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Commentaire de Muadib

sur Les femmes et les enfants d'abord


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Muadib 4 mars 2009 22:32

Au niveau des montages, ils ne sont pas en soi compliqué.

La manière dont ces produits dérivés sont construits est diaboliquement simples ( Lire "UBS, les dessous d’un scandale", une très bonne vulgarisation des dits produits).
J’assimile cela à un boucher qui coupe en tranche le jambon du crédit...
Il décide ensuite que certaines tranches sont moins spéculatives que d’autres car elles seront remboursés en première en cas de problème.
Et ainsi de suite jusqu’aux tranches les plus spéculatives.

Arrivent alors les agences de notation qui font confiance aux dires de la banque "affaire" qui a fabriqué ces produits...Pourquoi diable ne pas leur faire confiance ? hein ? Franchement ?
Du coup, les meilleures tranches sont cotés AAA, et les plus basses BBB ou autres joyeusetés.
Du coup, on se base sur ces notations pour définir le risque de défault de ces produits.

Et dans le cas AAA, cela équivaut à des obligations d’état. Safe de chez Safe.

Du coup, on en prend des tonnes, on fait grossir le bilan, et on augmente artificiellement le rendement en jouant sur les ratios de solvabilité dont le calcul se faisait en "pondération du risque" ( là encore, une connerie majeure lorsqu’on laisse ce calcul à ceux là même...qui sont concernés par ce dit calcul).

Oui mais voilà, lorsque le jambon est un peu malade, cela passe encore...Mais la bactérie se propage...La tranche AAA porte sur le même jambon que la tranche CCC ultra-spéculative...Correlation nous voilà !
La bulle explose.
Les tranches AAA ne valent plus rien.
Les agences de notation se réveillent et balancent tout ca en actifs pourris.
Tout le monde panique...


Haaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa.


Tout le monde sauf quelques traders futés qui ont senti venir le retournement du marché début 2007.

Mais si le département risque avait fait son travail...Il aurait directement compris que les outils mis en place n’empêchaient pas que les différentes tranches étaient plus qu’artificielles. Que le sous-jacent concerné était le même et qu’en cas de problème, il y avait très peu de marge pour protéger les tranches supposées "sûres".

Et le bon sens aurait aussi dû jouer rapidement...Un produit qui offre un très haut rendement pendant x années ne peut pas avoir le même niveau de risque d’une obligation d’état.

Les factures doivent être payées en effet.
Mais je pense que celles-ci s’étaleront plutôt dans la durée et que l’effet de cette crise sera résorbé par les banques petit à petit en jouant sur leurs activités fiables pour payer les pots cassés.
On peut le regretter, mais c’est cela ou la faillite du système.

Je doute personnellement que la faillite du système soit une solution. Mais sait-on jamais ? smiley



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