) et nous sommes retournés boire un verre et lui laisser son tips.

                                Après discussion, il nous a dit ne pas avoir de salaire et n’être payé qu’au tips, 4000 $ par mois ! Vous avez bien lu.

                                Le résultat est un patron de bar qui n’a pas à payer de salaire car il laisse les tips à ses serveurs (totalement légal aux Etats-Unis), un serveur aux anges car plein de $ à la fin du mois, et pour revenir à votre commentaire, des clients ravis car on les a chouchoutés.

                                Voici un exemple de politique bien adapté au tourisme. Pour l’instant impossible à faire en France.

                                C’est juste mon avis. Pas de polémique.

                                Lire la suite ▼

                              • Lann 23 février 2009 23:03

                                Je suis breton et fier de l’être. J’aimerais que tout le monde comprenne que les normands sont mes cousins et que j’ai des amis guadeloupéens dont les enfants me disent que je fais parti de leur famille et pourtant physiquement je peux vous assurer que je suis le bon arien.
                                Je me demande quand nos cerveaux malades sortiront du sommeil (à l’instard d’HFT) et comment peut-on trouver des arguments pour nier la misère qui est déjà là ou qui nous guéte tous ?


                                • deovox 24 février 2009 00:11

                                  @l’auteur

                                  c’est bien l’article d’un prof ce machin. ça me fait penser à un sketch de Coluche qui parlait d’un prof en ces termes :
                                  "le mec passe son temps à nous vendre de l’intelligence, il a même pas un échantillon sur lui."

                                  Vous parlez d’un sujet que vous ne connaissez pas, êtes-vous déjà venu faire une enquète sur le terrain, sur place ?

                                  quelques exemples de prix relevés dans une grande surface de Basse-Terre :

                                  eau de Matouba. embouteillée à Saint-claude. 1.5l : 0.5€
                                  eau de cristalline, embouteillée en métropole. 1.5l : 0.42€
                                  tomates locales, entre 4.5 et 6€ / kg, quelle que soit la saison.
                                  salade batavia, locale, la pièce : entre 1.5 et 2€ 
                                  émmental : entre 18 et 30€/kg
                                  jambon blanc : entre 16 et 35 €/kg

                                  par contre, le rhum est à 6€ la bouteille d’un litre. Mais ça c’est un autre sujet, dont les pouvoirs publics devraient avoir à s’expliquer dans quelques temps, etrange politique de santé publique.

                                  il est possible de reduire le budget alimentation, à condition de s’approvisionner dans une chaine de superettes de type misérabiliste, dont les magasins sont dans un état effroyable de délabrement et d’insalubrité. par contre pour tout ce qui compose le budget d’un ménage, comme par exemple les fournitures scolaires, les assurances, la téléphonie, les connexions internet, les frais bancaires, l’énergie, l’eau, l’entretien auto, les pièces détachées, les fournitures de bricolage, etc etc, là on est en plein délire. exemple : une revision des 15000km facturée 150€ en metropole grimpe à 340€ en guadeloupe, tarif concessionnaire.

                                  j’habite en Guadeloupe depuis deux ans et je peux vous garantir que la vie est chère. mais si je ne m’abuse, le climat social en metropole n’était-il pas en train de se détériorer à cause du pouvoir d’achat ?
                                  ce qui se passe en France est la même chose qu’ici, sauf qu’ici on a une situation monopolistique débridée avec la bénédiction des gouvernements qui se sont succèdés en France depuis des décennies. ce qui équivaut à un lacher de fauves.

                                  en deux ans, j’ai travaillé avec les guadeloupéens, vécu avec eux, jamais je n’ai souffert de la moindre remarque, de la moindre agression raciale ou xénophobe. en revanche, ce que j’ai appris en vivant ici, c’est que les Antillais, et plus particulièrement les Guadeloupéens, sont prèts à accueillir n’importe qui, à condition que l’invité ne se comporte pas en conquérant. 

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                                  • Shaytan666 Shaytan666 24 février 2009 11:34

                                    à condition que l’invité ne se comporte pas en conquérant.

                                    J’adore cette phrase, je ne sais pas pourquoi  smiley


                                  • Pourquoi ??? 24 février 2009 06:07

                                    @ Deovox

                                    Et comment expliquez-vous le prix de la tomate locale ? Qui s’en met plein les poches ?


                                    Autre question : est-il normal que les régions d’outre-mer soient mono-départementales ?
                                    Et si l’octroi de mer servait à créer des industries agro-alimentaires plutôt qu’à engraisser des fonctionnaires en surnombre ?

                                    Avez-vous une laiterie locale ? Il y a quelques années, des métros avaient tenté d’en implanter une. Auraient-ils été "découragés" ?



                                    • Zadig 24 février 2009 11:03

                                       Bonjour,

                                      Que de contre-vérités assénées dans votre article acerbe. 

