• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de François Poulain

sur HADOPI, ou un Hommage Absurde et Désespéré aux Obsédés du « Piratage sur Internet »


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

François Poulain François Poulain 2 mars 2009 23:07

Je réponds dans l’ordre :

  1. Je ne sais pas quels sont les besoins de l’industrie, mais il est clair que le payement à la copie est un dogme avec lequel il faut rompre.
  2. Sur le deuxième point, je n’en doute pas. Je pense même à titre personel qu’elle devrait franchement se recentrer sur se sujet, plutôt que de se méler des sujets qui ne sont pas les siens.
  3. Le sujet est vaste et mériterait un livre. Philippe Aigrain fait des propositions dans le sien, de livre que je vous invite à découvrir. Bien sûr on pourra toujours trouver des points à corriger/discuter, ainsi que des cas particuliers, je n’en doute pas. Ceci étant, tant qu’il n’y aura pas une concertation honête et consentuel sur le sujet, il n’est pas près d’évoluer.
  4. Vous semblez ignorer monsieur qu’il est impossible de controler la copie dans l’environnement numérique, sans faire appel à des moyens horriblement intrusifs. C’est pourquoi je dénonce le "dogme" de la copie à l’unité. Encore une fois, c’est difficile d’expliquer ça dans un petit article d’actualité (je l’aborde rapidement dans le dernier paragraphe), mais tous les experts compétents et non corompus vous répondront la même chose sur le sujet. Pour faire vite (mais au prix de la caricature), disons qu’il y a deux cas possibles pour éviter la diffusion de masse dans l’environnement numérique : (i) empêcher la reproduction ou la représentation (du client vers le serveur) : c’est comme si dans la rue on vous empéchait de détourner le regard pour voir un film à travers une vitrine : c’est abusif. (ii) empêcher la redistribution (du serveur vers le client) : c’est socialement innaceptable, car lorsqu’un ami vient vous voir, s’il vous demande une copie alors vous tombez dans le dilemme suivant : soit faire la copie et rompre le contrat de licence ; soit refuser la copie et porter atteinte à votre relation. L’expérience montre que les gens préfèrent rompre le contrat de licence. Pour ces raisons que j’ai *très rapidement* présenté, je déduit qu’il n’est pas souhaitable ni raisonnable de chercher à continuer de controler la copie (ça fait quand même des années qu’il y a echecs sur echecs dans cette direction), et qu’il faudra un jour, en toute intelligence, chercher quelque chose de plus approprié.

En espérant avoir répondu à vos intérrogations.
François

Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès