idée amusante mais qui semble un peu anachronique à l’heure de la glorification de la libre entreprise. Qu’importe, essayons de la prendre au sérieux. Premièrement, ce n’est pas une mesure a priori neutre en terme de compétitivité, à moins de supposer que ce douzième salarié n’apporte rien à l’entreprise (puisque, à masse salariale inchangée, l’entreprise augmente ses ressources humaines). Elle est donc clairement positive en terme de compétitivité, au moins à l’international. D’où la possibilité de demander à l’entreprise de participer aussi à l’effort (pas de raisons que seuls les salariés réduisent leurs revenus). Cependant, l’un des principaux problèmes de cette mesure, c’est qu’elle n’oblige en rien les entreprises dans le temps : en effet, qu’est-ce qui garantit que l’entreprise, ayant profité de la baisse providentielle des salaires, ne va pas licencier quelques années plus tard ? Si l’on veut pouvoir contrôler cela, il faut mettre en place une procédure d’autorisation administrative des licenciements, et revenir ainsi à une économie très administrée (ce qui n’est, in fine, peut-être pas si bon que cela pour la compétitivité nationale...). Et selon quels critères décider de la validité d’un plan de licenciement ? Deuxième problème, et pas des moindres : qui est prêt, parmi les salariés de ce pays qui gagnent plus de 1500 euros, à diminuer son salaire, même de façon progressive, en tablant jusqu’à 20% (vu la proportion de smicards, votre mesure correspond au moins à ce taux pour de nombreux salariés). Qui va voter en ce sens ? Et les syndicats dans tout ça, n’appeleraient ils pas à la grève générale ? (et ils auraient raison) Quid du financement de la mesure dans les entreprises où la majorité des salariés est au SMIC ?
Conclusion : cette mesure n’est ni faisable politiquement, ni souhaitable économiquement (à moins que quelqu’un me démontre le contraire)
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