Ah, la merveilleuse science divinatoire des journalistes financiers épris de démocratie !
Ah ! La société idéale, pétillante et totalitaire, où l’humain n’apparaît que vêtu de son trois-pièces de décideur dynamique, et dans lequel il est normal qu’un PDG gagne en un an l’équivalent de quatre siècles et demi de salaire au Smic. Le week-end, « Goût de luxe » lui raconte le meilleur importateur de cigares, les villas de rêve dans lesquelles il faut absolument « investir », les bons plans pour acheter une Rollex d’occase, ou bien encore, « après avoir fait la fête, comment malgré tout rester beau ».
Ah ! La société idéale, où on se laisse bercer par la chorale des prêcheurs psalmodiant en boucle « rentabilité », « parts de marché », « valeurs boursières », « consommateurs ».
« La France possède le potentiel nécessaire pour retrouver une croissance de 3 % et le plein-emploi dans les cinq ans à venir. […] Il y a quatre leviers simples à actionner : fiscalité simplifiée, libéralisation du marché du travail, réforme de l’État, réorientation de la protection sociale vers l’activité. » Nicolas Baverez, L’Express, 12/01/2006
« Le maréchal Pétain, nouveau vice-président du Conseil, est le plus glorieux des drapeaux. […] La France se ressaisit. Ce redressement est gage de la victoire. » Journal des Finances 24/05/1940
« Entre 1942 et 1945, la Bourse américaine a crû de 100 %. » Le Monde 23/09/2002
« On achète au son du canon, on vend au son du clairon. » Jean-Pierre Gaillard France-Info, (mars 2003)