Je trouve tout à fait compréhensible la mise au point souhaitée par l’auteur de l’article, dans la mesure où les discours de Melle Boutelja sont marqués par une sorte de pensée unique, qui veut que tout Français soit, de naissance, et dans son être même, un raciste qui s’ignore plus ou moins - du moins si l’on en croit Houria Boutelja, qui affirme : " l’esprit colonial, toujours vivace, continue d’imprimer l’inconscient français".
Avec un raisonnement pareil, il devient très difficile d’avoir un débat rationnel, c’est l’équivalent de la discussion de comptoir genre : " de toute façon, je sais bien ce que vous pensez". Fort heureusement, Houria n’est pas une râclure de bistrot souchienne éructant des sottises entre deux pastis, c’est une charmante jeune femme, que l’on écoute donc avec intérêt.
Néammoins, si on suit sa logique, les principes et les valeurs républicaines, particulièrement la laïcité ne peuvent jamais être soutenus ou argumentés de bonne foi : fin de la discussion.
C’est ce qui ressort d’une partie plus longue de son discours " il ( l’inconscient français, toujours) invoque constamment les grands principes qui fondent la République, mais préside à toutes les entreprises politiques qui disqualifient les fils et filles d’indigènes et valorisent un républicanisme franco-français prétendument universaliste. Ainsi, le corps des musulmanes, écartelé au nom des nobles principes de la République, s’est peu à peu défiguré, perverti en banal objet médiatique, figure repoussoir d’une idéologie franco-centrée décidément incapable de penser l’altérité et de penser sa responsabilité dans ce qui fait l’autre et son identité contrariée."
Poussant le bouchon un peu plus loin, Houria Boutelja semble songer très sérieusement à "rééduquer" une société occidentale réfractaire -consciemment ou non - à son nouvel évangile. Le terme "rééduquer" est loin d’être neutre, il nous promet bien des choses dans le domaine de la liberté de penser.
Et quelque chose d’extrêmement réfractaire en moi lui répond " Tu peux te lever de bonne heure pour me rééduquer, ma chère enfant ! "