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Commentaire de maharadh

sur Journée internationale DES femmes contre la journée de LA femme


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maharadh maharadh 7 mars 2009 19:27

@Pigripi,
Oui, je connais ce mythe je vous joint des extraits d’un texte traduit de l’anglais .

A côté du panthéon principal s’active une foule de démons, le plus souvent sans attributions bien définies, qui ne nous sont connus que par leurs incantations. Ils sont souvent considérés comme des esprits du vent et de l’orage.

Le démon mâle Lilû, héritier du Lil sumérien, est un esprit de licence et de lascivité, séduisant les femmes durant leur sommeil. Lilitû, ou Ardat Lili (servante de Lilû), joue vis-à-vis des hommes le même rôle funeste. C’est une vierge inassouvie, ravisseuse nocturne, qui attaque les hommes mariés et leur foyer.
La nature plurielle de ces démons préfigure la descendance plurielle de Lilith, ainsi que sa multitude de nom.

La démone sumérienne Lamme est très proche de Lilith en de nombreux points. Lamme (akkadien Lamashtu), fille de An, a 7 noms, plus de nombreux titres. Elle apparaît dans les textes les plus anciens de la première dynastie babylonienne, et gagna l’Assyrie.

La Lilith juive et chrétienne

Lilith n’est mentionnée qu’une seule fois dans l’Ancien Testament, en Isaïe 34, 14. Les traducteurs de la bible de Jérusalem rajouteront une référence à son nom au texte original dans Job 18, 15.

Lilith est parfois traduit en Lamia. Elle est considérée par les érudits comme une créature nocturne, souvent représentée par un chat-huant, dont les cris symbolisent la désolation des contrées maudites.

Dans les traditions populaires, Lilith met en péril les femmes en couches dont elle dévore les enfants. Elle y est un esprit nocturne et volant.

Lilith est citée à maintes reprises dans le Talmud et le Zohar.
Dans le Testament de Salomon, elle erre la nuit rendant visite aux femmes en couches et s’efforçant d’étrangler leur enfant nouveau-né. Dans ce livre se trouve aussi l’histoire de la rencontre entre le prophète Elijah et Lilith.

Lilith est aussi la profanatrice de la semence humaine. La semence que répand à terre la masturbation féconde Lilith et lui engendre des fils. Elle provoque les hommes à des pratiques sexuelles illicites. Le Zohar contient des incantations pour éloigner Lilith du lit conjugal.

Lilith passe pour être l’une des quatre mères de démons, avec Agrat, Mahalath et Naamah. Elle règne sur Rome, les trois autres ayant reçu Salamanque, l’Égypte et Damas.

Ni le Nouveau Testament ni la tradition chrétienne ne parlent expressément de Lilith, mais on sent sa présence dans des allusions. (Par exemple le démon de Midi dont parle le Psaume 91). Les prostitués du "Jugement de Salomon" dans le Livre des Rois seraient, pour beaucoup de kabbalistes modernes, ainsi que suggéré dans le Zohar, Lilith et Agrat.

La Genèse parle de deux créations de l’homme.

D’abord Dieu créé l’homme et la femme à son image : "Dieu créa l’homme à son image. A l’image de Dieu Il le créa. Homme et Femme il les créa."

Plus tard dans le récit, il est dit que Dieu modèle l’homme avec de la glaise et qu’il lui insuffla la vie. Plus loin encore, la femme est faite à partir d’une cote d’Adam.

Les rabbis ont avancé maintes explications pour expliquer cette contradiction. L’une d’entre elle dit que Adam aurait été créé initialement androgyne, et cet être bisexué aurait été séparé en homme et en femme.

L’Alphabet de ben Sirah introduit la légende de Lilith comme première femme d’Adam. Cette légende doit être beaucoup plus ancienne que cette transcription par écrit.

Lilith rencontra plus tard Samaël, maître des anges déchus. Il s’accorde avec elle sur l’égalité des sexes, et s’installe avec elle dans la Géhenne. Elle vouera une haine mortelle à Ève. Une tradition tardive l’identifie au serpent tentateur.

Elle demeurera la dame des douleurs, son esprit de vengeance fait planer sa menace sur les bonheurs licite. La multitude démoniaque des descendants qu’elle engendrera avec Samaël peuple la terre. Sa présence et sa puissance effraient et séduisent.

Lilith la maudite remplira dans le monde des ténèbres une fonction homologue mais négative de celle que remplira la Shekhina , la Divine Présence , dans le monde de la Sainteté.

Une tradition juive rapporte qu’après la mort d’Abel, Adam cessa de connaître sa femme. Il aurait été fréquemment visité durant son sommeil par des esprits féminins, ce qui a engendré des nuées d’esprits et de démons dotés de pouvoirs particuliers. Il ne sont pas tous maléfiques, comme le montre la légende de Rabbi Hanina.

 Parentes gréco-latines

Gallû, sous le nom de Gélô, en compagnie de Lilith et Lamme, elle-même appelée Lamia, vont hanter les mythes grecs.


 Cousinage européen

Tout au long du moyen age, la démonologie chrétienne a connu des Gilou, Gellou, etc.