                                      Les congés bonifiés ne concernent pas tout les fonctionnaires. 
                                      Le chariot de la ménagère est estimé à 57% plus cher qu’en Métropole.
                                      Le salaire des fonctionnaires n’est pas un facteur de hausse des prix.
                                      Le prix de l’essence super 95 octane était en octobre/novembre de 1 euro 51 centime.
                                      Le litre d’huile mangeable (olive ) varie de 5 à 10 euros selon la qualité.
                                      etc, etc, etc...

                                      Ne vous trompez pas de cible dans votre revendication. Il en va de votre crédibilité...dont vous vous douteez bien qu’elle s’émousse à entendre les propos xénophobes tenus par les Guadeloupéens... 

                                      Zadig 



                                      • bernard29 bernard29 24 février 2009 12:26

                                        les subventions et indemnités ont toujours des effets pervers.

                                         Au bout de quelque temps , on peut même se demander si la chereté des prix n’est pas la conséquence de l’indemnité octroyée pour la compenser. A un moment , il y a course poursuite entre le prix du produit et la subvention. Donc si maintenant on supprimait les idemnités pour "vie chère" aux Antilles, sans doute que les prix baisseraient pour s’adapter aux revenus des clients.

                                        Ainsi lors de la crise de la pêche maritime des années 90, on avait choisi d’accorder des subventions pour l’achat de bateaux de pêche. Que croyez vous qu’il arriva ?? Le prix des bateaux de pêche se mirent à flamber, de telle sorte qu’on pouvait dire que l’aide de survie présentée comme accordée aux entreprises de pêche avait en fait profité aux chantiers navals. Et c’est reparti pour un tour. 


                                        • j.michel j.michel 24 février 2009 15:24
                                          Sur l’octroi de mer, vous dites qu’« il ne manque pas de commentateurs patentés qui en réclament la suppression ».
                                          Dites moi où les trouver, car je trouve au contraire qu’il n’y a aucun débat là-dessus.
                                          C’est quand même un impôt douanier qui nécessite une dérogation de la CEE. En métropole, lorsqu’on a remplacé la taxe sur le chiffre d’affaires par la TVA, c’était une modernisation de la fiscalité. D’ailleurs la TVA, invention française, a été étendue (sans paiement de royalties) à l’Europe. Les Antilles n’ont pas droit à cette modernisation. Cela est peut-être justifié, mais pourrait être débattu.
                                           
                                          voir une proposition de loi de ma composition :
                                           
                                          Plus au fond, le problème est le blocage de l’économie par les békés qui monopolisent tous les leviers économiques : par exemple un martiniquais qui crée une entreprise de transport avec 2 ou 3 camions, s’il est sur la liste noire des békés, il n’aura pas de client (c’est un des effets du cocon dont vous avez parlé dans un article précédent). La concurrence et le libéralisme sont totalement faussés. Et en économie, il paraît que monopole veut dire prix élevés : il faudrait envoyer Attali pour le confirmer.
                                           
                                           
                                           

                                          • usbek 24 février 2009 15:27

                                            Chers commentateurs
                                            Je suis un peu débordé par le nombre et souvent la qualité des commentaires. Je ne puis répondre à tous mais je reviendrai prochainement, si Agoravox le veut bien, sur ces questions dans une perpective plus large car les choses ne semblent pas en voie de s’arranger.


                                            • sissy972 1er mars 2009 17:17

                                              Bonjour
                                              Après avoir lu les réactions dont j’ai apprécié la teneur, j’avais envie d’y aller de mon commentaire.
                                              Il y a quelques années, une radio locale a effectué un sondage auprès de la population concernant l’indépendance de la Martinique. Chacun a donc dit ce qu’il en pensait suivant ses convictions mais celui que j’ai apprécié et jamais oublié venait de ce jeune qui a carrément rétorqué : je veux etre indépendant mais à condition de garder ma carte d’identité française ! cela venait du coeur ou plutôt du porte-monnaie. 
                                              L’indépendance je le comprend car chaque peuple a droit à son identité propre mais seulement il faut pouvoir l’assumer financièrement et lorsque l’on a pas le sourire et l’approche agréable d’un barman d’une île anglo-saxonne c’est dur ! - ceci était pour le tourisme- 
                                               
                                               


                                              • Durand 2 mars 2009 09:07

                                                Ce texte qui se présente comme une correction aux "non-dits et contre-vérités" assénés sur l’outre-mer, est soit un tissu d’âneries tramé par un loufoque, soit une entreprise délibérée d’intoxication. Quoi qu’il en soit, quelques rétablissements s’imposent :

                                                 La fonction publique aux Antilles n’occupe pas 37% mais 26% de la population active. La consultation des données de l’INSEE (Tableaux économiques régionaux de Martinique et de Guadeloupe) aurait évité à notre "correcteur" cette contre-vérité.

