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Commentaire de Daniel RIOT

sur Sarko-Sego : le tandem de la décadence...


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Daniel RIOT Daniel RIOT 27 octobre 2006 16:38

Ayant le gout des débats (et de la contradiction) je ne résiste pas au plaisir de reproduire ici un mail que m’adresse un ami du PS , supporter de ségolène...Je ne partage évidemment pas son « ségolènisme », mai son analyse vaut lecture. Comme les textes qu’il publie sur son site d’ailleurs...

http://pheisserer.org

Nos débats entre socialistes deviennent passionnés.

Mais au lieu de nous en féliciter, nous nous en inquiétons :
- Il est vrai que la passion est souvent mauvaise conseillère.
- Il est vrai que la passion peut déboucher sur une forme de fanatisme - cette illusoire possession de la vérité qui fait l’on s’autorise à l’imposer à d’autres, parfois au prix de comportements violents... cris, chahuts, huées.
- Il est vrai que les militants que nous sommes n’avons pas encore l’habitude de débattre sereinement.
- Il est vrai que certains d’entre nous persuadés de détenir la vérité n’hésitent pas à siffler celui qui pense autrement.....

Bel esprit de tolérance ! Bel exemple pour nos concitoyens !

Diable, combien de temps nous faudra-t-il encore avant de savoir exprimer nos désaccords sans nous en prendre aux personnes, nous qui n’hésitons pas à faire la leçon à ceux qui confondent les registres de la critique et de la condamnation.

Que les donneurs de leçons incapables de se regarder en face me fatiguent !

Mais il me les faut respecter....

Non pas en les ignorant comme c’est d’habitude la coutume mais en esssayant de comprendre ce qui les inquiète tant.

Un article récent du Monde le rapporte explicitement.

A trop faire confiance au peuple, la démocratie peut se convertir en démocra-ture.

Mais pour autant l’assertion opposée est également vraie.

A ne jamais faire confiance au Peuple, on est dans la dictature.

Alors ne simplifions pas les débats !

Il n’y a pas de forme idéale de gouvernement, ni de gouvernement idéal. Certains seulement sont meilleurs que d’autres, encore est-il de leur honneur de pouvoir le démontrer.

Car, dans le fond, nous tatonnons pour nous donner la forme de gouvernement la plus conforme/adaptée/respectueuse à/de l’esprit du temps.

Et à ce titre, je pense que Ségolène a bien compris que les citoyens Français ne se satisfaisaient plus de donner un blanc-seing à des élus qui ensuite n’en feraient/font qu’à leur tête.

Trop d’exemples récents en attestent. (Voir les défaites électorales des 25 dernières années qui sont autant de désaveux).

Que faire ?

Chacun avance ses propositions.

Ségolène aussi.

Elle se propose de prendre (davantage) en compte l’avis de la majorité avant d’agir...

Où est le scandale !!!!

Que cette façon de faire puisse, en droit et en fait, être à l’origine de dérives, nul n’en doute.

Mais ne faisons pas comme si cette « nouvelle » façon d’agir, au cas où elle ne resterait pas lettre morte, ne serait pas encadrée et bornée par de multiples gardes-fous.

La France est et restera un pays de droit.

Si elle devait être votée par des élus (je répèye votée par élus), elle le sera en vertu de sa compatibilité avec toutes les sources du droit.

Alors pas de psychose !!!

Dans le même temps, on est en droit de se demander qui se satisfait encore du système représentatif ?

Certainement pas le militant....

En effet, les cris de certains de « nos » camarades n’expriment-ils pas, à leur manière, quelque chose de ce désir d’être associé au processus décisionnel !

Dans ce cas, n’est-il pas surprenant que ces militants qui refusent - ce qui est leur droit - l’idée de jury populaire se comportent tel un populiste jury impopulaire.

Pourquoi n’argumentent-ils pas !

Et surtout pourquoi ne prennent-ils pas la mesure du fait que les élus, in fine, conserveront la maitrise (voire la retrouveront) de l’action ?

Ne serait-ce pas par manque d’habitude !

Qui est le plus à plaindre ?

Celui qui est chahuté ou celui qui chahute !!!! ( Question de Professeur ...évidemment)

Nos débats entre socialistes deviennnent passionnants.

Si on prend un peu de recul, on s’aperçoit que Ségolène nous pousse collectivement à revenir sur ce qui fait l’essence de la démocratie représentative.

Elle nous force à nous interroger sur la place que le peuple (le Souverain) doit occuper dans une démocratie moderne.

Et comme elle ne se contente pas d’ouvrir des débats, elle s’efforce de les nourrir en apportant sa contribution.

Elle se propose de donner davantage de pouvoirs aux citoyens que ceux dont ils disposent aujourd’hui.

On a le droit de ne pas être d’accord.

On a le droit de considérer que le Peuple est bon à rien.

Certains déjà s’émeuvent que des jurys de citoyens puissent participer au processus de décision qui précèdent l’achat « d’oeuvres d’art ».

Ils ont, sans doute, de bonnes raisons de le faire.

Mais on n’est pas obligé d’être de mauvaise foi.

On peut critiquer une proposition et aspirer à ce qu’elle soit plus claire.

Par exemple, on peut exiger de savoir à combien s’élevera la somme allouée à chaque jeune, à combien se montera le patrimoine de départ dévolu à chacun des 700 000 jeunes qui composent grosso modo une classe d’âge.

On peut exercer un vrai droit de regard, évaluer cette proposition, être jury sans même avoir été tiré au sort mais il n’est pas utile de caricaturer, déformer, inventer et penser que parce que les citoyens vont davantage être mis à contribution que la France va ré/instaurer le « Soviet républicain » !

Les élus doivent garder le dernier mot. C’est DSK lui-même qui nous dira combien il compte « donner » à chacun. Et gageons qu’il nous le dira avant le 16 Novembre....

Mais voilà que je deviens taquin, alors j’arrête-là.

Plus complexe encore : les liens entre les gens et la politique, entre le Peuple et ses représentants, entre le Souverain et ses membres, entre la délibération et la décision, entre la parole et l’action.

Autant de questions « philosophiques » que Ségolène nous permet de nous poser collectivement.

Qu’elle en soit remerciée.

Pascal Heisserer

http://pheisserer.org


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