La légende de Gerbert d’Aurillac, pape Sylvestre II (999, 1003) : étant jeune, il croisa une jeune fille très belle qui en échange de sa confiance lui promis son corps, ses connaissances magiques et sa richesses. Il accepta, et devint rapidement archevêque de Reims, puis de Ravenne, et enfin Pape. A sa mort il confessa ses pêchés.

Au XVI siècle en Europe centrale, on éveillait les enfants au berceau qui souriaient dans leur sommeil : on craignait qu’ils ne jouent avec Lilith et que celle-ci, les ayant ainsi séduits, ne les emporte avec elle.

Les puits, avec leur connotation si profondément féminine, sont les habitations privilégiées des serpents, des dragons, des basilics et des vouivres qui, le plus souvent, incarnent des forces maléfiques.

Les vouivres, liées à la vipère, sont des habitantes de puits. Ce sont les descendantes directes des Gorgones. Elles dévorent les enfants, et ont une unique pierre précieuse (diamant) au milieu du front à la place d’yeux qui leur sert aussi à fasciner ses proies.

Mélusine

Récit de Mélusine dans la Chronique de Mélusine de Jean d’Arras, au XIV siècle :

Le roi Elinas d’Albany a perdu sa femme. Il est attiré au bord d’une fontaine par le chant de la fée Pressina, dont il tombe amoureux. Il l’épouse à la condition qu’il ne lui rendra pas visite à l’époque des ses couches. Bientôt Pressina donne naissance à trois filles, Mélusine, Mélior et Palatine. La joie de la nouvelle fait oublier au roi l’interdit et il rentre dans la chambre de sa femme. Elle se saisit des enfants et s’enfuie sur l’île de Céphalonie. Elle raconte à ses filles comment, sans la perfidie de leur père, elles auraient pu être heureuses. Elles décident alors de se venger : elle réussissent à l’enfermer. Mais Pressina est courroucée et punit Mélusine de son initiative en transformant en serpent le bas de son corps depuis la taille. Ce maléfice serait actif chaque samedi, et elle ne pourrait être mariée que si son mari accepte de ne jamais chercher à la voir ce jour là.

Mélusine s’en va en France. Elle arrive dans la forêt de Coulombiers en Poitou où les fées de la région la choisissent comme reine. A la Fontaine des Fées elle rencontre le chevalier Raimondin, qu’elle épousera sous les conditions prévues. Elle utilisera sa magie pour lui apporter fortune et puissance, et bâtira un château à Lusignan. Cependant tous ses enfants ou ses réalisations présentent toujours quelques difformités ou défauts. Le doute s’installe dans l’esprit du père, qui finit par chercher à la voir un samedi. Il la verra sous son apparence monstrueuse, mais tente de garder le secret. Mais ce secret finira par être révélé et Mélusine s’en va en volant. Elle apparaîtra, tant que son château restera debout, peu avant la mort de chaque sire de Lusignan.

 Aïcha Qondicha

Aïcha Quendicha (Kendicha), aussi nommée populairement Lalla Aïcha, Aïcha soudaniyya, Aïcha l’gnaouia, qu’au moins une personne dans chaque famille aurait rencontrée, est décrite comme une femme fascinante mais aussi terrifiante. Vêtue de somptueuses toilettes, elle peut cependant cacher des seins pendants et des pieds de chamelle (ou de chèvre, ou de mule). Inlassable séductrice, malheur à celui qui couchera avec elle sans avoir découvert son identité ou s’être protégé en plantant un couteau dans la terre, elle détourne quantité d’hommes qui sont ainsi voués au célibat ou, s’ils sont mariés, voient leur vie conjugale frappée par la mésentente, l’impuissance, la maladie, la stérilité etc.

Aïcha Quendicha est une figure complexe qui condense non seulement les fantasmes masculins projetés mais aussi les fantasmes féminins ; de la mère phallique et castratrice sous l’angle de la sorcière à la maîtresse idéale sous celui de la beauté fatale, celle dans laquelle on se perd, elle peut aussi représenter la rivale invisible. Son époux "officiel", le djinn Hamou Qiyu, peut paraître un peu effacé malgré ses affinités avec les abattoirs, le sang et les bouchers.

A l’origine personnage historique (elle aurait mené une résistance contre des colonisateurs portugais), elle est devenue un des djinn les plus importants du Maroc en s’appropriant les attributs de la déesse de l’amour Astarté, qui était vénérée par les Cananéens, les Hébreux et les Phéniciens.

Elle est très crainte, bien que parfois elle puisse apporter protection.

Lilith est un avatar temporel, spatial et culturel d’une figure mythique peut-être universelle, et en tout cas antérieure. Lilith et tous les autres avatars forment un éclatement culturel de cette figure primitive imaginaire plus riche et plus essentielle encore.

Comme Lilith, la civilisation technique se révèle simultanément séductrice et terrifiante, prolifique et stérile. Dans le même temps qu’enseignant la parole, elle engendre la violence.

La haute technologie engendre l’urbanisation et la désertification des campagnes, forme de stérilité. L’urbanisation délirante engendre ségrégation sociale, elle même source de frustration et d’angoisses.

Source : www.systerofnight.net/religion/index.html







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