@ceux qui ignorent la réalité des discriminations sexistes :
La brusque montée du chômage depuis la fin 2008 touche moins les femmes que les hommes, mais gare à la tentation d’y voir un début d’égalité entre les sexes sur le marché du travail.
La crise vient en fait souligner les formes atypiques du travail chez les femmes - temps partiel, contrats courts - et risque même de remiser au placard l’ambition affichée du gouvernement de parvenir à l’égalité salariale en 2010, redoutent Hélène Périvier et Françoise Milewski, économistes à l’OFCE.
Le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de 15,4% en janvier en France par rapport au même mois de 2009, mais avec une augmentation qui a été de 21,8% pour les hommes contre 8,7% pour les femmes, montrent les dernières statistiques de Pôle Emploi et du ministère de l’Economie.
Au quatrième trimestre 2008, selon des données publiées jeudi par l’Insee, le taux de chômage des hommes a augmenté de 0,6 point à 7,6% alors que celui des femmes a enregistré une hausse de 0,4 point, à 8,8%, pour un total national de 8,2%.
"La crise n’a pas les mêmes effets sur l’emploi des hommes et celui des femmes," constatent les deux économistes dans un article intitulé "Femmes au bord de la crise économique".
Les destructions d’emploi causées jusqu’ici par la récession se concentrent essentiellement dans les secteurs de l’industrie et de la construction, où les femmes sont moins présentes.
Les services, source principale d’emplois pour les femmes, ont été jusqu’à présent épargnés mais leur tour viendra, et les femmes seront en première ligne puisque l’évolution de l’emploi ces derniers mois montre que les entreprises se séparent d’abord des intérimaires et contrats courts.
TEMPS PARTIEL ET SOUS-EMPLOI
"Les femmes sont davantage concernées par le temps partiel et les contrats précaires, elles vont donc être tout particulièrement atteintes par les fins de contrats et leur non-renouvellement," notent Françoise Milewski et Hélène Périvier.
"Par ailleurs, elles pourraient être davantage concernées par les réductions d’horaires, donc le sous-emploi, et qui dit réductions horaires dit réductions de salaires. Ce sera le pendant de la moindre atteinte par le chômage."
De plus, craignent les deux chercheurs, la crise risque de reléguer au second plan la question de l’égalité salariale.
Il y a un an tout juste, le gouvernement annonçait que les entreprises qui ne seraient pas engagées dans une démarche égalitaire à la fin de 2009 seraient sanctionnées financièrement en 2010.
Le président Nicolas Sarkozy affirmait que l’égalité salariale homme-femme devait être "une fois pour toutes atteinte" et son ministre du Travail d’alors, Xavier Bertrand, assurait qu’on n’en parlerait plus dans deux ans.
Le projet de loi qui devait concrétiser ces avancées tarde à arriver devant le Parlement, en raison d’un ordre du jour trop chargé, et le conseil des ministres de mercredi vient seulement de décider qu’une concertation avec les partenaires sociaux serait engagée cette année sur les moyens d’appliquer et d’adapter les règles actuelles, "ainsi que sur les sanctions susceptibles d’être envisagées."
UN ÉCART DE SALAIRE DE 25%
"Qu’en termes prudents cela est dit," regrettent les deux chercheurs de l’OFCE. "L’idée d’une sanction financière doit désormais en effrayer plus d’un car l’heure est à aider les entreprises, non à les pénaliser."
L’écart de salaire entre hommes et femmes s’est stabilisé autour de 25% depuis le milieu des années 1990.
Selon une étude de l’Insee en 2006, il provient pour les trois quarts des différences de structure des emplois, le facteur le plus important étant la durée du travail, alors que le niveau moyen d’éducation des femmes a dépassé celui des hommes.
"La question du temps de travail est toujours masquée dans les statistiques, et on peut aussi s’interroger sur les notions de temps partiel choisi ou subi," déclare Hélène Périvier, interrogée par Reuters.
Selon diverses enquêtes, 85% des emplois à temps partiel sont pourvus par les femmes et plus d’une femme salariée sur quatre perçoit un bas salaire, contre à peine un homme sur dix.
Hélène Péruvier juge que la "déstructuration du marché du travail", en introduisant flexibilité et précarité, a fragilisé les femmes et elle craint un nouveau recul avec la crise.
"Développer le temps partiel permet de faire d’une pierre deux coups, cela apporte une bouffée d’air au marché du travail et puis on dira qu’on permet ainsi de concilier vie familiale et vie professionnelle, comme si cette conciliation ne devait être opérée que par les femmes."
"C’est comme pour le congé parental, ce sont des mesures à cheval entre politique familiale et politique de l’emploi mais dont le coût est toujours supporté par les femmes alors qu’il doit être mutualisé dans le couple, dans la famille, et dans la société tout entière."
Edité par Sophie Louet
10/03 20:23 - Neris
Je travaille dans le social et l’insertion. Croyez-moi, le Smic horaire et le temps (...)
10/03 20:13 - Neris
Renvoyer les femmes au foyer ! Vous n’y êtes pas du tout. L’obsession de (...)
09/03 11:43 - Christoff_M
vous pouvez rajouter la photo l’age et le sexe !! vous pouvez faire des lois !! ça ne (...)
09/03 00:49 - gaiaol
Hé les chicas... Vive la solidarité féminine... on sent comme un vecu là... carnac, (...)
08/03 08:52 - frédéric lyon
Croyez moi, une femme de QUARANTE ans qu’on vient de laisser tomber est bien (...)
08/03 08:44 - frédéric lyon
Mais non Archibald !! Je vous ai dit qu’il fallait changer de femmes tous les dix (...)
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