                                                L’affirmation préremtoire selon laquelle le surcoût des biens de consommation serait de 15% et non de 40% fait doucement rigoler ceux qui vivent aux Antilles ou même les touristes qui fréquentent ces lieux. Le documentaire de Romain Bolzinger (Canal +) sur la prédation békée en Martinique et le rôle scandaleux joué par ces derniers dans la fixation des prix à la hausse, est un démenti à pareille assertion. Le surcoût est en réalité de plus de 40% si l’on intègre des paramètres comme le transport. En effet, en absence de transports publics dignes de ce nom, la grande majorité des Antillais est contrainte d’acheter une automobile, de l’utiliser au quotidien et de subir la "profitation" de la SARA (importateur-raffineur de pétrole), dont l’enrichissement sans cause a été récemment dénoncé par un rapport officiel.

                                                Par ailleurs, l’histoire des 40% est ici tendancieusement tronquée. Les 40% de vie chère étaient à l’origine une prime raciste attribuée aux seuls fonctionnaires métropolitains. Il a fallu aux fonctionnaires autochtones plus de 2 mois de grève pour qu’ils l’obtiennent aussi.

                                                Beaucoup plus que l’octroi de mer, le surcoût des prix à la consommation réside dans la continuation de fait de la disposition d’Exclusif d’Ancien régime exigeant que "les colonies n’importent que de métropole". Ce principe de mercantilisme colonial, par lequel la société française récupère les sommes qu’elle injecte outre-mer, prive ces départements de l’avantage comparatif qu’ils auraient à importer ailleurs, plus proche et moins cher, dans la Caraïbe ou aux Etats-Unis par exemple.

                                                Le conseil aux domiens d’acheter pour leurs bébés des couches lavables en coton plutôt que des couches-culottes jetables est une loufoquerie de plus. Son caractère grotesque, évident à tous ici, ne mérite pas plus développement.

                                                Enfin, en quoi est-il pertinent dans ce débat de rappeller qu’Audrey Pulvar est la fille du leader indépendantiste Marc Pulvar ? Il s’agit en fait de lui faire un procès d’intention : Serait-elle "contaminée" par les idéaux de son père ?





                                                 

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                                                • domtom98845 2 mars 2009 10:56

                                                  Vous connaissez la fameuse phrase du général de Gaulle qui a précédé l’indépendance de l’Algérie : "je vous ai compris" et bien je crois que ces évènements ont fait comprendre à M.SARKOZY que les DOM devaient évoluer vers un statut d’autonomie identique à la Nouvelle Calédonie.
                                                  Cette proposition vient d’ailleurs d’être faite par Michel ROCARD himself, qui a négocié les accords de Nouméa qui ont mis fin à la guerre civiile.
                                                  M.ROCARD a surtout souligné l’aberration qui consiste à avoir un conseil général et un conseil régional dans chacun des 3 DOM des antilles guyane, ce qui est une source énorme de surcoût en terme de financement et de fonctionnaires payés avec 40%.
                                                  Autonomie cela veut dire une seule assemblée élue localement, appelée congrès et un gouvernement avec des membres chargés de secteurs assimilables à des ministres locaux, l’état ne conservant que les droits régaliens (maintien de l’ordre, armée,...) et l’éducation (en Calédonie à terme lycée et université).
                                                  Le territoire est donc libre de ses décisions financières et les transferts français sont limités au secteur ci dessus. Mais il y a un HIC....la Nouvelle Calédonie a une ressource propre : le nickel. La Martinique ou la Guadeloupe n’ont rien et ce n’est pas le rhum et les bananes qui vont leur permettre d’équilibrer leur budget.
                                                  Alors l’autonomie présentée comme la solution à tous les problèmes se traduira automatiquement par une baisse du niveau de vie, artificiellement créé par les transferts de l’état français, mais au moins cela permettra de responsabiliser les "doudous".
                                                  Quelle seront les autres conséquences :on verra s’accentuer ce que l’on appelle le syndrome des petites iles du pacifique (Samoa, Tongua..) ou de la Corse ; des jeunes jusqu’à 18 ans qui quittent ensuite le territoire pour aller étudier et travailler ailleurs et qui reviennent prendre leur retraite.
                                                  Sans parler des régimes de retraite et de couverture sociale qui sont autonomes et ne sont plus rattachés à la sécurité sociale ; en l’absence de recette propre cela signifie à terme baisse des prises en charge.
                                                  Le mauvais exemple de l’autonomisation : TAHITI : instabilité politque, clientélisme, gaspillage des sommes énormes versées après la fin des essais nucléaires de MURUORA, (hôpital surdimensionné dont le budget d’exploitation n’est pas financé...).
                                                  Entre ces deux extrêmes les Antilles sont elles assez mures politiquement pour construire leur autonomie ; il faudra aussi renouveler le personnel politique et ce n’est pas le poujadisme du LKP qui leur permettra d’évoluer.

                                                  Lire la suite ▼

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