• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Epeire

sur La spéciation, et le flou du concept d'espèce


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Epeire 2 mars 2009 21:24

Merci, je n’attendais plus de commentaire sur cet article depuis le temps et ça me fait plaisir de vous y voir :)

Une question pourquoi la création des espèces a-t-elle choisi en général deux sexes pour générer sa succession ? Je viens de (re)voir la banane qui a les deux sexes sur la même plante. La banane, plus grande herbe sur terre m’était-il rappelé. N’aurait-il pas été plus facile de généraliser ce procédé « hermaphrodite » pour assurer ? Cette rencontre reste tout de même trop fortuite dans la nature.

La sexualité permet d’augmenter la diversité "intra-spécifique" en multipliant les combinaisons de gènes possibles : ce brassage augmente le nombre de gènes hétérozygotes et les associations entre gènes différents.
Si l’on se reproduisait uniquement par autogamie (autofécondation, le pollen et l’ovule provenant du même individu), les calculs (purement mathématique) montrent qu’on aboutirait à une population presque exclusivement autozygote, et donc une plus grande probabilité d’avoir des maladies génétiques récessives ou plus simple une moins bonne résistance aux pathogènes (qui continue de s’adapter eux aussi en testant de nouvelles combinaisons ! Les bactéries s’échangeant du matériel génétique hors fécondation, et à l’intérieur d’une cellule les virus peuvent parfois intercepter d’autres gènes)
Cela dit la reproduction sans sexualité/autogamie/inceste très proche est une stratégie parfois adoptée, mais c’est plutôt des exceptions.

Le plaisir ? Il faut bien que quelque chose pousse les bestioles à se rapprocher les unes les autres. C’est un peu la "carotte". Mais très peu d’espèces ont une sexualité hors période de fécondité. Les seules exceptions qui me viennent à l’esprit sont l’être Humain et le Bonobo, où le plaisir sexuel a clairement une fonction sociale (ne serait-ce que souder les couples pour qu’ils restent s’occuper des bébés ensemble). On pourrait même dire que ce n’est pas coucher hors pour faire des enfants qui rapproche l’humain de l’animal, c’est plutôt l’inverse !

migrer : En effet, c’est un pari, mais prit différement selon les espèces : il y a deux stratégies pour les êtres vivants, dites "r" et "k" : la "r" fabrique beaucoup de petits/de pollen/de gamètes (pour les espèces marines) en y investissant peu de ressources. Beaucoup meurent mais il y en a toujours quelques uns qui survivent, même si ce pourcentage nous semble minuscule.
la "k" est la situation inverse : très peu de petit mais dont les parents vont s’occuper très longtemps.

Mine de rien, la stratégie "r" permet de gâcher de nombreuses graines qui vont se disséminer au vent sans que la pérennité de l’espèce soit mise en danger. Si ça ne marche pas, eh bien la sélection naturelle s’applique : les graines moins nombreuses avec plus de ressources sont avantagées et vont souvent moins loin.

Muter : pourquoi muter ? j’ai envie de répondre : "parce que". Ce ne sont pourtant pas les systèmes de correction dans les cellules qui manquent.

Sélection naturelle : C’est finalement un principe très simple mais on lui fait porter un mysticisme un peu superflu. Ce qui va se passer avec les OGM est très intéressant. Des bouts de réponse sont déjà connu (par exemple, le pollen des mais et blé se passent d’insecte et se propage sur de longues distances...ça on le savait bien avant les études sur les OGMs)

Dérive génétique : il ne faut pas la comprendre au sens "degenerescence", seulement perte d’allèles, qu’ils soit bon ou mauvais (enfin, s’ils sont vraiment bon ou vraiment mauvais, la sélection naturelle s’exerce, mais dans les toutes petites populations la dérive est parfois la plus forte). Elle est le reflet d’une population de petite taille.

Pourquoi n’avoir pas améliorer toujours plus pour arriver à un être parfait ? Parce que la nature est aveugle aux concepts de bien et de mal, parce que la planète évolue en permanence et qu’il faudrait une stase éternelle pour parler de perfection. (à ce propos, faites l’expérience de mettre un requin blanc dans la jungle du Cambodge et un tigre du bengale dans l’océan, et observez la perfection de leurs techniques de chasse...) De plus, les mutations étant aléatoires, on ne peut tout simplement pas tirer toutes les bonnes cartes.
L’humain n’est pas si mal doté que ça : saviez vous que nous étions parmi les seuls mammifères avec les autres primates à avoir une vision trichromatique ? Nous avons gagné un pigment rétinien que les autres n’ont pas, ce n’est déjà pas si mal.
Quand à notre manque de protection, hum, si nous sommes là à papoter, c’est que finalement on a très bien su s’en tirer, non ?

On a commencé à donné des noms latins grâce à Linné parce qu’on voulait tout connaître. C’était l’époque des lumières et des encyclopédies après tout. Avant, le nom avait un but utilitaire et en cela il était insuffisant. Une anecdote : un chercheur en expédition en papouasie début XXeme a comparé les espèces d’oiseau qu’il avait nommé aux mots utilisés par les indigènes : ils y en avait autant de chaque côté. Pourquoi ? Chaque oiseau avait besoin d’être défini pour parler de sa saison de chasse, de ses moeurs... Et on parle d’une centaine d’espèces. Par contre, ils n’avaient qu’un seul mot pour les papillons, forcément, ça ne "servait" à rien...

Notre rôle sur Terre ? Bonne question... Je crois qu’on devrait éviter le finalisme en écologie comme en évolution : nous ne voyons que les situations stables, les autres ayant disparu car non viable. Notre rôle est donc ce que nous en faisons. J’ai un article en préparation portant entre autre là-dessus (je le soigne car il m’a l’air un peu polémique et moins comique, donc j’essaie de limiter la casse)


A bientôt smiley


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès